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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 43

  • Tarte au camembert

    "Un repas sans fromage est une belle à qui il manque un œil»

    Brillat-Savarin (1755-1826)

     

    Le camembert ! Emblème de notre belle Normandie, symbole de la gastronomie française, élu fromage préféré des français ! Il tire son nom du village de Camembert, situé à une trentaine de kilomètres au sud de Lisieux, dans le département de l'Orne (61). En ouvrant une boîte à camembert, on fait mieux que manger du fromage, on hume la France ! Il s'en vend chaque année environ 500 millions de boites soit plus de 15 camemberts par seconde ! Des laitiers, fermiers, pasteurisés, au lait cru, des traditionnels ou des industriels ...

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    Alors, aujourd'hui, rien que pour vous, amis gourmands aux babines alléchées, voici une recette simple de tarte au camembert* à déguster dès sa sortie du four !

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    Prévoir pour un moule à tarte de 28 cm de diamètre :

    Pour la pâte brisée : 200g de farine, 75g de beurre, 1 jaune d’œuf, 2 cuillerées à soupe de lait et /2 cuillerée de sel.

    Pour la garniture : 250g de camembert, 5 œufs, 15cl de crème fraîche, 1 cuillerée d'herbes de Provence, sel et poivre noir du moulin.

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    Confectionnez la pâte brisée en travaillant la farine avec le beurre, le jaune d’œuf, le lait et une demi-cuillerée à café de sel. Laissez-la ensuite reposer au frais pendant 30 minutes.

    Retirez la croûte du camembert et taillez-le en dés.

    Battez les œufs entiers avec la crème fraîche. Ajoutez-y les herbes de Provence. Poivrez.

    Préchauffez le four à 200°C. (th.6).

    Abaissez la pâte brisée. Tapissez-en le moule préalablement beurré. Étalez-y les dès de fromage. Nappez avec le mélange crème-œufs. Faire cuire au four à mi-hauteur pendant 40 minutes.

    Démoulez la tarte sur un plat de service et servez-la chaude.

    Bon appétit.

     

    * Recette extraite de « Variations culinaires » d'A. Et J.-P. Surest – Ed. ANBD-Dieppe, novembre 2006.

  • La soupe à la Reine

    "Marcher sur des œufs", "mettre tous ses œufs dans la même panier", "qui vole un œuf vole un bœuf", "tuer dans l’œuf"...  Les adages autour de la célèbre coquille ne manquent pas ! Ne doit-on pas à Jean de la Fontaine l'un des plus célèbres : « tuer la poule aux œufs d'or  »  ?

    L'Avarice perd tout en voulant tout gagner.
    Je ne veux pour le témoigner
    Que celui dont la Poule, à ce que dit la fable,
    Pondait tous les jours un œuf d'or.
    Il crut que dans son corps elle avait un trésor.
    Il la tua, l'ouvrit, et la trouva semblable
    A celles dont les œufs ne lui rapportaient rien,
    S'étant lui-même ôté le plus beau de son bien.
    Belle leçon pour les gens chiches :
    Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus
    Qui du soir au matin sont pauvres devenus
    Pour vouloir trop tôt être riches ?

    Ce qu'on sait moins en parlant des œufs, c'est que Napoléon disait leur devoir tout bonnement son salut gastrique ! Sujet à d'horribles constipations depuis l'enfance, le médecin en charge de sa santé sur l’Île de Sainte-Hélène, avait recueilli dans ses mémoires, les confidences de l'Empereur sur ce sujet. « Je suis parfois obligé, lui avait-il confié, d'y joindre les boissons douces, le bouillon aux herbes, la diète. Souvent même, tout ce régime ne suffit pas ; je suis forcé de recourir à mon remède héroïque, à la soupe à la reine : cette composition de lait, de jaune d’œuf et de sucre, produit sur moi l'effet d'un purgatif doux et me soulage. »

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    La recette du potage à la Reine date vraisemblablement du XVe siècle et rendrait hommage à Marguerite de Valois (1553-1615), première épouse d'Henri IV t(1553-1610). S'il était servi à cette époque à la table de la Cour une fois par semaine, le jeudi, il rentrait également dans les menus des dispensaires car ses ingrédients en faisaient un remède particulièrement fortifiant.

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    Portrait de Marguerite de France vers 1574

    Sa délicatesse mais surtout son « modus operandi » justifiaient que son élaboration soit confiée à un pharmacien. Dans son « livre de cuisine » (Larousse, 1927), Madame Saint-Ange en a dévoilé la recette : au résumé, une purée de volaille, à laquelle du riz cuit et passé en même temps que celle-ci, apporte la cohésion nécessaire. En ancienne cuisine, on employait à la place du riz de la mie de pain trempée dans du bouillon.

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    Mise à point finale avec des jaunes d’œufs, de la crème et une proportion assez notable de beurre. Si la préparation de ce potage n'offre au demeurant aucune difficulté, l'emploi d'un mortier était indispensable !

     

    Biblio. « Revue d'histoire de la pharmacie » n°134 de 1952 et « L'Histoire à table » d'A. Castelot, Plon, 1972.

  • La toute première course de trot est née en Normandie !

    C'est chez nous, en Normandie, à Cherbourg (Manche) que s'est tenue les 25 et 26 septembre 1836 sur la grève, de la terrasse des bains à la redoute de Tourlaville, la toute première compétition officielle de trot en France.

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    Il faut savoir que dans l'hexagone, l’univers des courses hippiques se divise en deux mondes bien distincts : celui du galop et celui du trot. La première course de galop eut lieu le 9 mars 1775 sur la plaine des Sablons de Neuilly, sous l’œil curieux du roi Louis XVI (1754-1793) et de son épouse la Reine Marie-Antoinette (1755-1793) accompagnés de toute leur cour. Ce divertissement, importé d’Angleterre, va ravir les aristocrates qui voient en ces pur sang anglais l’incarnation du raffinement de la haute société.

    Un siècle plus tard, soit au début du XIXe siècle, Ephrem Houël du Hamel (1807-1885), un officier des Haras nationaux en poste à Saint-Lô, est convaincu que « les courses au trot sont le seul moyen de relever le commerce du cheval en Normandie ». Ce pionnier de l’hippologie avait fait le triste constat d'équidés aux allures molles enfermés dans des écuries sombres et peu aérées d'où ils ne sortaient que très rarement. Pour inciter les éleveurs à s'occuper davantage de leurs bêtes et notamment à les nourrir convenablement, il imagina d'organiser une course de chevaux de pays auxquels sera imposée l'allure du trot afin de donner le spectacle d'une compétition groupée en évitant la dispersion au galop d'un peloton hétérogène et étiré.

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    Ephrem Houël du Hamel (1807-1885)

    Une course de trotteurs destinée à attirer les passionnés anglais et à sélectionner les meilleurs chevaux pour tirer plus vite les voitures attelées de l’époque ? Personne n'y croit vraiment ! Mais l'homme s'obstine. Pour financer son projet, il fait appel à un producteur de vin de pays, Gustave-Joseph Le Magnen. Le commerçant est tout de suite séduit à l'idée de faire connaître ses produits à ses compatriotes britanniques. Un autre homme de cheval du Cotentin, Hippolyte de Tocqueville (1797-1877), le frère du célèbre penseur Alexis de Tocqueville (1805-1859), s'associera à l’initiative et la soutiendra.

    C'est ainsi que, les 25 et 26 septembre 1836 , la Municipalité de Cherbourg est donc la première en France à proposer ce nouveau divertissement hippique. Un premier meeting qui ne fera pas le plein, loin de là : on y dénombre seulement 14 partants ! Mais l'idée est bel et bien lancée et elle ne s'arrêtera pas là. D'ailleurs, la ville conforte l'expérience dès l'année suivante et la renouvellera ensuite régulièrement avec toujours plus de succès.

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    D'autres villes comme Caen et Dieppe en 1837, Saint-Lô, Angers et Boulogne-sur-Mer en 1838 et Langonnet en 1839 vont lui emboiter le pas. Aujourd'hui, il existe 234 hippodromes en France (dont 14 dans le seul département de la Manche) où près de 11 000 courses de trotteurs et 6 000 courses de galopeurs y sont organisées chaque année.

    Au fil des siècles, le travail de sélection génétique initié par Ephrem Houël du Hamel a payé même s’il ne s’agit plus de tirer les carrioles. Jusqu’à ces dernières années « cinq cracks ont foulé la piste de l’hippodrome cherbourgeois de La Glacerie dans leur jeunesse, puis ont gagné la plus célèbre course de trotteurs, celle du Grand Prix d’Amérique » qui a lieu chaque année le dernier dimanche de janvier sur l’hippodrome de Vincennes.