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NOTRE BELLE NORMANDIE

  • Se baigner en Seine, le défi est lancé !

    Une Seine saine ? Où l'on pourrait se baigner ? Un rêve que plusieurs politiciens ont exprimé, à commencer par Jacques Chirac en 1990 lequel n'y plongera pas même un orteil...

    Pourtant, aux Jeux de Paris 2024, des épreuves olympiques et paralympiques en eau libre, celles de triathlon et du 10 km natation sont prévues dans le fleuve ! Elles devraient précéder dans la capitale l'ouverture prévue pour l'été 2025 de plusieurs zones de baignade au grand public.

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    Autrefois, la Seine faisait partie intégrante de la vie des habitants de ses berges. On y nettoyait son linge, on s'y lavait, on s'y prélassait et on y faisait trempette !Mais, au début du XIXe siècle, la pollution du fleuve commence sérieusement à inquiéter les autorités notamment grâce à la découverte en 1885 de la bactérie baptisée « Escherichia coli » qui devient un indicateur de pollution fécale des eaux et de leur dangerosité pour la santé. Le Figaro du 16 juin 1889 dresse un portrait édifiant de la qualité des eaux de la Seine parisienne : «Pouah! C'est une macération de choses mortes que cette rivière immonde où s'abreuve inconsciemment la race la plus raffinée de l'univers», écrit alors le journaliste Émile Gautier, avant d'enchaîner sur une énumération morbide des déchets organiques qui ont été retrouvés dans la Seine en une année: «2.021 chiens, 977 chats, 2.257 rats, 507 poulets et canards, 3.066 kilogrammes d'abats de viande, 210 lapins ou lièvres...» La liste est longue, et mentionne même trois singes, deux paons et... un phoque.

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    Parisiens se baignant dans la Seine sous le Pont d’Iéna en 1945 © LAPI / Roger-Viollet

    Bien sûr, des travaux d'assainissement sont réalisés notamment pour permettre la tenue des épreuves de natation des Jeux olympiques de 1900, mais la pollution de la Seine reste à un niveau alarmant. En 1921, les chercheurs du laboratoire du Val-de-Grâce recommandent aux baigneurs de fermer la bouche en nageant, de se laver soigneusement après chaque bain  et de se faire vacciner contre la typhoïde. C'est dire  ! Deux ans plus tard, en 1923, un arrêté préfectoral interdit définitivement la baignade dans la Seine. Une interdiction cependant pas vraiment scrupuleusement respectée jusqu'au début des années soixante...

    Pour que la baignade y soit de nouveau autorisée, il faut que le taux de bactéries, marqueurs des matières fécales, passent en dessous d'un certain seuil. Les autorités doivent également faire face aux nouveaux polluants que sont les pesticides, nitrates et azote et à la pollution engendrée par les eaux sales qui se déversent dans le fleuve notamment à cause de l'engorgement des égouts lors de fortes pluie.

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    Cependant, la reconquête est en cours et la Seine est aujourd’hui bien plus propre. Les derniers relevés de pollution de son eau seraient prometteurs. Il n'en reste pas moins que si, à Paris, la baignade pourrait être ouverte au grand public dès l'an prochain, les conditions de marée et la topographie locale semblent laisser peu d’espoir de voir un jour des baigneurs se jeter à l’eau sans danger à Rouen...

     

  • La Seine-Maritime s'enflamme pour les Jeux

    La flamme olympique des jeux de Paris 2024 sera à Rouen le 5 juillet prochain. Elle passera notamment devant les deux monuments incontournables de la ville, la cathédrale Notre-Dame et le Gros-Horloge, avant de continuer sa route en Seine-Maritime pour rejoindre la ville du Havre en fin de journée.

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    Symbole de paix, de l'unité et de la sportivité, elle est censée, selon la volonté du baron Pierre de Coubertin (1863-1937), rénovateur des Jeux olympiques de l'ère moderne, faire le lien avec les Jeux de la Grèce antique.

    En effet, selon la mythologie, puisant sa source auprès des dieux, le feu né des rayons du soleil était attiré dans une skaphia, miroir parabolique de l'Antiquité tenu par des jeunes filles vierges. Signe de pureté, il brûlait devant les temples comme devant celui d'Olympie où se tenaient les Jeux.

    Bien que la célébration des premiers jeux de l'ère moderne eut lieu à Athènes en 1896, la flamme olympique n'est apparue pour la première fois qu'en 1928 lors des Jeux olympiques d'été d'Amsterdam (Pays-Bas).

    Ce n'est que 8 ans plus tard que le cérémonial de son allumage et des relais de sa torche aurait été proposé par Carl Diem (1882-1962), théoricien du sport et secrétaire général du Comité d'Organisation des JO d'été de Berlin de 1936. C'est lui qui aurait eu l'idée d'adapter l'ancien rituel des messagers olympiques qui annonçaient aux provinces de la Grèce antique le début de la trêve sacrée pendant les jeux. Sa proposition d'une flamme allumée à Olympie devant les ruines du temple d'Héra puis transportée à l'aide d'une torche à travers les continents jusqu'à la ville hôte des Jeux ne pouvait que séduire l'Allemagne nazie d'Hitler.

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    Enriqueta Basilio, première femme à allumer le chaudron avec la flamme olympique lors des JO de Mexico en 1968



    En 2009, sur décision du CIO, le chemin de la torche va se réduire à un circuit à l'intérieur du pays hôte.

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    Torches olympiques exposées au Musée olympique à Lausanne en Suisse.

    Pour la petite histoire, alimentée par des cartouches de propane, la flamme olympique millésime 2024 brûle au "gaz biosourcé". À la disposition des 10 000 porteurs-relais, pas moins de deux milles torches en acier recyclé (1.500 pour les JO et 500 pour les Jeux paralympiques), dessinées par le designer français Mathieu Lehanneur et conçues pour résister au vent et à la pluie. A chaque ville-étape, le dernier porteur du jour embrase un "chaudron" composé d'un anneau comme suspendu au-dessus d'un socle métallique avec un effet rappelant des ondes et des vagues.

    Ce n'est qu'au dernier jour du relais, le 26 juillet, que la flamme embrasera la vasque qui se substituera au "chaudron" lors de la cérémonie d'ouverture.

  • Quel drôle de couvre-chef sur la tête des Normands d'hier  !

    Ce qui est étonnant, ce n'est pas que la « Trois ponts », appelée aussi la « Desfoux » ou la « Deffe » , soit un peu l'Everest des casquettes. Non ! Ce qui est étonnant, c'est que les Normands se soient entichés de ce gratte-ciel, au point de détrôner de dessus leur tête le traditionnel bonnet de coton hérité de leurs ancêtres ?

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    Bien sûr, c'est un couvre-chef qui donne un genre, mais à vrai dire, plutôt un mauvais genre ! Car il n'a que triste réputation ! Emblème de la pègre des faubourgs parisiens, on le trouve sur la tête de tous les marlous, maquereaux, proxénètes et autres souteneurs de ce début de la Belle Époque !

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    La chapellerie Desfoux vers 1865, détail d’une photographie de Charles Marville

    Pourtant à sa naissance, en 1870, sous la Troisième République, des mains du chapelier parisien Antoine Desfoux établi au n° 7 de la rue de la Monnaie, au débouché du Pont-Neuf, ce n'est qu'une innocente casquette de travailleurs. Une casquette de soie noire, souple et surélevée, coiffée d’une calotte relativement épaisse et bouffante qui lui donne une forme évasée à son sommet. Elle est munie d’une visière de cuir arrondie et abaissée sur le front. Ce qui fait sa particularité, c'est sa hauteur ! Entre 20 à 50 centimètres tout de même ! D'ailleurs, on la surnomme « casquette trois ponts » à l'image des trois ponts superposés d'un bateau !

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    A l'origine, le chapelier la destine à ses clients : les laitiers, bouchers, artisans et autres employés du marché aux bestiaux et des abattoirs de la Villette. Et ce sont justement les toucheurs et les maquignons, acheteurs de bestiaux circulant en Normandie, qui vont répandre la « Tripontée » dans nos campagnes. Nos paysans sont tout de suite séduits par cette coiffure du dernier chic, laquelle, ils n'en doutent pas, va leur donner fière allure ! Comme le raconte en 1885 dans sa nouvelle « La Bête à Maît' Belhomme » Guy de Maupassant (1850-1893) « Tous portaient la blouse bleue par-dessus d’antiques et singulières vestes de drap noir ou verdâtre, vêtements de cérémonie qu’ils découvriraient dans les rues du Havre ; et leurs chefs étaient coiffés de casquettes de soie, hautes comme des tours, suprême élégance dans la campagne normande. »  

    La "Trois ponts" sera couramment portée dans la campagne normande jusqu'au début du XXe siècle.