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  • Hasard du calendrier ou clin d’œil du destin ?

    Nés tous les deux dans les Hauts de France un 22 novembre, jour de la Sainte-Cécile, patronne des musiciens, ils ont inscrit leur nom en lettres capitale dans l'histoire de notre pays.

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    25 août 1944, les deux hommes côté à côte à la gare parisienne de Montparnasse

    L’aîné des deux, né le 22 novembre 1890 à Lille (Nord), c'est Charles de Gaulle, l'ancien Président de la République, issu d'une famille de juristes parisiens originaires de la province de Champagne et dont le nom de famille pourrait être une déformation du néerlandais « de Walle » issu du vieux-haut-allemand « walah » signifiant l'étranger ou celui qui n'appartient pas au peuple germanique.

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    Acte de naissance de Charles de Gaulle

    Le second, c'est Philippe Leclerc, né Leclerc de Hauteclocque le 22 novembre 1902 au château familial de Belloy-Saint-Léonard (Somme) d'une famille aristocratique originaire de la Province d'Artois au sein de laquelle on est militaire de père en fils. Le patronyme « Leclerc » renvoie au latin « Clericus », désignant au départ un membre du clergé par opposition au laïc, mais qui au moyen âge avait aussi le sens de celui de lettré.

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    Les deux hommes ont travaillé ensemble pendant la Seconde Guerre mondiale au sein des Forces françaises libres (FFL) qui se battaient contre l'occupation allemande. Tous les deux ont joué des rôles clés dans la libération de la France. De Gaulle en qualité de chef de la France libre et président du Comité français de libération nationale (CFLN) et Leclerc à la tête de la 2e Division Blindée devenue célèbre pour sa participation à la libération de Paris en août 1944.

    La relation entre les deux hommes était davantage caractérisée par une coopération pragmatique dans le cadre de l'effort de guerre commun plutôt que par une rivalité ouverte.

    Comme les héros ne sont pas immortels, le 28 novembre 1947, le général Leclerc disparaît dans un accident d'avion en Algérie. Lors de ses obsèques nationales, comme en août 1944, les cloches de Paris sonneront pour lui rendre hommage. La 2e division blindée escortera une dernière fois son chef à l’Arc de Triomphe, avant qu’il n’aille reposer dans la crypte des Invalides.

    Le général de Gaulle s'éteindra le 9 novembre 1970 chez lui à Colombey-les-Deux-Eglises où il repose.

    Pour la petite histoire, si Philippe Leclerc, élevé à titre posthume à la dignité de maréchal de France, était un passionné de musique classique, ce n'était pas le cas du Général de Gaulle, qui reconnaissait volontiers ne pas être franchement un mélomane et ne pas écouter de musique à l'exception cependant de celle de Claude Debussy (1862-1918).

  • En 11 lettres, voilà un siècle qu'ils nous occupent...

    Il y a tout juste un siècle, le 9 novembre 1924, paraît en France dans le « Dimanche-Illustré », supplément hebdomadaire du quotidien « Excelsior » et sous le nom de « Mosaïque mystérieuse » la première grille de mots croisés. Des cases noires et blanches, une bonne poignée de définitions tortueuses et des mots à trouver qu'ils faut « caser » dans la grille.

    Et c'est un succès ! Dès l'année suivante, d'autre journaux comme « Le Gaulois » publient à leur tour et pour la plus grande joie des lecteurs, des grilles « remue-méninges » qui vont rapidement envahir la vie quotidienne des Français et devenir un véritable phénomène médiatique.

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    Première grille publiée dans le journal "Excelsior", édition du 26 février 1925.

    On doit ce jeu à un journaliste, Arthur Wynne (1871-1945). Ce britannique, qui va émigrer aux États-Unis à l'âge de 19 ans, s'inspire en réalité d'un jeu existant, les « mots carrés », constitué de grilles comportant autant de lignes que de colonnes. Il publie sa première grille le 21 décembre 1913 dans le supplément d'un journal du dimanche, le « New York World ».

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    La première grille de mots-croisés, créée par Arthur Wynne, publiée dans le New York World du 21 décembre 1913

     

    Dès l'année suivante, le succès étant au rendez-vous, d'autres journaux reprennent le passe-temps nouvellement découvert et publient à leur tour leurs « crosswords ». En une décennie, ces grilles sont présentes dans presque tous les journaux américains et vont traverser l'Atlantique et conquérir l'Europe.

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    C'est aussi au cours de cette période que ces grilles de mots croisés vont commencer à prendre leur forme qu'on leur connaît. Fini la forme de losange, place aux carrés ou rectangles, complétés dorénavant de cases noires.

     

  • La Gournay, un précieux héritage viking

    Avec son plumage caillouté noir moucheté de blanc, ses oreillons ovales et blancs, ses tarses marbrés rose et noir, sa queue portée haute, la poule de Gournay est la fierté du marché de la jolie localité brayonne située au confluent de l'Epte et de la Morette dont elle porte le nom. Sa chair blanche comparable à celle de la poule de Bresse et ses œufs, également blancs, sont des plus prisés.

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    On sait aujourd'hui que cette magnifique gallinacée normande, l'une des plus anciennes races françaises, fait partie de notre héritage viking ! D'éminents chercheurs ont mis en évidence des analogies physiques entre elle et ses cousines vivant actuellement en Islande et au Danemark. D'après eux, l'ancêtre de notre poule de Gournay aurait été introduite chez nous par les Scandinaves lors d 'échanges marchands entre nos deux pays et ce bien avant même la signature du traité de Saint-Clair-sur-Epte de l'an 911, acte fondateur de la Normandie, accordant une partie de la Neustrie à Rollon. Ce serait donc cette volaille scandinave au plumage tacheté qui, croisée avec des poules de souche locale, aurait donné naissance à l'ancêtre de notre belle Gournay d'aujourd'hui.

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    Malgré ce prestigieux pedigree, la poule de Gournay a bien failli disparaître, victime des poules venues notamment d'Asie, beaucoup plus productives. Deux éleveurs vont heureusement réussir à reconstituer la race dès 1896. Son standard établi en 1915 ne sera définitivement fixé qu'en 1924.

    Pour vous, amis gourmands aux babines alléchées, cette vieille recette normande de Poule au blanc*, une recette à préparer le dimanche qui régalera toute la famille !

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    Pour 6 personnes, prévoir une belle poule d'environ 1,5 kg avec ses abats, 3 carottes, 3 blancs de poireaux, 3 branches de céleri, 2 oignons, 2 clous de girofle, 1 branche d'estragon frais, 20 cl de crème fraîche, 40 g de beurre, 40 g de farine, 1 jaune d’œuf, un bouquet garni, quelques pluches de cerfeuil, sel et poivre.

    Préparation 25 minutes – Cuisson 2h.

    Gratter et émincer les carottes. Parer les poireaux et les branches de céleri et les découper en tronçons. Éplucher les oignons, les laisser entiers en les piquant chacun d'un clou de girofle.

    Plonger quelques secondes la branche d'estragon dans de l'eau bouillante, l'égoutter et l'insérer dans la poule préalablement vidée et assaisonnée de sel et de poivre. Remettre les abats à l'intérieur et lier la poule avec de la ficelle de cuisine. La mettre dans une grande casserole et la couvrir d'eau froide. Porter lentement à ébullition. Écumer soigneusement, puis ajouter les différents légumes (carottes, poireaux, céleri et oignons piqués de clou de girofle) ainsi que le bouquet garni. Laisser reprendre l'ébullition avant de baisser le feu et établir des frémissements bien réguliers. Couvrir à moitié le récipient et poursuivre la cuisson pendant environ 2 heures. 

    Mettre le beurre à fondre dans une casserole. Y ajouter la farine. Bien mélanger pendant 2 minutes sans cesser de remuer jusqu'à l'obtention d'un roux. Dès que celui-ci commence à blondir, verser délicatement, toujours sans cesser de remuer, 50 cl du bouillon de cuisson de la poule. A feu moyen, laisser épaissir en remuant.

    Verser la crème fraîche dans un bol et y mélanger le jaune d’œuf. Saler et poivrer. Délayer avec un peu de bouillon puis verser la liaison ainsi obtenue dans la casserole de sauce blanche. Mélanger intimement et rectifier au besoin l'assaisonnement.

    A la fin de sa cuisson, égoutter soigneusement la poule et la déficeler. La couper en morceaux de la manière classique. Déposer les morceaux dans un plat creux de service puis ajouter tout autour les divers légumes soigneusement égouttés eux aussi.

    Napper avec un peu de sauce blanche et verser le reste dans une saucière.

    Parsemer le plat avec quelques pluches de cerfeuil et servir aussitôt, bien chaud, accompagné d'un cidre brut.

    Bon appétit !

     

    * Recette extraite du « Cahier d'une cuisinière normande » de Blanche Duval, Ed. De Borée, 2013.

    Biblio. FETTU, A. Animaux de Normandie. Orep Ed., 2015 ; CALLU, F. et VERMEULEN, N. Les races normandes . Ed. Ch. Corlet, 2004 ; FALQUET, P.-A.  Il était une fois la poule de Gournay. Article paru sur le site www.association-patrimoines.fr