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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS

  • Paris et l'olympisme : les Jeux de 1900

    En 1900 à Paris, du 14 mai au 28 octobre, alors que la France de la Belle Poque vit au rythme de l'Exposition universelle, les « Jeux de Paris » vont passer quasiment inaperçus ! En effet, cette deuxième édition des Jeux olympiques de l'ère moderne qui s'inscrira dans l'histoire comme les plus longs jamais organisés, n'aura, aux yeux de la ville organisatrice comme des parisiens, que très peu d’intérêt.

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    L'affiche reconnue a posteriori comme l'affiche officielle des Jeux de 1900

    Car voilà, on parle des « Jeux de Paris » et non des « Jeux olympiques de Paris ». La faute à une concurrence entre deux projets parallèles. D'un côté, celui du Président du Comité international olympique (C.I.O.), Pierre de Coubertin (1863-1937), qui tient à ce que Paris accueille la deuxième Olympiade. De l'autre, Alfred Picard (1844-1913), commissaire général de l'Exposition universelle, l'homme fort du moment, partisan à ce que des « concours internationaux d'exercices physiques et de sports » soient seulement intégrés aux différentes manifestations de l'Exposition. Et l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques ou USFSA, l'instance dirigeante à cette époque du sport en France, va lui donner raison contraignant le C.I.O. à signer un accord dans ce sens faute de quoi il n'y aura tout simplement pas de jeux !

    jeux de paris 1900,deuxième olympiade,médaillés d'or normands

    De fait, nulle part dans les documents officiels, les concours sportifs qui vont se tenir ne seront qualifiés de « Jeux olympiques ». D'ailleurs, dans la capitale en effervescence, rien ne laisse présager qu'un événement sportif mondial s'y tient : aucune affiche spécifique, ni « une » de presse., ni cérémonie d'ouverture...

    Si le rapport de l’exposition répertorie pas moins de 477 épreuves sportives différentes, certaines sont peu voire pas du tout compatibles avec l’esprit olympique. C'est pourquoi le C.I.O. n'en retiendra que 95.

    Ils seront ainsi 997 athlètes à s'enregistrer, pour la moitié des français et pour la plupart des amateurs, parmi lesquels et pour la première fois 22 femmes. 31 nations sont représentées dans 19 sports et 21 disciplines.

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    E. Billard et P. Perquer, champions olympiques normands

    Ce n'est que bien plus tard que les Jeux de Paris 1900 seront considérés comme Jeux de la deuxième olympiade sans qu'il soit réellement possible d’établir un véritable palmarès : nombre d'athlètes qui y ont participé ignoreront, pour certains jusqu'à leur mort, qu'ils ont disputé des Jeux olympiques !..

    Deux normands vont cependant entrer dans l’histoire olympique en remportant des médailles d'or : Émile Billard originaire du Havre (1852-1930) et son coéquipier Paul Perquer dans l’épreuve de voile (10-20 tonneaux) et Joseph Le Cornu originaire de Caen (1864-1931) dans la discipline du cerf-volant !

    A suivre...

    Biblio : « Les Jeux Olympiques – Histoires insolites et secrètes » de S. Letouzé, City Éditions, 2024.

  • Se baigner en Seine, le défi est lancé !

    Une Seine saine ? Où l'on pourrait se baigner ? Un rêve que plusieurs politiciens ont exprimé, à commencer par Jacques Chirac en 1990 lequel n'y plongera pas même un orteil...

    Pourtant, aux Jeux de Paris 2024, des épreuves olympiques et paralympiques en eau libre, celles de triathlon et du 10 km natation sont prévues dans le fleuve ! Elles devraient précéder dans la capitale l'ouverture prévue pour l'été 2025 de plusieurs zones de baignade au grand public.

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    Autrefois, la Seine faisait partie intégrante de la vie des habitants de ses berges. On y nettoyait son linge, on s'y lavait, on s'y prélassait et on y faisait trempette !Mais, au début du XIXe siècle, la pollution du fleuve commence sérieusement à inquiéter les autorités notamment grâce à la découverte en 1885 de la bactérie baptisée « Escherichia coli » qui devient un indicateur de pollution fécale des eaux et de leur dangerosité pour la santé. Le Figaro du 16 juin 1889 dresse un portrait édifiant de la qualité des eaux de la Seine parisienne : «Pouah! C'est une macération de choses mortes que cette rivière immonde où s'abreuve inconsciemment la race la plus raffinée de l'univers», écrit alors le journaliste Émile Gautier, avant d'enchaîner sur une énumération morbide des déchets organiques qui ont été retrouvés dans la Seine en une année: «2.021 chiens, 977 chats, 2.257 rats, 507 poulets et canards, 3.066 kilogrammes d'abats de viande, 210 lapins ou lièvres...» La liste est longue, et mentionne même trois singes, deux paons et... un phoque.

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    Parisiens se baignant dans la Seine sous le Pont d’Iéna en 1945 © LAPI / Roger-Viollet

    Bien sûr, des travaux d'assainissement sont réalisés notamment pour permettre la tenue des épreuves de natation des Jeux olympiques de 1900, mais la pollution de la Seine reste à un niveau alarmant. En 1921, les chercheurs du laboratoire du Val-de-Grâce recommandent aux baigneurs de fermer la bouche en nageant, de se laver soigneusement après chaque bain  et de se faire vacciner contre la typhoïde. C'est dire  ! Deux ans plus tard, en 1923, un arrêté préfectoral interdit définitivement la baignade dans la Seine. Une interdiction cependant pas vraiment scrupuleusement respectée jusqu'au début des années soixante...

    Pour que la baignade y soit de nouveau autorisée, il faut que le taux de bactéries, marqueurs des matières fécales, passent en dessous d'un certain seuil. Les autorités doivent également faire face aux nouveaux polluants que sont les pesticides, nitrates et azote et à la pollution engendrée par les eaux sales qui se déversent dans le fleuve notamment à cause de l'engorgement des égouts lors de fortes pluie.

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    Cependant, la reconquête est en cours et la Seine est aujourd’hui bien plus propre. Les derniers relevés de pollution de son eau seraient prometteurs. Il n'en reste pas moins que si, à Paris, la baignade pourrait être ouverte au grand public dès l'an prochain, les conditions de marée et la topographie locale semblent laisser peu d’espoir de voir un jour des baigneurs se jeter à l’eau sans danger à Rouen...

     

  • Wagram et l'Empereur

    Marengo, Austerlitz ou Wagram, Calvados, Cid, Cordoue, Sagonte, ou Sélim, Bouffon, Conquérant, Extrême, Folâtre, Gracieux ou Timide : ce sont-là parmi d'autres les surnoms que l'Empereur Napoléon attribuait à ses chevaux.

    Bien que souvent représenté en selle, c'était pourtant dit-on un bien piètre cavalier. Il faut dire qu'il n'avait pas non plus vraiment eu le temps d'apprendre à monter à cheval convenablement. En Corse, dans sa jeunesse, il montait le plus souvent à cru que des poneys. Plus tard, entre 1784 et 1785, il y a bien eu les quelques leçons dispensées par Monsieur d'Auvergne à l’École militaire de Paris. Mais elles n'ont pas suffi à faire de lui un cavalier émérite.

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    La statue de Napoléon à Rouen, carte postale ancienne (vers 1900)

    Faute de style, il monte à l'instinct, très à fond dans sa selle, les jambes ballantes, les rênes posées sur l'encolure de l'animal. Hardi, méprisant totalement le danger, il ne connaît que le galop. Ce qui lui vaut tout de même quelques bonnes chutes dont celle que son entourage interpréta comme mauvais présage, la veille de l'invasion de la Russie en 1812.! Endurant, il lui arrive de fatiguer plusieurs montures dans la même journée, parcourant toujours à vive allure entre 20 et 25 lieues (80 et 100 km).

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    Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard par Jacques-Louis David (1748-1825), huile sur toile - (Le cheval serait Marengo)

    Ces chevaux au nombre de trente, sont dits « du rang de Sa Majesté ». Ce sont principalement des étalons. Incorporés au sein de l’Équipage de selle, ils formaient avec celui d'attelage et celui de campagne ou des transports, les Écuries impériales, lesquelles, entre 1810 et 1814, comptaient environ 450 chevaux. L'effectif de la cavalerie napoléonienne était à cette date estimée à environ 140 000 bêtes.

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    Napoléon 1er vers 1811 montant "Wagram" par P. Courcelle

    Si l'Empereur n'éprouve semble t'il que peu de sentiments envers ses chevaux, il se dit pourtant qu'il affectionnait certains d'entre-eux dont un entier autrichien noir jais cheval offert par l'empereur d'Autriche et répondant au nom de l'Ingénu qu'il surnomma le Wagram, en souvenir de sa victoire du 6 juillet 1809. Une affection particulière que le cheval lui rendait bien. A l'arrivée de son maître dans l'écurie, Wagram frappait le sol de ses sabots de devant et ne s'arrêtait qu’après que celui-ci l'ait caressé voire embrassé.