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GASTRONOMIE NORMANDE

  • La Gournay, un précieux héritage viking

    Avec son plumage caillouté noir moucheté de blanc, ses oreillons ovales et blancs, ses tarses marbrés rose et noir, sa queue portée haute, la poule de Gournay est la fierté du marché de la jolie localité brayonne située au confluent de l'Epte et de la Morette dont elle porte le nom. Sa chair blanche comparable à celle de la poule de Bresse et ses œufs, également blancs, sont des plus prisés.

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    On sait aujourd'hui que cette magnifique gallinacée normande, l'une des plus anciennes races françaises, fait partie de notre héritage viking ! D'éminents chercheurs ont mis en évidence des analogies physiques entre elle et ses cousines vivant actuellement en Islande et au Danemark. D'après eux, l'ancêtre de notre poule de Gournay aurait été introduite chez nous par les Scandinaves lors d 'échanges marchands entre nos deux pays et ce bien avant même la signature du traité de Saint-Clair-sur-Epte de l'an 911, acte fondateur de la Normandie, accordant une partie de la Neustrie à Rollon. Ce serait donc cette volaille scandinave au plumage tacheté qui, croisée avec des poules de souche locale, aurait donné naissance à l'ancêtre de notre belle Gournay d'aujourd'hui.

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    Malgré ce prestigieux pedigree, la poule de Gournay a bien failli disparaître, victime des poules venues notamment d'Asie, beaucoup plus productives. Deux éleveurs vont heureusement réussir à reconstituer la race dès 1896. Son standard établi en 1915 ne sera définitivement fixé qu'en 1924.

    Pour vous, amis gourmands aux babines alléchées, cette vieille recette normande de Poule au blanc*, une recette à préparer le dimanche qui régalera toute la famille !

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    Pour 6 personnes, prévoir une belle poule d'environ 1,5 kg avec ses abats, 3 carottes, 3 blancs de poireaux, 3 branches de céleri, 2 oignons, 2 clous de girofle, 1 branche d'estragon frais, 20 cl de crème fraîche, 40 g de beurre, 40 g de farine, 1 jaune d’œuf, un bouquet garni, quelques pluches de cerfeuil, sel et poivre.

    Préparation 25 minutes – Cuisson 2h.

    Gratter et émincer les carottes. Parer les poireaux et les branches de céleri et les découper en tronçons. Éplucher les oignons, les laisser entiers en les piquant chacun d'un clou de girofle.

    Plonger quelques secondes la branche d'estragon dans de l'eau bouillante, l'égoutter et l'insérer dans la poule préalablement vidée et assaisonnée de sel et de poivre. Remettre les abats à l'intérieur et lier la poule avec de la ficelle de cuisine. La mettre dans une grande casserole et la couvrir d'eau froide. Porter lentement à ébullition. Écumer soigneusement, puis ajouter les différents légumes (carottes, poireaux, céleri et oignons piqués de clou de girofle) ainsi que le bouquet garni. Laisser reprendre l'ébullition avant de baisser le feu et établir des frémissements bien réguliers. Couvrir à moitié le récipient et poursuivre la cuisson pendant environ 2 heures. 

    Mettre le beurre à fondre dans une casserole. Y ajouter la farine. Bien mélanger pendant 2 minutes sans cesser de remuer jusqu'à l'obtention d'un roux. Dès que celui-ci commence à blondir, verser délicatement, toujours sans cesser de remuer, 50 cl du bouillon de cuisson de la poule. A feu moyen, laisser épaissir en remuant.

    Verser la crème fraîche dans un bol et y mélanger le jaune d’œuf. Saler et poivrer. Délayer avec un peu de bouillon puis verser la liaison ainsi obtenue dans la casserole de sauce blanche. Mélanger intimement et rectifier au besoin l'assaisonnement.

    A la fin de sa cuisson, égoutter soigneusement la poule et la déficeler. La couper en morceaux de la manière classique. Déposer les morceaux dans un plat creux de service puis ajouter tout autour les divers légumes soigneusement égouttés eux aussi.

    Napper avec un peu de sauce blanche et verser le reste dans une saucière.

    Parsemer le plat avec quelques pluches de cerfeuil et servir aussitôt, bien chaud, accompagné d'un cidre brut.

    Bon appétit !

     

    * Recette extraite du « Cahier d'une cuisinière normande » de Blanche Duval, Ed. De Borée, 2013.

    Biblio. FETTU, A. Animaux de Normandie. Orep Ed., 2015 ; CALLU, F. et VERMEULEN, N. Les races normandes . Ed. Ch. Corlet, 2004 ; FALQUET, P.-A.  Il était une fois la poule de Gournay. Article paru sur le site www.association-patrimoines.fr

  • La belle normande !

    Son nom de “Coquille Saint-Jacques” vient de la Bible. Saint-Jacques ou Jacques le Majeur est l’un des 12 apôtres de Jésus. Il est pêcheur sur le lac de Tibériade avec son frère Jean. Décapité sur l’ordre d’Agrippa 1er en l’an 44, en Palestine, ses disciples vont récupérer son corps pour le ramener en Espagne. En 7 jours, ils traversent la Méditerranée, passent le détroit de Gibraltar et remontent en Galice pour enterrer les restes du saint à Padrón. Sur leur trajet, les compagnons sauvent un cavalier en train de se noyer. Celui-ci est couvert de coquillages, nos fameuses Coquilles Saint-Jacques. C'est ainsi qu'elles deviennent un porte-bonheur que les pèlerins du Moyen Âge se rendant à Saint-jacques-de-Compostelle accrochent à leur tenue et à leurs sacs. Une divine protection mais aussi une preuve de leur voyage ! Il se dit aussi qu'ils utilisaient ces coquilles comme récipient pour manger et boire.

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    Le pèlerin de St Jacques de Compostelle – Santon de Provence

    La Normandie est la première région française de pêche à la coquille Saint-Jacques. 7 coquilles sur 10 pêchées en France sont normandes  soit 15 000 tonnes sur les 25 000 tonnes pêchées chaque année dans l'hexagone ! La pêche à la coquille fait ainsi vivre près de la moitié des navires normands de pêche côtière.

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    La coquille Saint-Jacques de Normandie est le premier coquillage vivant sauvage à avoir obtenu deux Labels Rouges : le premier en 2002 pour la coquille entière et le second en 2009 pour sa noix.

    Pour vous amis gourmands aux babines alléchées cette recette aussi simple que délicieuse de coquilles Saint-jacques gratinées*.

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    Prévoir 12 coquilles Saint-Jacques, 4 échalotes, 2 gousses d'ail, un petit bouquet de persil plat, 150g de mie de pain de seigle rassis, 20 cl de cidre brut et 80 g de beurre.

    Commencez par préparer la farce. Hachez ensemble et finement les échalotes, l'ail et le persil. Dans un bol, faites tremper la mie de pain de seigle dans le cidre pour la faire gonfler.

    Ouvrez les Saint-Jacques, détachez la noix et le corail. Retirez les barbes et rincez-les soigneusement. Faites-les sécher sur du papier absorbant. Nettoyez également les coquilles.

    Coupez chaque noix de Saint-Jacques en trois ou quatre lamelles. Dans un saladier mélangez-les avec la mie de pain essorée et finement émiettée et le hachis d'échalotes. Assaisonnez de sel et de poivre puis répartissez cette préparation dans les coquilles. Coupez le beurre en petits dés et répartissez-le sur la surface des coquilles. Enfournez-les une dizaine de minutes dans un four préchauffé à 180°.

     

    Bon appétit !

     

    * Recette extraite de « Cuisine des Ports de Dunkerque à Cherbourg » de S. Ezgulian – Ed. S. Bachès, 2011.

  • Le Beurré normand

    Si je vous dis que ce gâteau de ménage rond, légèrement bombé et doré, est des plus léger, vous n'allez pas me croire ! Et pourtant, c'est la vérité !

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    Il doit son nom de « Beurré normand» non pas à la couleur du peu de beurre que sa fabrication nécessite, mais aux pommes qui le garnissent ! Des Reinettes de préférence, coupées en dés et rissolées, mélangées à des raisins secs macérés dans du Calvados. Le beurre n'occupe dans cette pâtisserie traditionnelle qu’une place parcimonieuse, ne servant qu’à cuire les pommes pour éviter qu’elles ne rendent leur jus en cours de cuisson et à graisser le moule.

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    Maintenant, à vous de jouer, amis gourmands aux babines alléchées* ! Prévoyez pour1 kg de pommes reinettes, 50 g de raisins de Corinthe, 4 œufs, 1 pincée de sel, 50 g de sucre en poudre, 120 g de farine, 5 centilitres de calvados et 25 g de beurre + 10 g pour le moule.

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    Laissez macérer 2 heures les raisins secs dans le calvados Pelez les pommes et les couper en dés. Les faire revenir dans le beurre jusqu’à ce qu’elles colorent. Les réserver.

    Fouettez 3 bonnes minutes les jaunes d’œufs avec le sucre jusqu'à ce que le mélange blanchisse. Incorporez progressivement la farine en pluie, puis les dés de pommes et les raisins secs. Montez les blancs en neige avec une pincée de sel et les incorporer délicatement à la pâte. Beurrez un moule à manqué. Versez la pâte dans le moule au deux-tiers de sa hauteur et le placer dans un four préchauffé à 180 °C durant 50 bonnes minutes. Pour savoir s'il est cuit, plantez une lame de couteau dans le gâteau : si elle ressort sèche, le beurré est prêt !

    Démoulez en le retournant sur une grille et à déguster en dessert ou pour le goûter.

    n.b. Pour varier les plaisir, on peut remplacer les pommes par des poires.

    Bon appétit !

     

    * Recette extraite de « Petit dico illustré de la Normandie » de A. Lebrun-Martinez et F ; Martinez, Orep éditions, 2023.