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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 4

  • Paris et l'olympisme : place aux femmes !

    Pour le baron Pierre de Coubertin (1863-1937) leur fondateur, les Jeux olympiques modernes sont une célébration de la virilité donc une affaire exclusivement masculine. A ses yeux, les Jeux constituent « l’exaltation solennelle et périodique de l’athlétisme mâle avec […] l’applaudissement féminin pour récompense». Il persiste en 1912 soulignant «qu'une olympiade femelle ne pourrait être qu'impratique, inintéressante, inesthétique, et incorrecte, ». Et maintient sa position en 1928 par ces mots : «Quant à la participation des femmes aux Jeux, j’y demeure hostile. C’est contre mon gré qu’elles ont été admises à un nombre grandissant d’épreuves». On ne peut être plus clair !

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    En réalité, Pierre de Coubertin n’est pas opposé à la femme sportive, il est opposé à la compétition pour les femmes et au spectacle inconcevable à ses yeux qu'elles donneraient en montrant leurs jambes et en transpirant...

    La première édiction de ces jeux à Athènes en 1896 s'ouvre donc sans surprise sans aucune athlète femme. Faut reconnaître qu'en cette fin du XIXe siècle, il y a très peu de femmes sportives. Seulement quelques aristocrates ou dames de la très haute bourgeoisie qui pratiquent pour le loisir l'équitation, le tennis ou éventuellement le croquet. La place de la femme est au foyer. Son rôle est d'être une bonne épouse et une bonne mère. Elle n'a pas le droit de vote ni celui d’avoir un compte en banque.

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    La joueuse de tennis britannique Charlotte Cooper,

    première championne olympique dans une épreuve individuelle, photographiée en 1900.

    Aux Jeux de Paris de 1900, soit quatre ans après la première édition, 22 femmes sur les 997 athlètes présents vont participer à des épreuves dites « compatibles avec leur féminité et leur fragilité » : le tennis, la voile, le croquet, l'équitation et le golf.

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    La course féminine du 100 mètres aux Jeux olympiques de 1928

    Et c'est ensuite graduellement que les femmes vont se faire une place dans les Jeux. En 1928, aux JO d'Amsterdam, après un bras de fer avec la Fédération sportive féminine internationale (FSFI) menée par Alice Milliat (1899-1938) grande militante du sport féminin, le CIO accepte enfin d'introduire cinq épreuves féminines d’athlétisme. Mais, après un tollé public provoqué par l'épuisement des coureuses du 800 m, les organisateurs interdiront, et jusqu'en 1960, toute course féminine longue de plus d'un demi-tour jugée inadaptée à la condition physique féminine.

    Si la participation féminine devient pérenne en 1930 lors des JO de Prague, i l faut attendre 2007, soit le XXIe siècle pour que « la Charte olympique rende obligatoire la présence des femmes dans tous les sports ». Aux Jeux de Paris 2024, il y aura pour la première fois autant d’athlètes hommes que femmes !

     

    A suivre...

  • Paris et l'olympisme : les Jeux de 1900

    En 1900 à Paris, du 14 mai au 28 octobre, alors que la France de la Belle Poque vit au rythme de l'Exposition universelle, les « Jeux de Paris » vont passer quasiment inaperçus ! En effet, cette deuxième édition des Jeux olympiques de l'ère moderne qui s'inscrira dans l'histoire comme les plus longs jamais organisés, n'aura, aux yeux de la ville organisatrice comme des parisiens, que très peu d’intérêt.

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    L'affiche reconnue a posteriori comme l'affiche officielle des Jeux de 1900

    Car voilà, on parle des « Jeux de Paris » et non des « Jeux olympiques de Paris ». La faute à une concurrence entre deux projets parallèles. D'un côté, celui du Président du Comité international olympique (C.I.O.), Pierre de Coubertin (1863-1937), qui tient à ce que Paris accueille la deuxième Olympiade. De l'autre, Alfred Picard (1844-1913), commissaire général de l'Exposition universelle, l'homme fort du moment, partisan à ce que des « concours internationaux d'exercices physiques et de sports » soient seulement intégrés aux différentes manifestations de l'Exposition. Et l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques ou USFSA, l'instance dirigeante à cette époque du sport en France, va lui donner raison contraignant le C.I.O. à signer un accord dans ce sens faute de quoi il n'y aura tout simplement pas de jeux !

    jeux de paris 1900,deuxième olympiade,médaillés d'or normands

    De fait, nulle part dans les documents officiels, les concours sportifs qui vont se tenir ne seront qualifiés de « Jeux olympiques ». D'ailleurs, dans la capitale en effervescence, rien ne laisse présager qu'un événement sportif mondial s'y tient : aucune affiche spécifique, ni « une » de presse., ni cérémonie d'ouverture...

    Si le rapport de l’exposition répertorie pas moins de 477 épreuves sportives différentes, certaines sont peu voire pas du tout compatibles avec l’esprit olympique. C'est pourquoi le C.I.O. n'en retiendra que 95.

    Ils seront ainsi 997 athlètes à s'enregistrer, pour la moitié des français et pour la plupart des amateurs, parmi lesquels et pour la première fois 22 femmes. 31 nations sont représentées dans 19 sports et 21 disciplines.

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    E. Billard et P. Perquer, champions olympiques normands

    Ce n'est que bien plus tard que les Jeux de Paris 1900 seront considérés comme Jeux de la deuxième olympiade sans qu'il soit réellement possible d’établir un véritable palmarès : nombre d'athlètes qui y ont participé ignoreront, pour certains jusqu'à leur mort, qu'ils ont disputé des Jeux olympiques !..

    Deux normands vont cependant entrer dans l’histoire olympique en remportant des médailles d'or : Émile Billard originaire du Havre (1852-1930) et son coéquipier Paul Perquer dans l’épreuve de voile (10-20 tonneaux) et Joseph Le Cornu originaire de Caen (1864-1931) dans la discipline du cerf-volant !

    A suivre...

    Biblio : « Les Jeux Olympiques – Histoires insolites et secrètes » de S. Letouzé, City Éditions, 2024.

  • Se baigner en Seine, le défi est lancé !

    Une Seine saine ? Où l'on pourrait se baigner ? Un rêve que plusieurs politiciens ont exprimé, à commencer par Jacques Chirac en 1990 lequel n'y plongera pas même un orteil...

    Pourtant, aux Jeux de Paris 2024, des épreuves olympiques et paralympiques en eau libre, celles de triathlon et du 10 km natation sont prévues dans le fleuve ! Elles devraient précéder dans la capitale l'ouverture prévue pour l'été 2025 de plusieurs zones de baignade au grand public.

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    Autrefois, la Seine faisait partie intégrante de la vie des habitants de ses berges. On y nettoyait son linge, on s'y lavait, on s'y prélassait et on y faisait trempette !Mais, au début du XIXe siècle, la pollution du fleuve commence sérieusement à inquiéter les autorités notamment grâce à la découverte en 1885 de la bactérie baptisée « Escherichia coli » qui devient un indicateur de pollution fécale des eaux et de leur dangerosité pour la santé. Le Figaro du 16 juin 1889 dresse un portrait édifiant de la qualité des eaux de la Seine parisienne : «Pouah! C'est une macération de choses mortes que cette rivière immonde où s'abreuve inconsciemment la race la plus raffinée de l'univers», écrit alors le journaliste Émile Gautier, avant d'enchaîner sur une énumération morbide des déchets organiques qui ont été retrouvés dans la Seine en une année: «2.021 chiens, 977 chats, 2.257 rats, 507 poulets et canards, 3.066 kilogrammes d'abats de viande, 210 lapins ou lièvres...» La liste est longue, et mentionne même trois singes, deux paons et... un phoque.

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    Parisiens se baignant dans la Seine sous le Pont d’Iéna en 1945 © LAPI / Roger-Viollet

    Bien sûr, des travaux d'assainissement sont réalisés notamment pour permettre la tenue des épreuves de natation des Jeux olympiques de 1900, mais la pollution de la Seine reste à un niveau alarmant. En 1921, les chercheurs du laboratoire du Val-de-Grâce recommandent aux baigneurs de fermer la bouche en nageant, de se laver soigneusement après chaque bain  et de se faire vacciner contre la typhoïde. C'est dire  ! Deux ans plus tard, en 1923, un arrêté préfectoral interdit définitivement la baignade dans la Seine. Une interdiction cependant pas vraiment scrupuleusement respectée jusqu'au début des années soixante...

    Pour que la baignade y soit de nouveau autorisée, il faut que le taux de bactéries, marqueurs des matières fécales, passent en dessous d'un certain seuil. Les autorités doivent également faire face aux nouveaux polluants que sont les pesticides, nitrates et azote et à la pollution engendrée par les eaux sales qui se déversent dans le fleuve notamment à cause de l'engorgement des égouts lors de fortes pluie.

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    Cependant, la reconquête est en cours et la Seine est aujourd’hui bien plus propre. Les derniers relevés de pollution de son eau seraient prometteurs. Il n'en reste pas moins que si, à Paris, la baignade pourrait être ouverte au grand public dès l'an prochain, les conditions de marée et la topographie locale semblent laisser peu d’espoir de voir un jour des baigneurs se jeter à l’eau sans danger à Rouen...