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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 40

  • Huîtres au camembert

    Avec la dinde, le foie gras et la bûche, les huîtres font partie des mets que l'on déguste traditionnellement aux fêtes de fin d'année. La Normandie, avec ses 600 km de côtes, en produit environ 25 000 tonnes par an, ce qui fait d'elle la première région productrice de France. Invitées privilégiées de nos tables de fêtes, il fut un temps où on ne savourait les huîtres qu'au cours des mois en « r », soit d’octobre à avril. Bien sûr, c'est durant cette période qu'elles sont au summum de leur qualité et pas du tout laiteuses. Mais en réalité cette pratique remonte à une époques où leur acheminement par camions frigorifiques n'existait pas. En les transportant l'hiver, il n'y avait ainsi aucun risque pour qu'elles se gâtent durant leur voyage...

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    Pour vous, amis lecteurs aux babines alléchées, cette recette à la fois simple et festive d'huîtres au camembert*.

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    Pour régaler 4 personnes, prévoir 24 huîtres de Normandie, un camembert, 20 grammes de beurre, 2 cuillerées de crème épaisse, sel et poivre.

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    Ouvrir les huîtres, les décortiquer, réserver l'eau et les chairs et garder les coquilles. Faire pocher les huîtres une minute dans leur eau. Remettre une huître dans chaque coquille. Dans la casserole contenant l'au des huîtres, y ajouter le camembert découpé en morceaux. Laisser fondre. Incorporer la crème pour obtenir une consistance lisse. Napper chaque huître de cette crème et assaisonner. Passer au grill du four. Faire gratiner quelques minutes. Servir très chaud. Bon appétit !

     

    *Recette et images 1 et 3 extraites de « Huître de Normandie - Toutes les saveurs d'un savoir-faire unique » édité par le Comité Régional Conchyliculture Normandie/Mer du Nord - 2021.

    Image 2 : site : monjardindidees.fr

  • Le Cantilène de Sainte Eulalie, témoignage précoce de la langue d'oïl

    « Buona pulcelle fut Eulalia - Bel avret corps, bellezour anima.

    Voldrent la veintre li Deo inimi - Voldrent la faire diavle servir. »

    « Eulalie était une bonne jeune filles – Son corps était beau, son âme plus belle encore.

    Les ennemis de Dieu voulurent la vaincre – Et lui faire servir le Diable ».

     

    Admirez ce parchemin ! Rédigé à l'Abbaye de Saint-Amand près de Valenciennes, voilà un poème religieux de 29 vers composé aux environs de l'an 880 et attribué sans certitude à un scriptorium lotharingien. Découvert en 1837, la « Séquence ou Cantilène de Sainte Eulalie » raconte l'histoire d' Eulalie, cette jeune martyre espagnole du IIIe siècle qui, exhortée par l'empereur romain Maximien (ca 250-310) à « fuir le nom chrétien », préfère mourir plutôt que d'abjurer sa religion. Jetée au feu, sans péchés, elle ne brûle pas. Décapitée, au moment où elle expire, une colombe blanche s'échappe de sa bouche et s’élève vers le ciel...

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    La « Séquence ou Cantilène de Sainte Eulalie »

    Ce qui fait l'extrême valeur paléographique de ce document, c'est qu'il s'agit là vraisemblablement du premier texte littéraire écrit dans une langue romane différenciée du latin, la langue d'oïl, ancêtre de l'ancien français et du français. Cette langue regroupe la plupart des parlers romans d'une moitié nord de la France au Moyen-âge. Ce qui fait qu'en réalité, elle est bien plus proche de la langue courante de cette époque que le texte des Serments de Strasbourg pourtant qualifié « d'acte de naissance de la langue française ».

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    Les différentes variétés de la langue d'oïl avec le Croissant selon l'Atlas des langues régionales de France (CNRS, 2020)

    Il faut savoir qu'il y a plus de 1200 ans, nos ancêtres parlaient une langue romane rustique, un latin « vulagaire » (de « vulgus », « peuple »). Ainsi, à la fin du premier millénaire, le latin, langue savante, la seule digne d'être écrite, n'est compris que par l'élite. Comme le fossé se creuse avec les fidèles qui ne comprennent plus le prêche à l'église, en 813, lors du Concile de Tours, Charlemagne ( ca742 - 814), s'adressant aux évêques, les enjoint "«que chacun s’efforce de traduire clairement ces dites homélies en langue romane rustique ou en tudesque, afin que tous puissent plus facilement comprendre ce qui est dit ».  Il venait ainsi de poser les premiers jalons de la standardisation de la langue dont la forme écrite commercera à se répandre aux XIe et XIIe siècles et qui sera appelée le « françois ».

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    Si la tradition retient les Serments de Strasbourg comme le premier témoignage écrit du français, c'est surtout pour que ça coïncide avec la naissance de la France. En réalité, le manuscrit qui relate cette alliance prononcée le 14 février 842 entre deux petits-fils de Charlemagne, Charles le Chauve (823-877) et Louis le Germanique (806-876) contre leur frère aîné Lothaire Ier (795-855), ne contient que de courts extraits en roman et en germanique, l'essentiel ayant été rédigé en latin...

  • Clicquot, un patronyme qui résonne et pas seulement en trinquant !

    Aujourd'hui, Clicquot rime avec Champagne ! Pourtant, cette famille bourgeoise originaire de Flandres ou d'Artois, installée depuis très longtemps dans le département de la Marne, a donné naissance à deux branches principales. Et si l'une s'est distinguée dans le négoce et le commerce du vin, l'autre a brillé dans la construction et l'entretien des orgues.

    Le plus célèbre des représentants de cette dernière branche est considéré comme le plus important facteur d'orgues français du début du XVIIIe siècle. Il se nommait Robert Clicquot (1644-1719). En 1692, c'est lui qui va officier sur l'orgue de la cathédrale Notre-Dame de Rouen, l'une des premières cathédrales d'Occident à en avoir été dotée.

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    Orgue de la cathédrale Notre-Dame de Rouen

    Robert Clicquot a été baptisé à Reims (Marne) le 28 avril 1644. Son père, Jean Nicolas Clicquot, lui-même également facteur d'orgues, est le septième et avant-dernier enfant d' Anthoine Clicquot établi à la fin du XVIe siècle Marchand-Tonnelier à Reims avec son épouse Liesse Le Fricque.

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    Robert apprend le métier avec son beau-frère, Étienne Enocq, le mari de sa demi-sœur Jacqueline. Vers 1679, avec son épouse Marie Colbert, ils vont quitter Reims à la demande d'un parent éloigné de sa femme, un des principaux ministres du roi Louis XIV (1638-1715), Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), tout comme eux originaires de Reims. Colbert lui confie la construction du grand orgue de la Chapelle royale de Versailles. Il est nommé « facteur d'orgue royal » et reçoit le titre d'Officier commensal, lequel va lui valoir de nombreux privilèges comme ceux de porter l'épée et aussi de ne pas payer d’impôts. Après lui, son fils Louis-Alexandre Clicquot (1680-1760) et son petit-fils François Henry Clicquot (1732-1790) poursuivront son œuvre.

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    Barbe Nicole Ponsardin (1777-1866), la veuve de François Clicquot, descendant à la 5ème génération de Victor, fils aîné d'Antoine et Liesse Le Fricque et frère de Robert, deviendra célèbre sous le nom de Veuve Clicquot.

    Pour la petite histoire, le patronyme Cliquot, principalement porté dans l'Aisne et l'Oise ainsi que dans les Ardennes, est le diminutif de «Clicq » ou « Clique », surnom onomatopéique qui pourrait avoir été donné à un sonneur de cloches ou à un porteur de clochette ...