Les multiples sépultures de Richard Cœur de Lion (1157-1199), le roi chevalier, roi d'Angleterre, duc de Normandie, duc d'Aquitaine, comte de Poitiers, comte du Maine et comte d'Anjou, celui qui a mené davantage de combats contre son père, ses frères et leurs alliés que contre le roi de France, manifestent concrètement le lien entre l'homme et l'empire.
Au Moyen Âge, le corps du roi est souvent enseveli en plusieurs endroits. Cette partition du corps, « dilaceratio corporis” ( division du corps en cœur, entrailles et ossements) avec des sépultures multiples est une pratique initiée au milieu du XIe siècle par les chevaliers et souverains du royaume d'Angleterre et du Saint-Empire romain germanique morts loin de chez eux. A la raison naturelle (pour conserver un corps, il faut l'éviscérer surtout si la mort survient au loin) s'ajoute la dimension symbolique, la dispersion des reliques royales multipliant les lieux de vénération.
Le 26 mars 1199, alors que Richard assiège et prend le château de Châlus-Chabrol dans la province du Limousin, il est atteint à l'épaule par un carreau d'arbalète l La gangrène qui s'installe entraîne sa mort sur place le 6 avril 1199. Avant de rendre son âme à Dieu, il a exprimé ses dernières volontés quant à ses lieux de sépulture.
Le gisant de Richard Cœur de Lion - Cathédrale de Rouen
Ses entrailles resteront à Chalus et son corps rejoindra celui de son père en Anjou, à l'abbaye Notre-Dame de Fontevraud. Pour son « cœur invincible », manifestant ainsi son amour pour la Normandie, il a choisi la cathédrale de Rouen où repose déjà son ancêtre, le premier duc de Normandie Rollon, mort en 933.
La Cathédrale de Rouen
C'est ainsi que son cœur, embaumé avec les mêmes aromates et épices que celui du Christ selon la Bible, va être enfermé dans une urne en plomb placée à la base d'une colonne portant les inscriptions latines "Hic jacet cor Ricardis regis anglorum" c'est-à-dire « ici gît le cœur de Richard roi des anglais.
L'enveloppe et le coffre de cristal contenant les restes du cœur de Richard Cœur de Lion
En juillet 1838, Achille Deville (1789-1875), archéologue-historien fondateur du Musée des Antiquités de Rouen, ouvre l'urne qui ne contient plus qu'un peu de poussière... Des poussières qu'il place dans une enveloppe et qu'il range dans une petite boîte de cristal laquelle, aujourd'hui, est conservée dans les réserves du Musée des Antiquités de Rouen.
Commentaires
Merci de cet article qui, comme d’habitude, est fort bien documenté, sur ce cœur de Richard Cœur de Lion.
En son temps, javais visionné des vidéos de Philippe Charlier « le Médecin légiste des personnages célèbres de l’histoire ».
Et en particulier sur Richard cœur de lion.
Dans ces deux vidéos, sont abordés l’autopsie, sur quelques grammes, du cœur de Richard Cœur de Lion par Phillipe Charlier :
- https://www.youtube.com/watch?v=SLTQSTgr--0
- https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/g798644001042/autopsie-du-coeur-de-richard-coeur-de-lion
Bonjour et merci pour votre visite, votre commentaire et les vidéos proposées particulièrement intéressantes !
Très cordialement à vous et bonne continuation !