Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS

  • Le spinelle rouge « Côte de Bretagne »

    La deux fois reine de France Anne de Bretagne (1477-1514) raffolait des bijoux et des pierres précieuses. Et si au quotidien, ses tenues vestimentaires étaient relativement sobres, elle n'aimait rien de mieux lors des cérémonies officielles que de se couvrir de fourrures, principalement d'hermine, de porter de luxueuses robes de velours aux couleurs vives, brodées d'or et de les rehausser d'une de ses parures en diamant.

    cote de bretagne 02.jpg

    Anne de Bretagne (1477-1514)

    Au château de Blois, elle s'était fait aménager un cabinet pour y entreposer ses bijoux. Des bijoux qu'elle va léguer à ses enfants, et notamment à sa fille Claude de France (1499-1524), première épouse du roi François Ier (1494-1547). C'est ce dernier qui, en 1530, va constituer le fameux trésor des diamants de la Couronne de France, un fonds composé de huit prestigieux bijoux, en majeur partie hérités d'Anne de Bretagne, qu'il va déclarer inaliénables. Et parmi eux, une pierre fine couleur de la passion, un spinelle rouge exceptionnel baptisé « Côte de Bretagne », un "rubis balais" de 212 carats porté en bague à pendre ou en "cottoire", qui a appartenu à Marguerite de Foix  (1458-1486), la mère d'Anne de Bretagne.

     

    cote de bretagne.jpg

    Le spinelle rouge « Côte de Bretagne » retaillé en dragon

    Et cette pierre va incarner à elle seul l’incroyable épopée des bijoux de la monarchie française ! Qu'elle soit de nos jours exposée au Louvre, dans l’ancien palais des rois de France, relève tout bonnement d’une forme de miracle !

    cote de bretagne 03.jpg

    Joyaux exposés au Louvre

    Venue du lointain XVe siècle, elle va traverser les grands épisodes de l’histoire de France, mariages, successions, guerres de religion, confiscations sous la Révolution, changements de dynastie et de régime. Elle va faire l'objet de trahisons, de vengeances et de coups bas. Elle va croiser sur son chemin des souverains sans scrupules, des cambrioleurs audacieux et des collectionneurs prêts à tout. Elle va tout connaître, de la mise en gage au rachat en passant par la disparition et même une transformation en 1749 à la demande du roi Louis XV (1710-1774) qui la fit retailler en forme de dragon afin d'orner son grand insigne de la Toison d’or, lui faisant perdre au passage une bonne centaine de carats. Volé avec les autres joyaux de la couronne en septembre 1792, le dragon fut néanmoins récupéré en 1796 par Louis XVIII (1755-1824). Il rejoignit les collections nationales en 1886 et échappera par miracle au pire : la grande vente organisée après la promulgation de la loi d'aliénation des Diamants de la couronne le 11 janvier 1887 !

    Le « Côte de Bretagne » est aujourd'hui la seule pierre restante de la collection initiale du roi François Ier. C'est aussi la plus fameuse pierre subsistante du trésor des ducs de Bretagne.

  • Petites quiches aux pommes gratinées au camembert

    Originaire d'Europe centrale, spécialité emblématique de la région dont elle porte le nom, la quiche lorraine, de l'allemand « kuchen » signifiant « gâteau », est une spécialité culinaire mentionnée pour la première fois le 1er mars 1586, jour où elle fut servie à la table de Charles III (1543-1608) recevant le marquis de Pont-à-Mousson.

    QUICHE 01.jpeg

    Charles III de Lorraine et son épouse Claude de France

    C'était à l'époque une pâtisserie admise par l’Église les jours maigres et préparée par les boulangers lors de la confection du pain avec un reste de pâte aplati et cuit dans le fournil commun. La garniture, un appareil à flan composé d'œufs battus et de crème appelé "migaine", ne cessera d'évoluer au fil des époques. Ainsi, le fromage et les lardons n'apparaîtront que bien plus tard, au cours des deux siècles derniers. Poussés à l'exil après de l'annexion de leur terre par les prussiens lors de la guerre de 1870, les lorrains vont faire connaître à la France entière, qui va très vite l'adopter et se l'approprier, ce plat populaire à partager.

    quiche 02.JPG

    A tel point qu'aujourd'hui, la quiche lorraine est non seulement l'un des plats français les plus connus au monde, mais elle est aussi, ex æquo avec le gratin dauphinois, la 3ème spécialité culinaire que les français déclarent savoir faire après les crêpes et la tarte aux pommes !

    Pour vous, amis gourmands aux babines alléchées, cette recette de Petites quiches aux pommes gratinées au camembert*.

    QUICHE 03.jpg

    Pour 6 personnes, prévoir 400 g de pâte brisée, 3 pommes, 1 camembert, 4 œufs, ½ verre de crème fraîche, 6 brins de menthe, 50 g de beurre, Calvados, sel et poivre.

    Préparation : 20' – Cuisson : 15 à 20'

    Garnir de pâte brisée 6 moules à tartelettes préalablement beurrés. Piquer les fonds avec une fourchette et réserver au réfrigérateur. Préchauffer le four th 5 (150°)

    Peler les pommes et les découper en fins quartiers.Les faire macérer dans un peu de Calvados. Écroûter le camembert et le découper en gros cubes. Mélanger les œufs et la crème avec une fourchette. Saler et poivrer.

    Laver la menthe et détacher les feuilles. Sortir les fonds de tarte du réfrigérateur et les garnir avec les quartiers de pommes et les morceaux de camembert.

    Verser dessus la préparation aux œufs. Décorer avec les feuilles de menthe et enfourner 15 à 20 mn. Sortir les quiches lorsqu'elles sont bien dorées et les servir tièdes ou froides.

    Bon appétit !

     

    * Recette tirée de « Recettes pour tous – La Normandie » Ed. Les Clés du Savoir, 2006.

  • Clap de fin pour le Moulin Rose 

    Le 25 février dernier, « Le Moulin Rose », tour à tour salle de bal, dancing, discothèque, restaurant et bar de « plage », a fermé ses portes après 97 années d'existence ! L'établissement mythique, dont le nom est un clin d’œil au grand frère parisien, célèbre cabaret de Montmartre, « Le Moulin Rouge », était le doyen des dancings français.

    moulin rose 2.jpg

    Le Moulin Rose, des origines à aujourd'hui, avec Louis Armstrong (en bas, à gauche) en 1952 sur une scène qui n'a pas changé depuis ! ( Dr-Ouest-France)

    C'est sur les bords de Seine à Belbeuf que la guinguette a vu le jour en 1927. Son propriétaire, Monsieur Blainville le fait construire entièrement sur pilotis, au-dessus de la petit rivière du Becquet qui se jette dans la Seine, au hameau de Saint-Adrien, aujourd’hui rattaché à la commune de Belbeuf, commune de la banlieue rouennaise. «  »Et si on allait danser à Saint-A ? » : c’est ainsi qu'à l'époque on se donnait rendez-vous au Moulin Rose. On y venait nombreux pour danser, notamment le dimanche, jour de l'orchestre, ou profiter du cadre magnifique pour se baigner, faire du pédalo ou des balades en barque.

    moulin rose plage.jpg

    La plage du Moulin Rose dans les années trente. (Photo D.R.)

    Une formule qui a traversé les décennies et qui est de fait l’âme de l’endroit. Durant son existence, le moulin Rose n'a fermé que deux fois, pendant la Seconde Guerre mondiale et durant l'épidémie de Covid-19.

    moulin rose 4.jpg

    Certaines scènes de « Casque d’Or », le film de Jacques Becker sorti en 1952 avec Simone Signoret et Serge Reggiani y ont été tournées. Louis Amstrong, accompagné de l’orchestre de Cozy Cole, s'y est produit en 1955. Comme plus tard l’orchestre latino de Benny Bennet, la revue du Crazy Horse, la Garde républicaine, Herbert Léonard,… Et dernièrement, en 2023, M.Pokora.

    C'est aussi en voisin que le quintuple vainqueur du Tour de France Jacques Anquetil y avait ses habitudes.