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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 7

  • Le tournage au Havre de « La Bête humaine »

    Fin de l'été 1938. Jean Renoir (1894-1979) est en Normandie pour les besoins du tournage de son film « La Bête humaine » d'après le roman homonyme d’Émile Zola (1840-1902) publié en 1890, qui sortira en salle le 23 décembre 1938.

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    L'histoire est celle de Jacques Lantier, incarné par un excellent Jean Gabin (1904-1976), personnage de fiction victime de pulsions meurtrières envers les femmes. Avec son chauffeur Pecqueur, interprété par Julien Carette (1897-1966) éblouissant de gouaille et d'humanité, il est employé en qualité de mécanicien à bord de la « Lison », une locomotive à vapeur qui fait la liaison « Le Havre-Paris ». Il tombe amoureux de Sèverine alias Simone Simon (1911-2005), la femme de Roubaud joué par Fernand Ledoux (1897-1993), le sous-chef de gare du Havre, mais, sous l'emprise d'une crise, il la tue et se suicide en se jetant du train en marche.

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    Le film a été tourné en grande partie sur la ligne Paris-le Havre, notamment dans la commune euroise de Beuzeville, le long des talus de la voie ferrée et du pont de Pacy-sur-Eure, mais aussi en Seine Maritime sur le viaduc de Barentin et le pont d'Oissel. De gros moyens avaient été accordés à la production et sans que le trafic voyageurs ne soit interrompu, la gare du Havre fut pratiquement transformée en studio de cinéma truffés d'énormes projecteurs.

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    Inauguration de la ligne entre Rouen et Le Havre en 1847

    La ligne Paris-Rouen, inaugurée le 9 mai 1843, a signé l'arrivée du train en Normandie. Elle a vu le jour six ans après la mise en service de la première ligne de train pour voyageurs de France entre Paris et Saint-Germain-en-Laye. Le trajet entre la capitale et la ville normande dure 4h10. Le prolongement de cette ligne jusqu'au Havre (94 km) est inauguré à son tour le 20 mars 1847.

    A noter que le tournage de ce film a valu à Jean Gabin d'être fait cheminot d'honneur.

  • Le potager a la cote !

    Potager ! Un mot qui fleure bon la nature et le goût vrai des bonnes choses. Il est apparu au XVIe siècle pour désigner un endroit où l'on cultive des plantes pour « le pot », c'est-à-dire la soupe !

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    Si, à la Renaissance, le potager n'est à la fois qu'un signe de possession et un symbole de réussite sociale, sous le règne de Louis XIV (1638-1715), il va se transformer en Graal. L'agronome Jean Baptiste de La Quintinie (1626-1688) fait du potager du roi à Versailles un véritable modèle ! Sur ses 9 hectares et 29 jardins clos , une trentaine de jardiniers s'affairent pour faire pousser même hors saison toutes sortes de légumes qui seront cuisinés au château dont notamment les petits pois dont raffole tant le roi.

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    Le potager du Roi à Versailles

    A la fin du XIXe siècle et grâce à l'initiative de l'Abbé Jules -Auguste Lemire (1853-1928), Député-Maire du Nord, vont être créés les premiers jardins ouvriers. Le « potager pour tous » est alors un bon moyen de détourner de l'alcool le forçat du travail et de contrôler ses loisirs. Avec les Trente Glorieuses de l'après-guerre et l'ère de la (sur) consommation, le jardin ouvrier devenu « jardin familial » va avoir tendance à disparaître.

    Mais l'inflation, l'envie de consommer ses propres légumes, le choix de circuits courts et le réchauffement climatique rendent de nos jours les potagers plus légitimes que jamais. On en trouve partout y compris dans les collèges ou les prisons et même sur les toits des immeubles !  Le potager est devenu lieu de la modernité. « On l'utilise pour soigner des addictions, pour (ré)apprendre le cycle des saisons » explique l'historien Florent Quellier.

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    Pour vous amis gourmands aux babines alléchées, cette recette normande un peu tombée dans l'oubli : Le potage aux petits pois frais* qui aurait certainement comblé le Roi-Soleil !

    Pour 1 kg de petits pois frais écossés, prévoir 2 l d'eau, 6 à 8 oignons blancs nouveaux, du lait, un bon morceau de beurre, une petite tasse de crème fraîche et un peu de cerfeuil haché, sel et poivre.

    Faire bouillir l'eau et la saler. Quand elle bout, y plonger les oignons émincés et les petits pois et laisser cuire à feu modéré pendant une heure sans couvrir la casserole.

    Les pois étant cuits, poivrer et passer le tout au moulin à légumes, puis remettre la préparation obtenue dans la casserole, chauffer fortement, et si le potage est trop épais, l'éclaircir avec du lait.

    Verser dans la soupière sur un bon morceau de beurre frais et une petite tasse de crème fraîche.

    Saupoudrer d'un peu de cerfeuil haché.

    Bon appétit !

     

    * Recette extraite de « Bonnes recettes d'une famille cauchoise » de F. Auger – Ed. Bertout, 2002.

    Biblio. « Histoire du Jardin Potager » de Florent Quellier -Armand-Colin, 2023.

  • Hasard du calendrier ou clin d’œil du destin ?

    Nés tous les deux dans les Hauts de France un 22 novembre, jour de la Sainte-Cécile, patronne des musiciens, ils ont inscrit leur nom en lettres capitale dans l'histoire de notre pays.

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    25 août 1944, les deux hommes côté à côte à la gare parisienne de Montparnasse

    L’aîné des deux, né le 22 novembre 1890 à Lille (Nord), c'est Charles de Gaulle, l'ancien Président de la République, issu d'une famille de juristes parisiens originaires de la province de Champagne et dont le nom de famille pourrait être une déformation du néerlandais « de Walle » issu du vieux-haut-allemand « walah » signifiant l'étranger ou celui qui n'appartient pas au peuple germanique.

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    Acte de naissance de Charles de Gaulle

    Le second, c'est Philippe Leclerc, né Leclerc de Hauteclocque le 22 novembre 1902 au château familial de Belloy-Saint-Léonard (Somme) d'une famille aristocratique originaire de la Province d'Artois au sein de laquelle on est militaire de père en fils. Le patronyme « Leclerc » renvoie au latin « Clericus », désignant au départ un membre du clergé par opposition au laïc, mais qui au moyen âge avait aussi le sens de celui de lettré.

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    Les deux hommes ont travaillé ensemble pendant la Seconde Guerre mondiale au sein des Forces françaises libres (FFL) qui se battaient contre l'occupation allemande. Tous les deux ont joué des rôles clés dans la libération de la France. De Gaulle en qualité de chef de la France libre et président du Comité français de libération nationale (CFLN) et Leclerc à la tête de la 2e Division Blindée devenue célèbre pour sa participation à la libération de Paris en août 1944.

    La relation entre les deux hommes était davantage caractérisée par une coopération pragmatique dans le cadre de l'effort de guerre commun plutôt que par une rivalité ouverte.

    Comme les héros ne sont pas immortels, le 28 novembre 1947, le général Leclerc disparaît dans un accident d'avion en Algérie. Lors de ses obsèques nationales, comme en août 1944, les cloches de Paris sonneront pour lui rendre hommage. La 2e division blindée escortera une dernière fois son chef à l’Arc de Triomphe, avant qu’il n’aille reposer dans la crypte des Invalides.

    Le général de Gaulle s'éteindra le 9 novembre 1970 chez lui à Colombey-les-Deux-Eglises où il repose.

    Pour la petite histoire, si Philippe Leclerc, élevé à titre posthume à la dignité de maréchal de France, était un passionné de musique classique, ce n'était pas le cas du Général de Gaulle, qui reconnaissait volontiers ne pas être franchement un mélomane et ne pas écouter de musique à l'exception cependant de celle de Claude Debussy (1862-1918).