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  • La belle normande !

    Son nom de “Coquille Saint-Jacques” vient de la Bible. Saint-Jacques ou Jacques le Majeur est l’un des 12 apôtres de Jésus. Il est pêcheur sur le lac de Tibériade avec son frère Jean. Décapité sur l’ordre d’Agrippa 1er en l’an 44, en Palestine, ses disciples vont récupérer son corps pour le ramener en Espagne. En 7 jours, ils traversent la Méditerranée, passent le détroit de Gibraltar et remontent en Galice pour enterrer les restes du saint à Padrón. Sur leur trajet, les compagnons sauvent un cavalier en train de se noyer. Celui-ci est couvert de coquillages, nos fameuses Coquilles Saint-Jacques. C'est ainsi qu'elles deviennent un porte-bonheur que les pèlerins du Moyen Âge se rendant à Saint-jacques-de-Compostelle accrochent à leur tenue et à leurs sacs. Une divine protection mais aussi une preuve de leur voyage ! Il se dit aussi qu'ils utilisaient ces coquilles comme récipient pour manger et boire.

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    Le pèlerin de St Jacques de Compostelle – Santon de Provence

    La Normandie est la première région française de pêche à la coquille Saint-Jacques. 7 coquilles sur 10 pêchées en France sont normandes  soit 15 000 tonnes sur les 25 000 tonnes pêchées chaque année dans l'hexagone ! La pêche à la coquille fait ainsi vivre près de la moitié des navires normands de pêche côtière.

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    La coquille Saint-Jacques de Normandie est le premier coquillage vivant sauvage à avoir obtenu deux Labels Rouges : le premier en 2002 pour la coquille entière et le second en 2009 pour sa noix.

    Pour vous amis gourmands aux babines alléchées cette recette aussi simple que délicieuse de coquilles Saint-jacques gratinées*.

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    Prévoir 12 coquilles Saint-Jacques, 4 échalotes, 2 gousses d'ail, un petit bouquet de persil plat, 150g de mie de pain de seigle rassis, 20 cl de cidre brut et 80 g de beurre.

    Commencez par préparer la farce. Hachez ensemble et finement les échalotes, l'ail et le persil. Dans un bol, faites tremper la mie de pain de seigle dans le cidre pour la faire gonfler.

    Ouvrez les Saint-Jacques, détachez la noix et le corail. Retirez les barbes et rincez-les soigneusement. Faites-les sécher sur du papier absorbant. Nettoyez également les coquilles.

    Coupez chaque noix de Saint-Jacques en trois ou quatre lamelles. Dans un saladier mélangez-les avec la mie de pain essorée et finement émiettée et le hachis d'échalotes. Assaisonnez de sel et de poivre puis répartissez cette préparation dans les coquilles. Coupez le beurre en petits dés et répartissez-le sur la surface des coquilles. Enfournez-les une dizaine de minutes dans un four préchauffé à 180°.

     

    Bon appétit !

     

    * Recette extraite de « Cuisine des Ports de Dunkerque à Cherbourg » de S. Ezgulian – Ed. S. Bachès, 2011.

  • Le cœur du roi Richard Coeur de Lion et la cathédrale de Rouen...

    Les multiples sépultures de Richard Cœur de Lion (1157-1199), le roi chevalier, roi d'Angleterre, duc de Normandie, duc d'Aquitaine, comte de Poitiers, comte du Maine et comte d'Anjou, celui qui a mené davantage de combats contre son père, ses frères et leurs alliés que contre le roi de France, manifestent concrètement le lien entre l'homme et l'empire.

    Au Moyen Âge, le corps du roi est souvent enseveli en plusieurs endroits. Cette partition du corps, « dilaceratio corporis” ( division du corps en cœur, entrailles et ossements) avec des sépultures multiples est une pratique initiée au milieu du XIe siècle par les chevaliers et souverains du royaume d'Angleterre et du Saint-Empire romain germanique morts loin de chez eux. A la raison naturelle (pour conserver un corps, il faut l'éviscérer surtout si la mort survient au loin) s'ajoute la dimension symbolique, la dispersion des reliques royales multipliant les lieux de vénération.

    Le 26 mars 1199, alors que Richard assiège et prend le château de Châlus-Chabrol dans la province du Limousin, il est atteint à l'épaule par un carreau d'arbalète l La gangrène qui s'installe entraîne sa mort sur place le 6 avril 1199. Avant de rendre son âme à Dieu, il a exprimé ses dernières volontés quant à ses lieux de sépulture.

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    Le gisant de Richard Cœur de Lion - Cathédrale de Rouen

    Ses entrailles resteront à Chalus et son corps rejoindra celui de son père en Anjou, à l'abbaye Notre-Dame de Fontevraud. Pour son « cœur invincible », manifestant ainsi son amour pour la Normandie, il a choisi la cathédrale de Rouen où repose déjà son ancêtre, le premier duc de Normandie Rollon, mort en 933.

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    La Cathédrale de Rouen

    C'est ainsi que son cœur, embaumé avec les mêmes aromates et épices que celui du Christ selon la Bible, va être enfermé dans une urne en plomb placée à la base d'une colonne portant les inscriptions latines "Hic jacet cor Ricardis regis anglorum" c'est-à-dire «  ici gît le cœur de Richard roi des anglais.

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    L'enveloppe et le coffre de cristal  contenant les restes du cœur de Richard Cœur de Lion

    En juillet 1838, Achille Deville (1789-1875), archéologue-historien fondateur du Musée des Antiquités de Rouen, ouvre l'urne qui ne contient plus qu'un peu de poussière... Des poussières qu'il place dans une enveloppe et qu'il range dans une petite boîte de cristal laquelle, aujourd'hui, est conservée dans les réserves du Musée des Antiquités de Rouen.

  • Allons, finissons-en, Charles attend !

    16 septembre 1824, 4 heures du matin. A Paris, Palais des Tuileries. Le roi Louis XVIII (1755-1824) vient de trépasser dans d'atroces douleurs âgé seulement de soixante neuf ans et alors qu'il n'est sur le trône de France que depuis dix ans. Petit-fils du roi Louis XV (1710-1774) et frère du roi Louis XVI (1754-1793), c'est un homme spirituel, très cultivé voire érudit, à la conversation brillante et un amateur de traits d'esprit.

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    Diabétique depuis ses plus jeunes années, victime de crises de goutte répétées, son état physique général est déjà très dégradé quand il devient roi. Atteint d'une malformation congénitale des hanches qui entrave sa mobilité, sa boulimie et son appétit pantagruélique lui valent un embonpoint qui complique encore davantage ses déplacements à tel point que non seulement il ne peut plus monter à cheval depuis de nombreuses années mais qu'il est contraint de s'aider de béquilles pour marcher avant de devenir, selon ses propres mots, « le roi fauteuil ».

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    Souffrant le martyre dans un corps plus vieux que son âge, incapable de tenir une simple plume pour écrire, il a pourtant fait sien l'adage Vespasien « Opportet imperatorem stantem mori », c'est-à-dire « Il faut que l'empereur meure debout » et luttera jusqu'au bout pour honorer ses obligations.

    Le 25 août 1824 à Paris, c'est son ultime apparition en public. Vêtu de son bel uniforme brodé paré de toutes ses décorations, il préside les fêtes traditionnelles de la Saint Louis et chacun doit voir qu'il est toujours le roi ! Pourtant, quelques jours plus tard, le 12 septembre 1824, il est contraint de s’aliter et entre en agonie atteint d'artériosclérose généralisée et victime d'une gangrène dévastatrice et galopante, du pied et de la colonne vertébrale.

    Entre le 13 et le 15 septembre, il prend congé des membres de sa famille. Bien sûr, les dignitaires de la Couronne, les officiers, les courtisans, réunis dans les salons voisins, s'interrogent sur l'absence de testament royal. Mais Louis XVIII n'a jamais voulu en rédiger, peut-être par superstition. A présent, il est trop tard, le roi a reçu les derniers sacrements du grand aumônier de France, Monseigneur de Croÿ, archevêque de Rouen

    Avant de mourir, il aurait prononcé cette phrase « Allons, finissons-en, Charles attend. » Était-elle destinée à son successeur et frère, le futur Charles X (1757-1836), impatient de régner à sa place, ou à ses médecins ?  De toute façon, c'était peu flatteur ni pour l'un ni pour les autres !

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    Le 25 octobre 1824, le dernier monarque de France mort au pouvoir est inhumé dans la basilique de Saint-Denis.