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NORMANDS CELEBRES

  • Édith Piaf, l'enfant de Bernay

    19 décembre 1915. Paris, rue de Belleville, XXe arrondissement. C'est là que, pour la légende, sous un lampadaire, serait née  la petite Édith Gassion qui deviendra la grande Édith Piaf (1915-1963). Dans les faits, selon son acte de naissance, elle a vu le jour à l'hôpital Tenon, au 4 rue de la Chine.

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    Édith Piaf enfant

    Plus saltimbanques que parents, ses père et mère vont vite abandonner leur fille. Lui, Louis Gassion, un normand de Falaise, acrobate de métier, est appelé pour rejoindre les tranchées de la Première Guerre mondiale. Elle, Anneta Maillard dite Jacqueline ou Line Marsa, retourne chanter dans les rues, laissant son enfant aux bons soins de sa propre mère.

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    La maison de Bernay

    Deux ans plus tard, en 1917, c'est au tour de sa grand-mère paternelle surnommée « Titine » de s'occuper d'elle. Elle découvre la Normandie. La petite ville de Bernay où son aïeule tient une maison close au n° 7 de la rue Saint-Michel. Elle va y rester jusqu'en 1922. Elle confiera y avoir vécu quelques heureuses années au milieu des prostituées qui vont rapidement la prendre sous leurs ailes.

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    Sépulture de Sœur Thérèse avant son transfert dans un autre caveau

    C'est là surtout que l'enfant à la santé fragile connaîtra l'événement le plus marquant de son enfance. En 1921, alors qu'elle est quasiment aveugle, atteinte d'une double kératite due vraisemblablement à un manque de soins et d'hygiène, sa grand-mère accompagnée de « ses filles » l'emmènent à Lisieux prier sur la tombe de Thérèse de l'Enfant-Jésus afin d'implorer sa guérison. Elles en rapportent de la terre qu'elles vont lui appliquer en bandeau sur les yeux tous les soirs. Et le miracle va se produire : une semaine plus tard, elle recouvre la vue. Profondément croyante, l'artiste ne trahira jamais sa foi. Chaque année, elle se rendra incognito se recueillir au Carmel de Lisieux mais ne reviendra jamais à Bernay.

  • Le normand Alphonse Allais, génie à la plume acerbe et à l'humour absurde

    « Nous parlons de tuer le temps, comme si, hélas ! ce n'était pas lui qui nous tuait ! »

    Alphonse Allais

     

    Certains penseront « pur hasard », d'autres préféreront invoquer les lois de l'astrologie . Quoi qu'il en soit, en ce jour du 20 octobre 1854 vont venir au monde à Charleville (Ardennes), au foyer de Frédéric et Vitalie Rimbaud, un petit Arthur et en Normandie, à Honfleur (Calvados), au foyer de parents qu'il qualifiera de « français mais honnêtes », un petit Alphonse ! Deux génies de la littérature française aux parcours atypiques ! Arthur Rimbaud, fils de militaire, poète romantique et aventurier, sera reconnu comme l’un des pionniers du symbolisme. Alphonse Allais, fils de pharmacien, deviendra journaliste, écrivain et humoriste. Lui qui ne parlera qu'à l'âge de trois ans, sera l'auteur d'une œuvre de plus de cinq mille pages qu'il baptisera « Œuvres anthumes » avant de mourir à seulement 51 ans, non sans avoir été le plus pillé de tous les écrivains, au point d’être surnommé « la vache Allais » !

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    Arthur Rimbaud (1854-1891) et Alphonse Allais (1854-1905)

    Cet infatigable « tueur à gags », moustachu misanthrope, qui n'aimait ni les chiens ni les chats, fut victime en 1905 d'une grave phlébite. A cette époque et depuis plusieurs années déjà, il résidait en province, le plus souvent, à Toulon (Var) mais revenait aussi et de temps en temps, en Normandie, à Honfleur, auprès des siens. On ne le voyait plus à Paris que rarement, seulement quand l’y appelaient ses affaires. Il venait d'y arriver seul, sans sa femme, et était descendu dans l'hôtel Britannia du 24 de la rue d’Amsterdam où il avait ses habitudes. Bravant les conseils du médecin qui lui ordonnait de rester au lit, le vendredi 27 octobre, il était attablé dans un café. Ne se se sentant pas bien, il demanda à un ami de le raccompagner jusqu'à son hôtel.

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    « Demain, je serai mort, lui aurait-il dit, vous trouvez ça drôle, mais moi, je ne ris pas. Demain, je serai mort ! » Et effectivement, le lendemain matin, samedi 28 octobre 1905, en se levant, il sfut pris d'un malaise. Alerté par son cri, quand un domestique entra, c'était trop tard ! Alphonse Allais venait de s'éteindre victime d'une embolie foudroyante.

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    Le saviez-vous, Alphonse Allais, bachelier des sciences à 17 ans, est à l’origine du café lyophilisé. Il avait déposé son brevet officiellement au ministère de l’Agriculture à Paris le 7 mars 1881 sous le numéro n° 141530, c'est-à-dire bien avant que Nestlé et son chimiste alimentaire Max Morgenthaler, le reprenne en 1935 et lance le Nescafé. L'idée de développer une solution soluble lui était venue alors qu'il effectuait son service militaire en attendant les soldats se plaindre du café qui leur était servi. Hélas, il n'alla pas jusqu'à commercialiser son invention ce qui lui aurait certainement permis de faire fortune !

     

  • La Normandie de Claude Debussy

    C'est l'un des plus grands compositeurs français ! Entre pièces symphoniques, pour piano, opéras et musique de chambre, l’œuvre de Claude Debussy est immense. Pianiste, compositeur, critique musicale, chef d’orchestre, il s’est essayé à tous les rôles. Si sa musique suscite l’admiration et aussi quelquefois l'incompréhension de ses contemporains, il est toutefois aujourd'hui considéré comme l’un des chefs de file d’une nouvelle musique française empreinte de modernité

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    Portrait de Claude Debussy à Pourville (Normandie) en 1904 par Emma Bardac-Debussy (1862 - 1934)

    Né le 22 août 1862 dans la maison familiale située au no 38 de la rue au Pain à Saint-Germain-en-Laye (78), son père Manuel-Achille, ancien militaire, est originaire de Bourgogne alors que sa mère, Victorine Manoury, est normande. On trouve les traces de ses aïeux en Seine-Maritime, en bordure de Seine, entre Le Havre et Rouen, à Villequier, Bébec, Petiville, Triquerville ou Notre-Dame de Gravenchon. D'ailleurs, le patroynyme Manoury est normand. Il désigne celui qui est originaire d'un lieu-dit (la) Manoury ou la Manourie, comme à Ypreville-Biville ou à Hattenville (76).

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    Stanislas Lépine - Seine a Villequier ©Musée de Valence, photo Éric Caillet

    L'auteur du célèbre « Clair de Lune » se rendra régulièrement en famille sur la côte Normande. A l’agitation des bords de mer, aux milieux mondains et aux casinos, c’est la beauté de l’arrière-pays normand, ses paysages et sa luminosité qu’il va préférer.

     

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    Signature de Claude Debussy

    Car peut-être plus que tout autre musicien, Claude Debussy est associé à la peinture. [Je] parl[e] d’une partition d’orchestre comme d’un tableau » avoue celui qui dit « peindre avec les notes ». C'est d'ailleurs dans le vocabulaire de l'art pictural qu'il puisera le nom de plusieurs de ses œuvres comme « Estampes » (1903) et « Images » (1905 et 1907). Une œuvre souvent qualifiée d'impressionniste, représentative des courants artistiques qui vont traverser les décennies 1880-1910 et auxquels il vouera une véritable passion.

    Claude Debussy s'est éteint à Paris le 25 mars 1918 dans le 16e arrondissement de la capitale, à l’âge de 55 ans. Inhumé au Père-Lachaise, sa tombe sera ensuite transférée au cimetière de Passy.