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  • Léon Werth, le Petit Prince de Saint-Exupéry

    Il s'appelait Léon Werth (1878-1955). C'est au petit garçon qu'il a été que Saint-Exupéry a dédié son « Petit Prince ». Le voici photographié en uniforme de poilu, un petit cheval en bois à roulettes à ses pieds.

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    Léon Werth en uniforme de poilu vers 1914

    Ce journaliste, romancier, essayiste, critique d'art et aussi un peu touche-à-tout, est né le 17 février 1878 à Remiremont (Vosges). En août 1914, c'est un simple soldat engagé au 252e RI de Montélimar. Parti au front, il y combat pendant 15 mois avant d'être réformé pour cause de maladie.

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    Saint-Exupéry avec à sa droite, Léon Werth et à sa gauche, son fils Claude (©Fonds Léon Werth)

    Sa rencontre avec Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944) date de 1931. « Cette grande personne est le meilleur ami que j'ai au monde » écrira l'écrivain. En témoignage de l'admiration qu'il éprouve pour son aîné de 22 ans, auteur du livre "Clavel soldat", un violent réquisitoire contre la guerre publié en 1919, il choisira de lui dédier Le Petit Prince avec ces mots : « À Léon Werth quant il était petit garçon ».

    Hélas, la Seconde Guerre mondiale les sépare. Juif et communiste, Werth est obligé de se cacher et de fuir Paris. Il se réfugie avec sa famille dans le Jura. De son côté, à New-York, Saint-Exupéry s'inquiète. Quand il écrit « Le Petit Prince », il ignore si son ami est encore en vie... Lui disparaîtra au-dessus de la Méditerranée le 31 juillet 1944 lors d'une mission de reconnaissance. Il ne connaîtra ni la publication de son livre, ni son succès planétaire. Traduit en cinq cent trente-cinq langues et dialectes différents, Le Petit Prince est aujourd'hui l'ouvrage le plus traduit au monde après la Bible.

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    Dans son refuge du Jura, Léon Werth tient un journal qui sera publié en 1946 sous le titre « Déposition ». Il consacre de nombreuses pages à Antoine de Saint-Exupéry qui seront publiés à part en 1948 dans un livre intitulé « Saint-Exupéry tel que je l’ai connu » en témoignage de la puissance amitié qui les liait.

    Il meurt le 13 décembre 1955 à Paris. Ses cendres se trouvent au columbarium du Père-Lachaise

  • Vive le vent, vive le vent, vive le vent d'hiver...

    « Vive le vent, Vive le vent,

    Vive le vent d’hiver,

    Qui s’en va sifflant soufflant,

    Dans les grands sapins verts, Oh ! »



    … Impossible de ne pas fredonner ce refrain incontournable de Noël et des fêtes de fin de l’année ! « Vive le vent », c'est la version française de la chanson « Jingle Bells » qu’on peut traduire littéralement par « Tintez clochettes ».

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    On la doit au pasteur, compositeur et organiste américain James Lord Pierpoint (1822-1893) qui l'a écrite à l'occasion de la fête américaine de Thanksgiving pour l'église de Savannah en Géorgie dirigée par son frère, le révérend John Pierpont Jr.

    A sa publication le 16 septembre 1857, il l'a baptisée « One Horse Open Sleigh » c'est-à-dire « un traîneau ouvert à cheval ». Un titre si peu accrocheur que, deux ans plus tard , il la rebaptise « Jingle Bells ». Et cette fois, ça marche !

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    Elle devient très vite l’un des « standards » des fêtes de fin d'année mais aussi un air chanté lors de soirées festives entre adultes, lesquels font tinter (« jingle ») les glaçons dans leurs verres d’alcool. Les paroles anglophones font également de subtiles références aux promenades en traîneau en compagnie de jolies filles : « Now the ground is white, Go it while you’re young, Take the girls tonight, and sing this sleighing song. » (« Maintenant, le sol est blanc, Allez-y pendant que vous êtes jeune, Emmenez les filles ce soir, et chantez cette chanson de traîneau »). Un sens qui n'a pas été repris en 1948 pour la traduction française de la chanson que l'on doit à l'auteur, acteur, chanteur et humoriste Francis Blanche (1921-1974). Aux collisions de traîneau et aventures dans la neige avec de jolies jeunes filles, il va préférer l'esprit joyeux et innocent de Noël !

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    Francis Blanche (1921-1974)

    Si la chanson de James Lord Pierpont a été enregistrée pour la première fois en 1889, elle a été par la suite reprise par de nombreuses stars comme Elvis Presley, Jerry Lee Lewis, Johnny Cash, Louis Armstrong, Les Beatles, Nat King Cole, mais Tino Rossi, Dalida et Mireille Mathieu...

  • Le manoir normand de Sacha Guitry

    En 1911, l'auteur prolifique Sacha Guitry (1885-1957) choisit la Normandie pour sa résidence d’été. A Yainville (Seine-Maritime), non loin de Jumièges, dans les boucles de la Seine, entre Rouen et Honfleur, il est séduit par le charme d'un magnifique manoir anglo-normand du XIXe siècle d'une superficie de 800m2 habitable, au cœur d'un parc de 20 hectares planté de chênes, de hêtres et d’érables. Le peintre Maurice Ray (1863-1938) a vécu sur ces terres qui ont appartenu un temps au père du romancier Maurice Leblanc (1864-1941) et l'écrivain Roger Martin du Gard (1881-1958) y a écrit ses premières œuvres.

    La bâtisse est située aux abords du village, au bout d’une longue allée bordée de grands cèdres. A colombages, doté d'un belvédère qui surplombe la Seine, elle est couverte de tuiles vernissées avec des épis de faîtage en céramique colorée.

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    Après deux ans de travaux destinés à en faire un lieu de réception particulièrement agréable voire luxueux, Sacha Guitry prend possession des lieux en 1913. Il choisit de baptiser sa propriété "le manoir des Zoaques", un nom tiré de l'anglais "The oaks", les chênes, présents dans le parc. « Chez les Zoaques » sera aussi le titre d'une comédie en trois actes qu'il crée au théâtre Antoine le 5 novembre 1906 et qui met en scène une peuplade primitive imaginaire...

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    C'est ici que l’homme aux 36 films et 124 pièces de théâtre écrira ses premiers films « la Pèlerine Ecossaise » et « Deux couverts ». Avec son épouse Charlotte Lysès (1877-1956), il y reçoit aussi de nombreux amis comme Claude Monet (1840-1926) qui redessinera le jardin et l'agrémentera de rhododendrons et de roses, Marguerite Moreno (1871-1948), Jules Renard (864-1910) ou Octave Mirbeau (1848-1917). A leur intention, il crée un règlement intérieur dont le premier article donne le ton : « Vous êtes ici chez vous. Mais rendez-vous compte que c'est une façon de parler. » En 1916, avec l'arrivée de la guerre et surtout la mésentente conjugale, Sacha Guitry quitte les lieux pour s'installer à Guitry (Eure) avec Yvonne Printemps. Charlotte Lysés continuera à venir aux Zoaques jusqu'en 1921. Le couple divorcera le 17 juillet 1918.

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    Les liens de Sacha Guitry avec la Normandie ne se limitent pas à cette propriété de Yainville. Ses racines paternelles sont à Merlerault (Orne) et celles de sa mère à Cherbourg (Manche) et dans sa région. C'est en Normandie aussi qu'enfant il passait ses vacances : à Barneville-la-Bertran (Calvados), Villerville (Calvados) et Dieppe (Seine-Maritime). C'est au casino de Saint-Valery-en-Caux (Seine-Maritime) qu'il à commencé en 1905 sa carrière de comédien. Et c'est à Honfleur (Calvados) qu'il a épousé le 14 août 1907 Charlotte Lysès, la première de ses cinq épouses.