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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 46

  • La nouvelle réforme du nom...

    ... Celle engagée par Patrick Vignal,  député de l'Hérault. Il est à l'origine de la loi du 2 mars dernier relative au choix du nom issu de la filiation. Avant lui, il y avait eu la réforme d'Yvette Roudy, introduisant par la loi 23 décembre 1985 le nom d'usage non transmissible et celle de Gérard Gouzes permettant aux parents de transmettre en vertu de la loi du du 4 mars 2002 l'un ou l'autre de leur nom ou les deux.

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    Yvette Roudy - Gérard Gouzes - Patrick Vignal

    Ce qui fait en réalité peu de réformes pour notre nom né d'un surnom au Moyen-âge et devenu héréditaire par la seule coutume, d'autant que les deux premières ont été fort peu utilisées ! Qu'en sera-t'il de la dernière en date ?

    Car à compter du 1er juillet 2022, on pourra changer de nom via un simple formulaire et adopter, non pas n'importe quel nom au hasard, mais celui du parent qui ne vous a pas laissé le sien, voire être autorisé à porter accolés les noms de ses deux parents.

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    Changer de nom n'est pas vraiment une nouveauté ! La démarche existe en réalité depuis l'an XI (1803) ! Mais elle est à la fois longue, compliquée, coûteuse et surtout aléatoire puisque soumise à l'appréciation d'un juge.

    Dorénavant, une unique démarche administrative devant l'officier de l'état civil est prévue, assortie seulement d'un délai de réflexion d'un mois. Une procédure qu'on ne pourra utiliser qu'une seule fois dans sa vie et de façon irréversible ou presque.

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    Bien entendu, cette nouvelle réforme ne fait pas l'unanimité, loin s'en faut. Certains n'hésitent pas à parler de « dynamitage de l'état civil » dénonçant le risque d'un « état civil à la carte » générant dérives et incohérences à l'image d'une fratrie portant des noms différents. Certains encore imaginent qu'elle va être au service de certaines vanités en facilitant la récupération de patronymes plus valorisants que d'autres, comme ceux à particules.

    Pour d'autres, ce sont les preuves d'une réelle motivation qui font défaut, une absence de bonnes raisons qui aboutirait inexorablement à un acte insuffisamment réfléchi aussitôt regretté.

    Pour y voir plus clair, il nous faut attendre aujourd'hui la publication des décrets d'application qui viendront fixer les modalités pratiques de ce texte. Conscient de l'enjeu et de la délicatesse du sujet, le Député Vignal a d'ores et déjà déclaré vouloir auditionner en amont la communauté des généalogistes, professionnels et amateurs. Une démarche rassurante qui s'ajoute à l'espoir que, à l'image des deux réformes qui l'ont précédée, cette dernière ne soit en réalité que marginalement utilisée et seulement pour d'excellents motifs...

     

  • Matelote normande

    « On m'a offert des petits verres et des fritures, et des matelotes pour me faire causer ! (…)

    Ah ! Oui, on m'a tapé sur le ventre pour connaître ma recette...

    Il n'y a que ma femme qui la sait... et elle ne la dira pas plus que moi !... Pas vraie, Mélie ? »

    Guy de Maupassant (1850-1893), « Le Trou », 1886.

     

    Vieille recette normande la Matelote ? Pas vraiment ! Mais en tout cas, une digne héritière de la soringue d'anguille, une recette de la cuisine parisienne médiévale qui nous a été révélée par un bourgeois de la capitale dans son livre manuscrit «  Le Ménagier de Paris ». Ce livre d'économie domestique et culinaire, il l'avait écrit à l'intention de sa jeune épouse à laquelle il voulait apprendre la façon de tenir une maison et de faire la cuisine !...

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    Page manuscrite du Ménagier de Paris

    L'appellation « matelote » est attestée par le Dictionnaire de l'Académie en 1694 et provient bien de « matelot ». Un mot qui a pour origine le norois « mötunautr » que l'on peut traduire pas «compagnon de table ». D'ailleurs, à bord d'un navire, le personnel se répartissait en plusieurs « mötuneyti » ou compagnies de table.

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    Si à l'origine les matelots cuisinaient leur matelote au vin, les normands quant à eux lui préférèrent bien entendu leur cidre. C'est cette recette de « chaudronnée » ou « Matelote normande »* que je vous propose aujourd'hui de découvrir, amis gourmands aux babines alléchées.

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    Prévoir : 1 barbue ou turbot, 2 livres de moules, 6 oignons, 250 g de crevettes, 1 dl de cidre brut, 50 g de beurre, 1 petite cuillerée de farine, persil et citron.

    Préparer les moules à la marinière. Dans une sauteuse, faire braiser au beurre pendant une demi-heure les oignons émincés avec un peu de persil haché. Verser dans un grand plat creux allant au feu, le jus de cuisson des moules (ces dernières étant réservées) et les oignons avec leur jus. Poser le poisson dessus et mouiller mi-eau, mi-cidre pour que le poisson baigne un peu plus de la moitié. Couvrir et faire partir au feu. A mi-cuisson, mettre à four bien chaud et arrosant souvent.

    Juste avant de servir, ajouter un bon morceau de beurre manié d'un rien de farine et persil haché et aromatisé d'un jus de citron.

    Garnir avec les moules retirées de leur coquille et les crevettes. Donner un bouillon à plein feu et servir.

    Bon appétit !

     

    * Recette extraite de « Recettes Normandes de nos Grands-Mères » de L. Gildas, Ed. Reflets de Terroir – CPE - 2005 .

  • Sauvée des flammes de Notre-Dame...

    Si son authenticité ne peut être scientifiquement attestée, une chose est certaine : la Sainte-Couronne est porteuse de plus de seize siècles de prière fervente de la chrétienté.

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    Louis IX (1214-1270), dit « le Prudhomme » plus communément appelé Saint-Louis l'aurait achetée à des marchands vénitiens pour la somme de 135 000 livres soit environ la moitié du revenu annuel du domaine royal et l'équivalent de plusieurs millions de nos euros d'aujourd'hui ! Un si précieux trésor que, le 10 août 1239, suivi d’un imposant cortège, il va l' accueillir en personne à Villeneuve l’Archevêque (Yonne). 9 jours plus tard, à Paris cette fois, c'est pieds nus, sans aucun de ses atours royaux mais vêtu d'une simple tunique, qu'il la présente à la cathédrale Notre-Dame avant de la déposer dans la chapelle de son palais.

    Considéré comme un saint de son vivant, le souverain a l'objectif de Paris une ville qui, en prestige et en sainteté, égalera Jérusalem ou Rome et de sa personne le chef de la chrétienté occidentale. En 1246, il décide de faire édifier au cœur du Palais de la Cité, son principal lieu de résidence, un imposant reliquaire, la Sainte-Chapelle, où seront déposées les nombreuses reliques de la Passion du Christ acquises à grands frais lors de ses croisades et bien entendu la principale d'entre-elles, la couronne d'épines supposée avoir été portée par le Christ lors de son calvaire.

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    L'édifice achevé après seulement 7 années de travaux est un joyau du gothique rayonnant. Véritable “cathédrale de verre”, admirable de légèreté et d’équilibre, elle se compose de deux chapelles : la chapelle basse, dédiée à l’origine aux domestiques du palais et aux officiers, et la chapelle haute, au roi et à sa famille. A l'intérieur, illuminée jour et nuit, une châsse de plus de trois mètres de hauteur, en or et en argent incrustée de pierres précieuses, abrite selon un inventaire datant de 1740, outre quelques reliques de la Vierge Marie, un clou et un morceau de la vraie croix offerts par le Pape Léon III à Charlemagne lors de son couronnement à Rome en l'an 800, le fer de lance qui transperça le flanc du Christ, un fragment du Saint Suaire, un peu du Saint Sang, le manteau pourpre, l’Éponge, la Chaîne ou lin de fer, la pierre du Sépulcre et enfin la Sainte-Couronne, un cercle de joncs réunis en faisceaux et retenus par des fils d’or.

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    De toutes ces reliques, il n’en reste aujourd’hui plus que 3 : un fragment de la croix, un clou et la Sainte-Couronne ! Déposées à l’abbaye de Saint-Denis pendant la Révolution Française, elles furent rendues en 1804 à l’archevêque de Paris. Faisant partie du trésor de la Cathédrale Notre-Dame, elles ont été miraculeusement épargnées lors du terrible incendie du 15 avril 2019.