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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 39

  • La promenade rouennaise de Mademoiselle

    Un jour d'été de l'an de grâce 1649, Henri II d'Orléans, aussi appelé Henri II de Valois-Longueville, (1595–1663), pair de France, duc de Longueville, d'Estouteville et de Coulommiers, prince et souverain de Neuchâtel et de Valangin, prince de Châtellaillon, comte de Dunois, comte de Tancarville, gouverneur de Picardie puis de Normandie, est en visite à Rouen. Il est accompagné de sa jeune épouse, Mademoiselle de Condé née Anne-Geneviève de Bourbon (619-1679) sœur du grand Condé (1621-1686) et cousine du Roi Louis XIV (1638-1715). La jeune femme vint à se plaindre de l'absence de  « promenade » à Rouen, c'est-à-dire d'un lieu spécifiquement aménagé pour qu'on puisse s'y promener en toute quiétude.

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    Henri d'Orléans, duc de Longueville et son épouse Anne-Geneviève de Bourbon

    Qu'à cela ne tienne, les désirs de son épouse étant des ordres, il demanda aussitôt qu'une promenade soit créée dans la capitale normande. Les échevins de Rouen hésitèrent bien sûr devant une telle dépense mais il leur expliqua que elle-ci pouvait être réduite si on utilisait pour la construire les prés situés le long de la seine et qui appartenaient à une abbaye.

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    Le Cours la Reine de Rouen au tout début du XXe siècle

    Ainsi fut vite et bien fait : une promenade fut créée, située sur la rive gauche de la seine, face à l'île Lacroix (nommée alors l'île de la Mouque) et un peu plus longue que celle-ci, qui sera qualifiée en 1832 de « l'une des plus belles promenades de France. »

    Délimitée longitudinalement par deux doubles rangées de tilleuls et d'ormes, elle est baptisée "cours la Reine" en référence au cours la Reine parisien situé dans le 8ème arrondissement, lui-même ainsi nommé en hommage à Marie de Médicis (1575-1642), l'épouse du roi Henri IV (1553-1610) et mère de Louis XIII (1601-1643).

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    Aujourd'hui, le quai du Cours-la-Reine constitue le quai bas bordé par la Seine, borné par le quai d'Elbeuf en partie sud et le quai bas Jacques-Anquetil en partie nord.

  • J'exercerai mon art dans l'innocence et la pureté...

    C'est un texte vieux de plus de vingt-cinq siècles qui est cependant toujours d'actualité ! Attribué à Hippocrate, l'original, rédigé en grec ancien, fut probablement écrit par un de ses disciples au IVe siècle av. J.-C. Ce document fut traduit par le médecin Émile Littré (1801-1881) au milieu du 18ème siècle.

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    Publication byzantine du XIIe siècle du serment

    Aujourd'hui encore et bien que revu et actualisé, le serment d'Hippocrate est à la base de la déontologie médicale en Occident. Il fixe un cadre éthique à l'intervention des praticiens, les distingue des « guérisseurs » et inclut de leur part la promesse solennelle de ne pas nuire aux patients et de respecter le secret médical.

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    Homme d'influence, enseignant respecté et grand voyageur, Hippocrate est né en Grèce vers 460 avant J.-C. sur l’île de Kos en mer Égée et est mort en 377 av. J.-C. à Larissa. Médecin du siècle de Périclés, mais aussi philosophe, il est considéré traditionnellement non seulement comme le « père de la médecine » mais aussi et surtout son réformateur. On lui doit l'école hippocratique qui a révolutionné intellectuellement la médecine en Grèce antique. Il a également rendu la médecine distincte et autonome d'autres domaines de la connaissance, comme la théurgie (forme de magie, qui permettrait à l'homme de communiquer avec les « bons esprits » et d'invoquer les puissances surnaturelles aux fins louables d'atteindre Dieu) et la philosophie, pour en faire une profession à part entière.

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    Asclépios, dieu gréco-romain de la médecine

    La généalogie légendaire d’Hippocrate fait remonter son ascendance paternelle directement à Asclépios, le dieu gréco-romain de la médecine. Appartenant à l'illustre famille des Asclépiades, des prêtres médecins, fils de Héraclide, son ascendance maternelle le relierai à Héraclès, fils de Zeus et d’Alcmène et l'un des héros les plus vénérés de la Grèce antique.

  • Le troisième homme...

    Non, je ne parle pas du film britannique de Carol Reed dont la musique originale fut un succès planétaire, mais de notre lointain cousin, l'homme de Denisova ou Dénisovien, représentant d'une espèce archaïque qui s'est éteinte il y a seulement 15 000 ans, et qui, après Homo sapiens et Néandertalien, est le troisième à intégrer l'arbre généalogique de l'espèce humaine.

    On ignorait tout de lui jusqu'en 2008 et la découverte dans la grotte de Denisova, au sein des montages de l'Altaï, dans le sud-ouest de la Sibérie (Russie), près de la frontière de la Chine et de la Mongolie,  de fragments d'os vieux d'environ 41 000 ans. Une phalange d'auriculaire ayant appartenu à une fillette d'environ sept ans, un os d'orteil et deux dents dont une molaire. Il va falloir deux années d'analyses pour que les scientifiques mettent en lumière une nouvelle espèce humaine, un nouveau génome qui n'appartient ni à Homo sapiens ni au Néandertalien et qu'ils vont baptiser Denisova. Va suivret une vaste enquête anthropologique, lancée partout dans le monde, pour tenter de savoir quel héritage nous a laissé cette espèce, comment elle vivait, quelles étaient ses principales caractéristiques,..

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    Fragment de phalange de l'Homme de Denisova, et sa position dans la main.

    On s'aperçoit alors que, quelques années auparavant, sur un plateau tibétain, à deux mille kilomètres de la grotte sibérienne, avait été déterrée une demi-mandibule âgée d'environ 160 000 ans dite mandibule de Xiahe, un bout de mâchoire où étaient restées accrochées deux dents. Et ce fossile va être identifié en 2019 comme ayant appartenant à un Dénisovien. La communauté scientifique va légitimement en déduire que l'homme de Denisova s'était répandu sur divers territoires.

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    Mandibule de Xiahe

    Désormais, son obsession va être d'accrocher un visage sur ce génome. Après l'Europe, le Tibet, la Chine, le Laos ou encore la Papouasie-Nouvelle-Guinée, tous acteurs majeurs de découvertes sur l'homme de Denisova, c'est au tour des scientifiques israéliens, en 2010, d'apporter leur pierre à l'édifice. Grâce aux technologies modernes, ils vont séquencer les échantillons recueillis et recouper ces données avec celles des Néandertaliens pour esquisser le portrait de ce lointain cousin lesquel, selon eux, partageait certains de leurs traits notamment un front plutôt bas et une mâchoire robuste. .

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    Néandertalien, Homo-sapiens et Dénisovien

    Tandis que les fouilles se poursuivent pour trouver d'autres fossiles de Dénisoviens, les anthropologues vont démontrer que les Denisoviens partageaient bien un ancêtre commun avec les Néandertaliens et qu'ils se sont hybridés avec les ancêtres de certains hommes modernes (3 à 5 % de l'ADN des Mélanésiens et des Aborigènes d'Australie est issu des Dénisoviens). C'est ainsi qu'ils auraient transmis aux Tibétains un gène permettant leur adaptation à la vie en altitude. On sait aussi avec certitude que des populations du Sud-Est asiatique et d'Océanie détiennent une proportion de génome denisovien.

    Biblio. « L'homme de Denisova, notre lointain cousin » de S. Karas -Télè-Star, Juin 2022.