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HISTOIRE - Page 18

  • L'histoire d'un trésor de notre patrimoine musical...

    Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
    Tu vois je n'ai pas oublié.
    Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
    Les souvenirs et les regrets aussi...

     

    Curieusement, malgré une paternité des plus prestigieuses, Joseph Kosma (1905-1969) pour la musique et Jacques Prévert (1900-1977) pour les paroles, ça n'a pas marché tout de suite pour ce titre pourtant aujourd'hui un très grand classique de la chanson française !

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    Chanson de film et non musique de film, « Les feuilles mortes » a été écrite pour « Les Portes de la Nuit » un long-métrage sorti le 3 décembre 1946. Ce film, c'est l'adaptation du ballet « Le Rendez-vous » écrit par Jacques Prévert et mis en scène par Roland Petit (1924-2011) en 1945. Un an plus tard, le réalisateur Marcel Carné (1906-1996) décide de le transposer au cinéma et prévoit d'en confier les rôles principaux à deux stars du moment : Marlène Dietrich (1901-1992) et Jean Gabin (1904-1976), lesquels, venant de se séparer, les refuseront. En remplacement, il choisit deux acteurs qui sont loin d'avoir la notoriété de leurs aînés : Nathalie Nattier (1924-2010) et Yves Montand (1921-1991) dont c'est le second film et le premier dans un rôle principal.

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    Cette dernière réalisation du tandem Prévert-carné à qui l'on doit notamment « Drôle de drame » et « Les enfants du Paradis », est un échec commercial. Il faut dire qu'en ces lendemains de guerre, le sujet traité, l'amour entre un jeune résistant et la femme d'un collaborateur, est particulièrement délicat. Toutefois, comme toute les chansons de film, « Les feuilles mortes » va avoir une magnifique carrière indépendante de son support cinématographique.

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    Si Cora Vaucaire (1918-2011), Juliette Gréco (1927-2020) ou bien encore Jacqueline François (1922-2009) interprètent "Les feuilles mortes" dans les cabarets parisiens de la rive Gauche, c'est à Yves Montand que la chanson doit un succès qui ne viendra pourtant que quatre ans plus tard. Le chanteur qui, dans le film, se contente de la fredonner sur un air joué à l’Harmonica, va l'inscrire à son tour de chants, persuadé que ça ne peut que marcher ! Hélas, malgré ses efforts, « ça n'accroche pas vraiment ». En 1949, il réussit malgré tout à convaincre sa maison de disques de le laisser l'enregistrer. Sa persévérance finira par payer à partir de 1953 ! La chanson est traduite en anglais sous le titre « Autumn leaves » et devient très vite un standard du jazz appelé à faire le tour du monde et une chanson qui sera reprises par la suite par les plus grands artistes de variétés, mais aussi par de célèbres interprètes classiques et lyriques. On compte aujourd'hui plus de 600 interprétations différentes mais curieusement pas une seule de Marlène Dietrich ! Il se dit que, Prévert, rancunier, s'y serait opposé...

    La veuve du compositeur, Lily Kosma, a fait don à la ville de Nice des droits de la chanson, sous réserve qu'une rue de la ville porte le nom de son époux. Cette rue se trouve dans quartier des musiciens de la ville.

     

    Biblio. : « Florilège de la chanson française » de J.-Cl. Klein, Ed. France-Loisir,s, 1990 ; « Y'a d'la Frane en chansons » de P. Saka, J.-P. Germonville et F. Perrault – Ed. France-Loisirs,2001.

  • La révolution postale est en marche !

    Dans le cadre d'une refonte de l'offre d'affranchissements de la Poste, depuis le 1er janvier dernier, plus de timbre rouge ! Fini le rectangle de papier qu’on lèche avant de le coller ! A sa place, une "e-Lettre" dématérialisée ou plus exactement un «timbre​ digital» se présentant sous la forme d’un code qu’il suffit de recopier sur son courrier.

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    Un événement qualifié de première mondiale  mais surtout une page qui se tourne ! C'est en Grande-Bretagne, le 6 mai 1840, qu'est né le premier timbre de l'histoire postale, le « Penny Black ». La France lui emboîtera le pas en 1849 avec un portrait de Cérès, Déesse des Moissons.

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    Au niveau mondial, si plusieurs milliers de timbres sont édités chaque année, seulement un quart du courrier nous recevons est affranchi de cette manière et le plus souvent grâce à un timbre « courant » du genre « Marianne ». La majorité des entreprises ou des administrations utilisent des affranchissements mécaniques ou autres lettres en port « payé ».

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    La question qui se pose c'est où s'arrêtera le « toujours plus de services numériques » de la Poste ? Va-t-on vers la disparition programmée des timbres-poste et par la même occasion de la philatélie ? Une discipline née en 1860 avec la parution du premier catalogue de timbres et des premiers albums de rangement. Il semble cependant que le monde des philatélistes reste stable bien que se tassant légèrement : une dizaine de milliers pour les clients réguliers des ventes, une vingtaine de milliers pour les visiteurs du Salon philatélique d'automne, environ 80 000 pour les membres des sociétés philatéliques réunies au sein d'une fédération nationale, etc. Loisir agréable voire instructif ou investissement plus ou moins rémunérateur, si toutes les collections de timbres sont loin de valoir une fortune, elles sont toutes un trésor pour qui se passionne.

  • Les quatorze chats du Cardinal

    Lucifer, Ludovic-le-Cruel, Rubis-sur-l'Ongle ? Des surnoms de dictateurs ou de truands ? Pas du tout mais ceux de trois des quatorze chats du Cardinal de Richelieu (1585-1642). Cet homme de pouvoir à la réputation de tyran, qui tenait le peuple en général et les femmes en particulier en piètre estime, débordait de tendresse pour tous ces félins dont il s'entourait et qui seuls réussissaient à le divertir et le délasser !

     

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    La distraction de Richelieu - Charles Édouard Delort (1841-1895)

    Pour se rapprocher du roi Louis XIII (1601-1643) qui résidait au Louvre et dont il était l'éminence grise, le prélat, pair de France et principal ministre, s’était aménagé une humble demeure dans l’actuel Palais-Royal connu à l’époque sous le nom de Palais-Cardinal. Attenante à sa chambre se trouvait la « chatterie », le domaine privé de ses félins. Chaque matin, avant d’attaquer un longue journée, il consacrait un peu de temps à jouer avec eux. Et le soir venu, c'est avec soin qu'il choisissait celles et ceux qui partageraient son repos.

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    Pour le bien être de ces animaux et leur surveillance, il avait recruté un médecin ainsi que deux domestiques qui leur était tout spécialement dévolus.

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    Tableau de Pollyanna Pickering

    Avant de succomber après de longues années de souffrance à une blennorragie, maladie sexuellement transmissible contractée pendant sa jeunesse, il prit soin d’inscrire ses 14 chats, en quelque sorte sa descendance, sur son testament. C'est ainsi que leurs noms vont rentrer dans l’histoire : Felimare, Gavroche, Gazette, Lucifer, Ludovic le Cruel, Ludoviska, Mimi-Paillon, Mounard le Fougueux, Perruque, Pyrame et Thysbé, Racan, Rubis sur l’ongle et Serpolet. Des noms plutôt inventifs et qu'ils devaient à leur fourrure ou à leur caractère. Ainsi, Lucifer était noir comme le jais, Ludovic-le-Cruel, tueur de rats invétéré et Rubis-sur-l'ongle buvait son lait jusqu'à la dernière goutte. Sans oublier sa favorite, Soumise, qu'il qualifiait de « chatte fort douce et fort caressante »….