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HISTOIRE - Page 20

  • Le nom de nos rues

    Depuis la Révolution française, le choix des odonymes, terme pour désigner le nom des voies publiques, relève de la compétence du conseil municipal. Mais l'idée d'attribuer un nom propre aux lieux est bien plus ancienne ! A la fin du XIIIe siècle, avec l'extension et le peuplement des villes, la nécessité se fait sentir de distinguer les maisons les unes des autres. Les dénominations répondent à cette époque à une logique fonctionnelle. Le nom de la voie est celui du lieu qu'elle dessert, ce lieu étant religieux (« place de l'Église », « rue des Capucins ») ou civil (« place du marché », « rue des Bouchers », noms souvent en référence aux métiers qui sont regroupés dans une rue qui en prend le nom ou des « maisons où pend l'enseigne »).

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    Maximilien de Béthune, Duc de Sully (1559-1641)

    A l'aube du XVIIe siècle, en 1599, Maximilien de Béthune, Duc de Sully (1559-1641) est nommé par le roi Henri IV (1553-1610) Grand Voyer de France, c'est-à-dire responsable des routes royales. Dès lors, il s'emploie à faire retracer, remblayer, paver pour rendre carrossables les routes principales du royaume. En prévision des besoins en constructions et de la marine, il fait aussi planter des milliers d'ormes au bord des voies. Et c'est lui qui va avoir l'idée de glorifier les grands du royaume et donc, indirectement, l'institution monarchique, mais aussi les notables régionaux, en attribuant leur nom aux voies des villes et des villages.

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    Des noms qui, accompagnés de directions, seront, grâce à quelques tentatives ponctuelles, inscrits sur des panonceaux ou directement gravés sur les murs des angles des rues. Mais ce n'est vraiment qu'à partir du XVIIIe siècle que la fixation d'une plaque de fer sur les maisons placées au coin des rues va se développer. A partir de 1844, un arrêté du préfet de la Seine Rambuteau prescrit à Paris l'emploi de plaques en lave de Volvic émaillée où les lettres blanches se détachent sur fond bleu.

    Parmi les personnalités les plus honorées, le général de Gaulle figure de loin en tête du palmarès avec plus de 3900 lieux publics à son nom dont 1056 places et la plus célèbre d'entre-elles, la place de l’Étoile rebaptisée en 1970. Il est suivi de Louis Pasteur, Victor Hugo, Jean Jaurès et Jean Moulin qui comptent tout de même chacun plus de 2000 citations.

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    En 2020, à destination des élus locaux, en vue d’aider les maires à diversifier le nom de leurs rues ou de leurs bâtiments publics,  un conseil scientifique a établi à la demande du Président Macron un recueil de « 318 Portraits de France ». Des portraits de personnalités issues des Outre-Mer, des anciennes colonies ou de l’immigration, nées en France ou venues des quatre coins du monde, des femmes et des hommes qui, de la Révolution française à nos jours, ont contribué à notre Histoire sans avoir pour autant trouvé leur place dans notre mémoire collective, comme l'ancien président de l'Olympique de Marseille Pape Diouf, la poétesse Andrée Chedid ou le couturier Azzedine Alaïa.

  • Du vélocipède au vélo de course, une histoire qui roule...

    Aujourd'hui, c'est l'arrivée à Paris, sur les Champs-Élysées, du Tour de France 2022  ! Un événement qui va être suivi par des millions de passionnés ! Les coureurs ne sont pas les seules stars de cette épreuve sportive. Les technologies d'aujourd'hui ont fait de leurs engins de véritables bêtes de course ! Des machines d'exception qui n'ont plus rien à voir avec leur lointain ancêtre né en 1817 de l'imagination de Karl Drais von Sauerbronn (1785-1851).

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    Le vélocipède ou draisienne de Karl Drais

    Également appelé « draisienne », son vélocipède tirait son nom du latin « velox » signifiant « rapide » et de « pes, pedis » pour « pied ». Soit littéralement, un engin permettant de se déplacer plus vite qu'à pied et avec moins d'efforts. En bois avec deux roues alignées, on le faisait avancer en poussant sur le sol avec ses pieds et on le dirigeait à l’aide d’un levier qui permettait d’orienter la roue avant. Un sorte de trottinette au confort rudimentaire qui fut cependant très apprécié à sa sortie par les aristocrates français et anglais.

    En 1839, l'écossais Kirkpatrick MacMillan (1812-1878) a l'idée d'y ajouter des pédales actionnant une roue motrice à l'arrière. Il est ainsi le premier à imaginer un déplacement en équilibre avec des mouvements de va-et-vient des jambes.

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    La machine de Pierre Michaux

    Quelques années plus tard, en 1861, en France, Pierre Michaux (1813-1883) aidé de son fils Ernest dotent le vélocipède d'un pédalier sur la roue avant .C'est un succès ! Une presse spécialisée « Le Vélocipède illustré » se développe et le 7 novembre 1869, le magazine est à l'initiative de la première course de fond entre Paris et Rouen, soit 123 km ! Elle va réunir 120 concurrents dont quatre dames.

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    La première course cycliste Paris-Rouen

    D'ores et déjà, le cyclisme est en marche et la première bicyclette voit le jour en 1880 avec l'intégration d'un pédalier entraînant une chaîne qui actionne la roue arrière. Une apparition cependant occultée par celle du dangereux "Grand-bi" doté d'une roue avant d'un très grand diamètre et une roue arrière beaucoup plus petite. En 1884, il est heureusement supplanté par la "Rover Safety Bicyle" ou bicyclette de sécurité, ancêtre de la bicyclette moderne, qui, avec ses deux roues plus petites, limitent significativement les risques de chute.

    Aujourd'hui, grâce à ses vertus écologiques, la bicyclette est plus que jamais un symbole de liberté et de modernité.  De nouvelles voies de circulation lui sont dédiées, des machines à assistance électrique sont mises à disposition également en  location, tout un arsenal destiné à encourager et son développement et sa pratique.  

  • Un 14 juillet, oui, mais lequel est à l'origine de notre fête nationale ?

    Si, le 14 juillet de chaque année, nous célébrons dans notre pays notre fête nationale, ce n'est pas vraiment la prise de la Bastille que l'on commémore ce jour-là mais son premier anniversaire !

    Voilà l'histoire : en 1880, la Troisième République en place, qui se présente comme un modèle de démocratie libérale, est à la recherche de symboles, de rituels et de pratiques collectives destinés à cimenter la nation autour des valeurs de liberté, égalité et fraternité héritées de la Révolution. Les députés républicains au pouvoir sont convaincus qu'il leur faut offrir aux français une grande fête républicaine et collective.

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    Prise de la Bastille le 14 juillet 1789 - Collection De Vinck (XVIIIe siècle)

    Mais quelle date anniversaire retenir  ? Ils sont convaincus qu'il leur faut choisir un jour où le peuple, à la recherche de sa liberté, dans une démarche d'émancipation, d'affirmation de se souveraineté, a joué sans violence un rôle majeur. Bien sûr, entre 1789 et 1880, ça ne manque pas vraiment ! Sans regret, les jours glorieux de la Révolution de 1830 qui coïncide avec le retour au pouvoir des Orléaniste et ceux de 1848 qui a conduit au Second Empire, sont écartés. Reste la Révolution française qui offre à elle seule de multiples possibilités ! Pourquoi pas le 5 mai, en mémoire de l'ouverture des États généraux du tiers état ou le 20 juin, en référence au serment du Jeu de Paume, ou bien encore le 4 août, nuit de l'abolition des privilèges voire le 21 janvier, jour de l'exécution du roi Louis XVI ? Après moult débats, une date s’impose peu à peu, celle du 14 juillet, jour de la prise de la Bastille et symbole de la fin de la monarchie absolue.

     

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    100 000 Parisiens au Champ-de-Mars pour la Fête de la Fédération le 14 juillet 1790

    Oui mais voilà, le 14 juillet 1789 est tout de même jugé par certains parlementaires comme un peu trop sanglant à la différence  du 14 juillet 1790, jour de la Fête de la Fédération, un grand moment populaire de réconciliation et d'unité nationale auquel a participé, sur le Champ de Mars parisien, le roi en personne.

     

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    Défilé du 14 juillet 1880 - Gravure extraite de H. Barthélémy, La Guerre, Paris, Jules Rouff

    Signée par 64 députés, adoptée par l'Assemblée le 8 juin et par le Sénat le 29 juin, la loi dite loi Raspail promulguée le 6 juillet 1880 stipule que « La République adopte le 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle » en omettant sagement de préciser l’événement commémoré...  La Première célébration du 14 juillet en tant que fête nationale a eu lieu le 14 juillet 1880.