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HISTOIRE - Page 16

  • Pas tous sacrés à Reims !

    Au lendemain du sacre du roi Charles III à l'Abbaye londonienne de  Westminster, revenons sur celui de nos rois de France. La plupart d'entre-eux furent sacrés à Reims (Marne), cette « cité des sacres » ou « cité des rois », mais pas tous ! Onze autres villes françaises que la capitale champenoise ont accueilli des sacres royaux. Il faut dire que ce n'est seulement qu'aux XIIe et XIIIe siècles que le partage des rôles va être définitif entre Reims, la ville du sacre, Paris, la ville du trône, et Saint-Denis, la ville de la dernière demeure.

    Pour les rois de France, le sacre est la partie la plus importante du couronnement dont il est distinct. Il s'agit d'une cérémonie religieuse conférant à un souverain, par l'onction d'une huile sainte sur son corps, un caractère sacré, voire divin, qui le distingue dès lors des autres laïcs. La célébration du sacre rappelle le baptême de Clovis Ier (466-511), à la fois baptême et sacre, que célébra l'évêque de Reims, Remi (437-533), le 25 décembre d'une année comprise entre 498 et 508. En l'an 869, dans sa tombe, on redécouvre la Sainte Ampoule, l'huile miraculeuse avec laquelle le saint homme aurait oint le premier roi des Francs. A partir de 1027, elle va servir à oindre lors de leur sacre, selon un rituel immuable de cinq heures, nombre de rois francs et de France, soit au total trente-trois souverains en un peu plus de 1 000 ans  !

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    Sacre du roi Pépin le Bref (714-768) le 28 juillet 754 à l'Abbaye royale de Saint-Denis

    Le premier sacre est celui de Pépin le Bref (714-768), fils de Charles Martel (688-741) et père de Charlemagne 742-814). Au nom de l'Église catholique, une assemblée d'évêques du royaume des Francs le sacre en 751 à Soissons (Aisne) avant que, le e 28 juillet 754, il le soit une seconde fois à Saint-Denis (Seine-St-Denis) par le pape Étienne II. Et ce sera son petit-fils, Louis le Pieux (778-840) qui, le 5 octobre 816, inaugurera la tradition des sacres en la Cathédrale de Reims et Charles X (1757-1836) va la clore le 29 mai 1825.

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    Sacre du roi Louis le Pieux (778-840) le  5 octobre 816 à Reims

    Parmi ces souverains sacrés hors de Reims, on trouve Louis II le Bègue (846-879) qui, après l'avoir été une première fois à Compiègne (Oise) le 8 décembre 877, le sera une seconde fois à Troyes (Aube) le 7 septembre 878. Louis III (864-882) et son frère Carloman II (867-884) seront sacrés en septembre 879 à Ferrières en Gatinais (Loiret).

    Eudes (852-898), premier roi de la dynastie des robertiens, est sacré roi des Francs en l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne (Oise) le 29 février 888. L'unique roi de France prénommé Raoul (890-936) le sera à son tour le 13 juillet 923 en l'abbaye Saint-Médard de Soissons (Aisne). Louis IV d'Outremer (920-954) fut sacré le 19 juin 936 à Laon (Aisne). Hugues Capet (939-996) est sacré à Noyon (Oise) le 3 juillet 987. C'est à sa suite que les Capétiens adopteront l'usage de faire sacrer leur fils aîné durant leur règne, s'assurant ainsi de leur transmettre la couronne. A partir de Louis VI (1081-1137), la dynastie étant solidement établie, cet usage se perd et les rois seront tous désormais sacrés après la mort de leur prédécesseur.

    Charles le Chauve (823-877) le 6 juin 1848, Robert II le Pieux (972-1031) le 25 décembre 987 et Louis VI (1081-1137), le 3 août 1108 sont pour leur part sacrés à Orléans (Loiret). Louis VII (1120-1180), après avoir été sacré une première fois le 25 octobre 1131 du vivant de son père à Reims, le sera de nouveau après la mort de celui-ci, le 25 décembre 1137 à Bourges (Cher).

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    Sacre du roi Henri IV (1553-1610) le 27 février 1594 à Chartres

    Enfin, un seul roi de France sera sacré à Chartres (Eure-et-Loir), Henri IV (1553-1610) le 27 février 1594. Avec l'Empereur Napoléon Ier, (1769-1821), seul Henri VI d'Angleterre (1421-1471) sera sacré roi de France à Notre-Dame de Paris le 16 décembre 1431.

  • Le zouave du Pont de l'Alma

    Le zouave du Pont de l'Alma, ce serait lui ! André Louis Gody (1828-1896). Originaire de Gravelines, une cité du département du Nord située près de Dunkerque, ce militaire aurait servi de modèle au sculpteur français Georges Diebolt (1816-1861). Faisant partie du 3e régiment de zouaves de la Garde impériale de Napoléon III, Gody aurait participé à toutes les batailles, de Solferino à Malakoff, en passant par Magenta et Alma.

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    Alma, c’est un petit fleuve où, près de Sébastopol, s'est déroulé, le 20 septembre 1854, la première des grandes batailles de la guerre de Crimée (1854-1856). Les Russes vont y être battus par l'alliance des armées Françaises, Anglaises, Piémontaises et Turques. La victoire est si belle que, pour la célébrer, l'Empereur décide la construction d'un pont dont chacune des deux piles serait ornées de statues rendant hommage aux corps d’armée ayant pris part aux combats : un chasseur à pied, un artilleur, un grenadier et un zouave.

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    Le Pont de l'Alma à son origine

    Pour le Zouave, le modèle aurait été choisi par l’empereur en personne lors d'une revue. Il se dit que pour sa peine, Gody aurait reçu un Napoléon d’or par journée de pose. Représenté en uniforme de zouave, soldat français des régiments d'Afrique du Nord, arborant un fez, une veste courte et ajustée sans boutons, une large ceinture de toile, des culottes bouffantes, des guêtres et des jambières, il est adossé à des drapeaux. Il prend appui sur son fusil et, en position légèrement hanchée, regarde vers sa droite.

    Le pont de l'Alma est inauguré par l'Empereur le 2 avril 1856. Rapidement, le zouave devient le plus populaire des quatre soldats de pierre. Les parisiens prennent l'habitude de l'utiliser pour mesurer les crues de la Seine. Tant qu'il a les pieds au sec, tout va bien. Mais quand il se met à barboter, l'inquiétude monte... Lors de la grande inondation de 1910, il eut de l'eau jusqu'aux épaules !

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    Les statues aujourd'hui

    En 1974, montrant des signes de fatigue, le pont est remplacé. A cette occasion, trois des statues sont déplacées : la statue du grenadier est désormais à Dijon, celle de l’artilleur dans l’Aisne et le chasseur à pied surplombe l'autoroute A4 à hauteur de Vincennes. Le zouave fut bien sûr réclamé par la municipalité de Gravelines, mais la décision de le maintenir sur place l'emporta. Aujourd'hui, il trône toujours pour le plaisir de tous sur l'une des piles du pont...

     

  • Un somptueux repas de noces vite expédié !

    2 avril 1810. Napoléon (1769-1821) divorcé d’avec Joséphine (1763-1814) épouse Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine, archiduchesse d'Autriche, princesse de Hongrie et de Bohême (1791-1847), fille aînée de l’empereur François Ier d’Autriche (1768-1835). Désireux de se rapprocher du régime impérial des autres monarchies européennes, c'est l'occasion pour l'Empereur de rétablir en France une vie de cour qui reprend l’étiquette et les fastes de l’Ancien Régime. Le rigoureux protocole de la cérémonie de son remariage et du festin qui va la suivre rappelle en tout point celui du dernier grand mariage princier français entre le dauphin, futur Louis XVI (1754-1793) et Marie-Antoinette (1755-1793), grand-tante de Marie-Louise, au château de Versailles le 16 mai 1770.

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    Festin du mariage de Napoléon Ier et de Marie-Louise, 2 avril 1810 – Huile sur toile d'Alexandre Benoît Jean Dufay

    dit Alexandre Casanova (1770-1844)

    Après la cérémonie religieuse célébrée dans le Salon carré du Louvre transformé pour l'occasion en chapelle, se tient à dix-huit heures dans la salle de spectacle des Tuileries, le grand couvert, un repas de noces auquel sont conviés pas moins de 3000 invités.

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    Dans la pièce au décor antique, sur la scène, une estrade surmontée d'un dais, une table en forme de fer à cheval a été dressée. L'Empereur et sa jeune épouse sont assis, entourés des membres de la famille impériale, les seuls à avoir pris place à table. Officiers de cour, grands dignitaires et autres convives resteront quant à eux debout pendant toute la durée du dîner.

    À la droite de l’Empereur on reconnaît Madame Mère et les "hommes de la famille" dont le roi Louis de Hollande, le Prince Camille Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes, Joachim Murat, Roi de Naples, Eugène de Beauharnais ,fils de Joséphine et  vice-roi d'Italie, Charles de Bade, Grand-Duc héréditaire du duché de Bade.

    À gauche de la nouvelle impératrice : Julie Bonaparte, reine d’Espagne (son époux Joseph est absent), Hortense de Beauharnais, reine de Hollande, Catherine reine de Westphalie, Élisa Bonaparte grande-duchesse de Toscane, Pauline Bonaparte princesse Borghèse, Caroline Bonaparte, reine de Naples, Ferdinand de Hasbourg, archiduc d’Autriche (duc de Wurzbourg et oncle de Marie-Louise), Augusta de Bavière, vice-reine d’Italie, et Stéphanie de Beauharnais, parente par alliance de Joséphine et grande-duchesse de Bade.

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    Mais qu'y avait-il dans les assiettes du grand service en vermeil sorti pour l'occasion ? On l'ignore ! Ce qu'on sait par contre c'est que ce dîner fut bref, moins de vingt minutes, ce qui a laissé peu de temps en vérité aux convives pour goûter aux plats qui leur ont été présentés !...