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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 40

  • Recette normande de pissenlits au lard

    Des espèces de pissenlits, il en existerait plus de 40 en France et sûrement près de 1200 en Europe ! De mars à octobre, avec une intensité plus marquée au printemps, ses capitules d'or envahissent le tapis vert de nos prairies, de nos cultures et des sites abandonnés même piétinés.

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    Depuis l'Antiquité, le pissenlit ou dent-de-lion, est utilisé à des fins alimentaires. Non seulement, ses jeunes feuilles sont délicieuses en salade ou en soupe, mais ses boutons conservés dans le vinaigre son excellents en accompagnement de poissons ou hachés, voire de pain et de fromage et sa racine torréfiée en fait un réel succédané de café.

    Il se dit que, durant la Seconde Guerre mondiale, les russes en cultivèrent d'importantes surfaces pour obtenir de son latex, le caoutchouc qui leur faisait défaut.

    Du point de vue médicinal, le pissenlit présente des propriétés diurétiques reconnues et fort efficaces qui lui ont d'ailleurs valu son nom. Attesté dès le XVe siècle, il signifie  littéralement « pisser en lit ». Quant à son surnom de « dent-de-lion », il est lié à la forme recourbée de ses feuilles.

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    Mis à l'honneur par le calendrier républicain français qui dénomme officiellement le 26e jour du mois de ventôse «  jour du Pissenlit », la fleur de pissenlit est aussi depuis 1876 le symbole visuel de « la connaissance semée à tout vent », l'illustration des couvertures des éditions Larousse.

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    Pour vous tous, amis gourmands aux babines alléchées, cette recette bien normande de salade de pissenlits au lard.

    Bien nettoyer les pissenlits. Ne conserver que les feuilles centrales, les plus jeunes et les plus claires. Les mettre dans un saladier et les assaisonner avec du sel et du vinaigre. A part, faire fondre à feu doux dans une poêle de petits dés de lard gras. Une fois bien dorés, les verser avec leur graisse sur la salade. Bien mélanger le tout et déguster.

     

    Bon appétit !

     

    Biblio et recette : « Glaner en Normandie » de B. Boullard – Tétras éditions, 2006.

  • Le nom de nos rues

    Depuis la Révolution française, le choix des odonymes, terme pour désigner le nom des voies publiques, relève de la compétence du conseil municipal. Mais l'idée d'attribuer un nom propre aux lieux est bien plus ancienne ! A la fin du XIIIe siècle, avec l'extension et le peuplement des villes, la nécessité se fait sentir de distinguer les maisons les unes des autres. Les dénominations répondent à cette époque à une logique fonctionnelle. Le nom de la voie est celui du lieu qu'elle dessert, ce lieu étant religieux (« place de l'Église », « rue des Capucins ») ou civil (« place du marché », « rue des Bouchers », noms souvent en référence aux métiers qui sont regroupés dans une rue qui en prend le nom ou des « maisons où pend l'enseigne »).

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    Maximilien de Béthune, Duc de Sully (1559-1641)

    A l'aube du XVIIe siècle, en 1599, Maximilien de Béthune, Duc de Sully (1559-1641) est nommé par le roi Henri IV (1553-1610) Grand Voyer de France, c'est-à-dire responsable des routes royales. Dès lors, il s'emploie à faire retracer, remblayer, paver pour rendre carrossables les routes principales du royaume. En prévision des besoins en constructions et de la marine, il fait aussi planter des milliers d'ormes au bord des voies. Et c'est lui qui va avoir l'idée de glorifier les grands du royaume et donc, indirectement, l'institution monarchique, mais aussi les notables régionaux, en attribuant leur nom aux voies des villes et des villages.

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    Des noms qui, accompagnés de directions, seront, grâce à quelques tentatives ponctuelles, inscrits sur des panonceaux ou directement gravés sur les murs des angles des rues. Mais ce n'est vraiment qu'à partir du XVIIIe siècle que la fixation d'une plaque de fer sur les maisons placées au coin des rues va se développer. A partir de 1844, un arrêté du préfet de la Seine Rambuteau prescrit à Paris l'emploi de plaques en lave de Volvic émaillée où les lettres blanches se détachent sur fond bleu.

    Parmi les personnalités les plus honorées, le général de Gaulle figure de loin en tête du palmarès avec plus de 3900 lieux publics à son nom dont 1056 places et la plus célèbre d'entre-elles, la place de l’Étoile rebaptisée en 1970. Il est suivi de Louis Pasteur, Victor Hugo, Jean Jaurès et Jean Moulin qui comptent tout de même chacun plus de 2000 citations.

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    En 2020, à destination des élus locaux, en vue d’aider les maires à diversifier le nom de leurs rues ou de leurs bâtiments publics,  un conseil scientifique a établi à la demande du Président Macron un recueil de « 318 Portraits de France ». Des portraits de personnalités issues des Outre-Mer, des anciennes colonies ou de l’immigration, nées en France ou venues des quatre coins du monde, des femmes et des hommes qui, de la Révolution française à nos jours, ont contribué à notre Histoire sans avoir pour autant trouvé leur place dans notre mémoire collective, comme l'ancien président de l'Olympique de Marseille Pape Diouf, la poétesse Andrée Chedid ou le couturier Azzedine Alaïa.

  • Et badadi et badadoit...

    Auguste Badoit (1796-1858) est un ligérien représentant en soierie qui, constatant le fort engouement que suscite le thermalisme, décide de se lancer à 36 ans dans l’exploitation des eaux de Saint-Galmier réputées pour leurs vertus médicinales et jusqu’alors uniquement consommées sur place par les curistes.

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    Buste d'Auguste Badoit - Office de tourisme de Saint-Galmier

    Bien que connue depuis l'Antiquité, la notoriété de cette pétillante eau auvergnate s'est enflammée en 1778, quand le médecin honoraire du roi Louis XVI (1754-1793) en personne, Marin Richard de Laprade (1744-1797) en fait l'éloge, la qualifiant d’ «d'eau apéritive et exhilarante », autrement dit qui stimule l’humeur et l’esprit, allant même jusqu'à la comparer au Champagne. C'est ainsi qu'au fil des ans, prendre les eaux devient tendance.

    En 1837, Auguste Badoit, en homme avisé, cherche des commanditaires et signe un bail à ferme avec la ville de Saint-Galmier (Loire) pour l’exploitation de l'une des sources, celle de la Fontfort située au-dessus de la plaine du Forez. Très vite ensuite, pour neutraliser la concurrence, il achètera les sources voisines qui porteront toutes désormais son nom.

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    Entrepreneur habile et précurseur, il comprend que, pour exister face aux grandes stations de thermalisme que sont celles notamment Vichy et Évian, son eau doit marquer sa différence. Il a alors cette idée originale du « thermalisme à domicile » : l'eau de Badoit sera la première eau minérale naturelle commercialisée en bouteilles ! Et il va dès lors s'employer à la commercialiser de plus en plus loin : d’abord dans les petits commerces locaux, principalement les pharmacies mais aussi certaines petites épiceries, puis dans la région lyonnaise et enfin jusqu’à Paris, Marseille et Nice et quelques grandes villes européennes.  Et ça marche ! A sa mort en 1858, on estime à 1,5 million le nombre de bouteilles écoulées par an, un chiffre exceptionnel pour l’époque. Un siècle plus tard, en 1958, la production annuelle atteint les 37 millions de bouteilles.  Un succès qui doit aussi beaucoup aux nombreuses campagnes publicitaires initiées dès 1842 et reprises ensuite avec succès par ses successeurs !

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    L'eau de Badoit a été reconnue d'utilité publique par l'Académie de médecine en 1897. A partir des années 1950, elle quittera définitivement les pharmacies pour être commercialisée dans les grandes surfaces.

    P.S. L'étymologie du patronyme « badoit» serait issu de l'ancien français « badois » signifiant « niais ». Bien loin de l'être Monsieur Badoit !

     

     

     

    Biblio. « Made in France » - France-Loisirs, 2011.