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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 42

  • Martin, le patronyme français le plus populaire

    C'est de loin le nom de famille le plus porté en France, en tête du hit-parade des patronymes les plus courants. A la fin du XXe siècle, on estimait que plus de 268 000 Français (1) en étaient porteurs, avec toutefois des disparités régionales.

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    Martin célèbres (de G à D : Claude Martin (1735-1800), Thérèse Martin (1873-1897),

    Jacques Martin (1933-2007) et Roger Martin du Gard (1881-1958)

     

    Ainsi, sur les 41233 « Martin » nés en France entre 1891 et 1915 (2), le département de la Seine-Maritime, se détachant très nettement des autres départements normands, arrive en cinquième position avec 895 individus alors que le Calvados prend la 46ème place avec 364 individus, la Manche la 52ème place avec 334, l'Eure la 57ème place avec 307 et l'Orne la 68ème place avec 250. A la quatrième place, on trouve le département du Gard (983), devancé par celui de la Saône-et-Loire (1147), des Bouches-du-Rhône (1155) et de la Seine (2889).

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    La Charité de saint Martin - Vitraux d'Art de Lorraine, Nancy, 1948

    Église Saint-Martin de Kœnigsmacker - Moselle

    Bien sûr, ce patronyme est associé à saint Martin (en latin « martius » signifiant « guerrier, martial, belliqueux », l'un des principaux saints de la chrétienté, le plus célèbre des évêques de Tour et l'évangélisateur de la Gaule au IVe siècle. Aussi nommé Martin le Miséricordieux ou bien encore saint Martin des Champs, ce saint d'une grande bonté, symbole de charité pour avoir partagé son manteau avec un pauvre mendiant, est né dans l'Empire romain, plus précisément à Savaria, dans la province de Pannonie (actuelle Hongrie) en l'an 316 et est mort à Candes, en Gaule, le 8 novembre 397. Avant de devenir évêque de Tours, il crée de nombreuses paroisses dans toute la Gaule ainsi que deux monastères, l'un, le premier, près de Poitiers, à Ligugé, l'autre à Marmoutier près de Tours. Après sa mort, les deux communautés vont se disputer sa dépouille. Ce sont les Tourangeaux qui, profitant du sommeil des Poitevins, s'emparent de son corps et le transporte en barque jusqu'à chez eux. Aussitôt, en plein mois de Novembre, sur leur passage, les rives de la Loire se transforment en jardin luxuriant, les arbres reverdissent, les plantes fleurissent au milieu d'un concert de chants d'oiseaux. Depuis, chaque fois que l'été s'invite en automne, on parle d'été indien ou « d'été de la Saint-Martin».

    Aucun saint ne fut plus populaire que lui ! Longtemps protecteur des rois de France, il était considéré par les populations médiévales comme le symbole de la victoire du christianisme sur les traditions païennes. Ainsi, son manteau se retrouve dans la dynastie la plus connue du royaume de France. En effet, en 987, le comte de Paris, Hugues, est élu roi par ses pairs à Noyon. Or, il possède l'abbaye de Tours : la postérité en fait notre Hugues Capet (939-941-996) et ses descendants, des Capétiens.

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    Hugues Capet, portant une cape,

    premier roi de la dynastie des Capétiens (987-1328). Gravure de Pigeot

     

    Curieusement, Saint-Martin a été l’ultime victime de la Première guerre mondiale (3). En effet, avant 1919, il était fêté avec moult réjouissances le 11 novembre. Aujourd'hui, ce jour-là, nous célébrons l’Armistice en oubliant quelque peu le saint homme...

     

    (1) DE LAGARDE, O. Les noms de famille en Normandie. Archives et Culture, 1998 - (2) cf. Geopatronyme.com - (3) cf. rfgénéalogie.com -

    Biblio. CHIRAT, D. Surprenant Moyen âge – Quand dix siècles d'histoire éclairent la société d'aujourd'hui. Larousse, 2020.

  • Quand la généalogie génétique lève le mystère...

    « My heart belongs to Daddy » (« mon cœur appartient à papa ») chantait en 1960 Marilyn Monroe ! Un père dont elle ne connaissait que le visage furtivement entrevu sur une petite photo dans la chambre de sa mère. Née le 1er juin 1926 à Los Angeles sous le nom de Norma Jeane Mortenson, elle est officiellement déclarée fille d'Edward Mortensen (1897-1981) et de Gladys Monroe.  Toute son enfance, passée en grande partie entre foyers d'accueil et orphelinats au gré des nombreux allers-retours de sa mère en hôpital psychiatrique, elle va rechercher la vérité sur ce géniteur dont sa mère refuse obstinément de parler. Elle sait au au plus profond d'elle-même qu'elle est bien la fille de l'homme de la photo et non celle du mari de sa mère dont elle réfute totalement la paternité.  La science lui apportera la réponse tant attendue, hélas près de soixante ans après sa disparition.

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    Acte de naissance de Marilyn Monroe

    L'inconnu de la photo s'appelle Charles Stanley Gifford (1898-1965). Contremaître de son état, un physique à la Clark Gable, il porte beau et affiche une réputation établie d'homme à femmes et de coureur de jupons. Toute sa vie, il va multiplier les frasques, mariages, divorces et autres infidélités, passant d'une maîtresse à l'autre et sans se soucier aucunement des conséquences de ses liaisons.

    En 1925, neuf mois avant la naissance de la star, il est bien l'amant de Gladys Monroe (1902-1984), la mère de Marylin. Une aventure sans lendemain dont Marilyn est persuadée être le fruit. Elle n'aura de cesse que de retrouver ce père fantôme. En 1951, quand enfin elle parvient à le joindre par téléphone, il lui répond : « Je suis marié et j’ai une famille. Je n’ai rien à ajouter. Appelle mon avocat !

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    Charles Stanley Gifford et Marilyn Monroe

    C'est seulement cette année que la longue quête de la star va enfin trouver son épilogue. Et ce, grâce à trois de ses cheveux conservés précieusement par le croque-mort des célébrités à Hollywood, celui qui avait réalisé sa toilette mortuaire le 5 août 1962. Ils vont être confiés à un équipe française d'experts en archéologie moléculaire du CNRS de Toulouse. Parallèlement, des généalogistes vont s'employer à retrouver la trace d'une petite-fille de Gifford, laquelle, contactée, va accepter de confier son ADN par prélèvement salivaire.

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    La mèche coupée par l’embaumeur Allan Abbott quelques heures après la mort de Marilyn

    Les ADN des deux femmes sont analysés et comparés. Le résultat est sans appel : Marilyn Monroe est bien la fille biologique de Gifford !

    Une révélation qui pourrait remettre en question le fabuleux héritage laissé par la star, notamment ses droits à l'image, actuellement détenus par une personne sans aucun lien de parenté avec l'actrice.

     

  • Une chute salutaire

    19 octobre 1834. A Rouen, à l'extrémité de l'Ile Lacroix, au milieu du Pont de Pierre. En présence du Roi des français Louis-Philippe (1773-1850), des princes de la maison d'Orléans et d'une pléiade de personnalités dont le maire de la ville Henry Barbet (1789-1875), on procède à l'inauguration de la statue de Pierre Corneille (1606-1684). Une œuvre financée par souscription publique et réalisée par le grand sculpteur David d'Angers (1788-1756). Dans le piédestal du monument sont scellés une boite en cuivre contenant des pièces de monnaie ainsi que la liste des souscripteurs et les œuvres complètes du grand dramaturge et poète.

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    Alors qu'elle fait la fierté des rouennais, un grand danger va la menacer. Nous sommes en 1940 pendant la Seconde Guerre mondiale. Les troupes allemandes sont entrées dans la ville. Pour empêcher leur progression d'une rive à l'autre, l'armée française a fait sauter le pont sans que la statue n'ait a en pâtir. Mais l'ennemi, qui a grand besoin de métaux non ferreux pour alimenter son industrie de guerre, demande qu'elle leur soit livrée au plus vite. Dans un premier temps, les autorités locales vont jouer la montre mais, très vite, les pressions se font plus menaçantes.

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    L'architecte de la ville, M. Vial et l'entrepreneur Rettagliati, tous deux chargés de son enlèvement vont alors trouver le moyen de la sauver de la fonte qui l'attend. Curieusement, l'ennemi a estimé le poids de l'ouvrage à 1,5 tonne alors qu'en réalité elle en fait presque 5 ! Ils décident donc de mettre en place le dispositif adéquat qu'ils savent cependant bien insuffisant pour la soulever. Comme prévu, le palan qui se peut soulever au maximum que 2 tonnes cède sous le poids de la charge jetant Corneille à l'eau !

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    A la libération, pour la remonter, il faudra la couper en trois morceaux. Comme le nouveau pont Corneille n'a plus rien à voir avec l'ancien, il est décidé de la placer face au Théâtre des Arts. Son inauguration eut lieu le 29 octobre 1957.