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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 9

  • L'Opéra Garnier, lieu majeur de la vie culturelle parisienne

    16 octobre 1923 : l'Opéra Garnier est classé monument historique. C'est en 1858 que Napoléon III (1808-1873), qui vient d' échapper de justesse à un attentat devant la salle d'opéra Le Peletier de Paris, décide de faire bâtir un nouvel opéra loin des rues étroites et propices aux embuscades de certains quartiers parisiens. Le Paris du baron Haussmann est alors un vaste chantier à ciel ouvert. L'emplacement du futur bâtiment s'inscrit dans un losange à la croisée de grandes artères dégagées.

    Pour en choisir l'architecte, un concours est lancé en 1860. Il est remporté à l'unanimité parmi les 171 concurrents par Charles Garnier (1825-1898). Le projet de ce jeune architecte talentueux mais peu expérimenté, Premier grand prix de Rome, est à la fois innovant et ambitieux. Sa devise : « J'aspire à beaucoup, j'attends peu. »

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    Charles Garnier (1825-1898)

    Ce chantier colossal s'ouvre un an plus tard, en août 1861. Et pour 15 longues années ! Dès les premiers coups de pioche, un avatar va sérieusement ralentir l'avancement des travaux. Sous le futur bâtiment, une nappe phréatique menace de tout inonder Pour assurer l'étanchéité du monument, il faut en urgence pomper l'eau puis construire et mettre en place une cuve de réception, le légendaire « lac de l'opéra » ! D'autres difficultés vont ensuite à leur tour freiner le chantier comme notamment des financements irréguliers. En 1870, la guerre et le siège de Paris suivis un an plus tard de la Commune signent l'interruption totale du chantier pendant deux ans. Ce n'est donc qu'en 1873, après l'incendie de l'opéra Le Peletier, que les travaux va enfin pouvoir reprendre et s'accélérer.

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    Chantier de l'Opéra en 1866

    Commandé par un empereur, c'est un véritable chef d’œuvre architectural qui est inauguré en grande pompe le 5 janvier 1875 par un président de la République, le Maréchal de Mac-Mahon (1808-1893).

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    Inauguration de l'Opéra de Paris le 5 janvier 1875 - Jean-Baptiste-Edouard Detaille ( 1848 - 1912)

    L'ouvrage que Charles Garnier a livré et qui porte son nom bouscule les codes et lance un nouveau style qu'il baptise lui-même Napoléon III. L'opulence décorative est omniprésente. Trente variétés de marbres sont utilisées ce qui lui vaudra le surnom de Véronèse des architectes. Le plafond de l'avant-foyer, couvert de mosaïques sur fond doré surprend autant que le gigantisme du Grand Escalier. A l'extérieur, la Ceinture de Lumière de soixante luminaires sublime le monument.

  • «  Comment on fait des tartelettes amandines...

    ... Battez, pour qu'ils soient mousseux,

    Quelques œufs ;Incorporez à leur mousse

    Un jus de cédrat choisi ;

    Versez-y

    Un bon lait d'amande douce ;

    Mettez de la pâte à flan

    Dans le flanc

    De Moules à tartelettes ;

    D'un doigt preste, abricotez

    Les côtés ;

    Versez goutte à gouttelette

    Votre mousse en ces puits, puis

    Que ces puits

    passent au four, et, blondines,

    Sortant en gais troupelets,

    Ce sont les

    Tartelettes Amandines ! »

     

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    Gravure extraite de l'ouvrage "Caravanes de Scaramouche, suivies de Giangurgolo et de Maître Ragueneau". d'Emmanuel Gonzales, paru en 1881

     

    C'est par ces vers que dévoile, dans le Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand (1897), Ragueneau, le pâtissier parisien des comédiens et des poètes de la place du Palais-Royal, la recette de ce gâteau « exquis et délicieux » qui, aujourd'hui encore, reste l'un des desserts préférés des français.

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    Dans le Grand Larousse gastronomique, la tarte amandine est décrite comme une « pâtisserie moelleuse à base d’amandes ». Faite d'une une pâte brisée ou sablée garnie d’une préparation crémeuse aux amandes et de fruits, ses déclinaisons sont nombreuses !

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    La première d'entre-elles est la tarte Bourdaloue ou Almandine aux poires. Cette version aurait été inventée vers 1860 par Nicolas Bourgoin, un pâtissier de la maison Lesserteur, installée au début des années 1850 au 7 de la rue Bourdaloue (aujourd’hui dans la 9e arrondissement de Paris). Une rue qui porte le nom de Louis Bourdaloue (1632-1704), jésuite français, brillant prédicateur connu pour la qualité de ses sermons.

  • Une salamandre sur le blason de la ville du Havre

    On la retrouve partout où le roi François Ier (1494-1547) a laissé sa trace, généralement couchée sur un lit de flammes. Dans toutes les résidences royales, aux châteaux de Blois, de Chambord, de Fontainebleau, et.... sur le blason de la Ville du Havre !

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    Salamandre royale avec sa devise au château d’Azay-le-Rideau

    La salamandre, c' est un petit amphibien totalement inoffensif. Sorte de petit lézard long d'une douzaine de centimètres, de couleur noir tacheté de jaune-orangé, en cas d'attaque, elle se défend en sécrétant un venin toxique à partir de glandes situées à l'arrière du cou, un poison puissant capable de tuer un chien.

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    Objet à la fois de peur et de légendes, on lui prête depuis les temps les plus reculés l'étrange capacité de survivre dans les flammes ce qui la rend à la fois invulnérable et diabolique. Cette croyance a pour origine le fait qu'elle hiberne souvent accrochée à des souches d’arbres. L'hiver, lorsqu’on prenait ces souches pour les brûler, on pouvait la voir s’échapper bien vivante des flamme, protégée par sa peau humide pendant le temps nécessaire pour se réveiller et s’enfuir !

    La salamandre va redorer son blason à la Renaissance, grâce à François Ier ou plus sûrement à sa mère, la reine Louise de Savoie (1476-1531). En effet, le roi n'a qu'une dizaine d'années et « n'est » encore que le Duc d’Angoulême quand, vers 1504, il va étrangement choisir comme emblème la salamandre « maîtresse des éléments », symbole de résistance, d'immortalité, de force, de justice, de sagesse et de tempérance, qui naît dans l'eau, vit sur terre et maîtrise le feu, et décider qu'il ornera désormais les armoiries des Valois.

    L'animal mythique est alors accompagné de cette maxime « Notrisco al buono stingo el reo » ce que l'on peut traduire par « je me nourris du bon (feu) et j'éteins le mauvais », illustrant sans doute que la foi chrétienne (le bon feu) pouvait éteindre les flammes de l’Enfer (le mauvais feu) et que la vertu ne se laisse pas consumer par le feu de la cupidité et de la luxure.

    Au fil du temps, la formule évolue en « Nustrico et extinguo » ( (Je m'en nourris et je l'éteins ). Cette là encore aujourd'hui la devise de la ville du Havre, laquelle a été fondée par François Ier en 1517.

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    A noter que la salamandre n’est pas le seul animal à figurer sur le blason de la ville normande. En 1926, on y ajoute le lion en remplacement de l'une des trois fleurs de lys que comportait le blason à l’origine en hommage au roi Albert Ier de Belgique (1875-1934) qui séjourna dans la ville pendant la première guerre mondiale.