Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

HISTOIRE - Page 23

  • Une ou deux pièces ? That is the question !

    Dès que le soleil montre le bout de son nez, les voilà qui fleurissent dans toutes les vitrines des boutiques de mode, de lingerie et de prêt-à-porter et qui s'affichent à la une des magazines féminins. Au fil des années, ils se sont faits plus petits, beaucoup plus petits, plus seyants, beaucoup plus seyants et surtout beaucoup beaucoup plus sexy. Pour en arriver à ce que quelques centimètres carrés de tissu seulement suffisent à "montrer tout ce qu'on veux cacher"...

     

    maillot de bain,costume de bain,bikini

    Le maillot de bain est né du costume de bain. Dans le royaume de France, du Moyen-âge jusqu'à la fin du XVIIe siècle, la mer fait peur. La croyant vecteur de maladies, on ne s'en approche surtout pas. Ce sont les médecins anglais, à titre thérapeutique, qui seront les premiers à prescrire à leurs patients de brèves immersions en eau de mer. L'ordonnance va traverser la Manche. Dieppe s'inscrira alors comme la première station balnéaire française. Une étiquette qu'elle doit à Marie-Caroline de Bourbon-Siciles (1798-1870), duchesse de Berry. La belle fille du roi Charles X (1757-1836) va prendre goût aux bains de mer et véritablement "lancer" la plage de Dieppe. Elle entraîne à sa suite nombre d'aristocrates très argentés. A l'époque, on se baigne entièrement vêtu. On ne laisse rien voir de son corps. Le "costume de bain" se compose d'un pantalon bouffant jusqu’aux genoux, d'une chemise large en jersey de laine ou de coton, d'une ceinture, d'un bonnet et parfois même de bas et de chaussures.

    maillot de bain 3.jpg

    Annette Kellerman (1886-1975)

    Cependant, petit à petit, pour libérer les mouvements de celles qui le portent, le costume de bain va s'alléger. Alors que les femmes se baignent toujours en robe et pantalon avec chapeau de rigueur, au début du XXe siècle, Annette Kellerman (1886-1975) fait scandale. Championne de natation, elle ose s'afficher bras nus dans un maillot de bain moulant qu'elle porte cependant avec des bas épais qui cachent ses jambes.

    Après la Première-Guerre mondiale, le maillot de bain s'émancipe : les épaules comme les jambes se dévoilent et le décolleté se creuse. En 1932, le couturier Jacques Heim (1899-1967) lance le premier maillot de bain deux pièces. Composé d’un soutien-gorge drapé ou noué sur la poitrine et d’une culotte short souvent faite de volants, il est cependant encore un peu trop osé pour l'époque. L'arrivée des congés payés en 1936 va changer les choses. Désormais, nombre de français partent en vacances à la plage avec dans leur valise, un maillot de bain en 3"L" (Lycra, Lurex et Latex) qui les moule à la façon d'une seconde peau.

    maillot de bain 2.jpg

    En 1946, le fabriquant français de costumes de bains Louis Réard (1897-1984) lance sa "bombe anatomique". Un maillot de bain deux pièces si petit (deux triangles et une mini culotte qui laisse les fesses et les hanches nues) qu'il peut tenir dans une simple boîte d'allumettes ! Il le baptise "Bikini", du nom de l'atoll américain où vient de se dérouler un essai nucléaire. Aussitôt, certains pays, comme l'Espagne ou l'Italie, l'interdisent sur leurs plages. Mais le temps passant, au début des années 60, des stars de cinéma comme Brigitte Bardot ou Ursula Andress vont le rendre populaire. Symbole de la femme libérée, adopté par la majorité d'entre-elles, synonyme de séduction voire de sex-appeal, le bikini est aujourd'hui le maillot de bain le plus vendu au monde. Et ce malgré la mise sur le marché du monokini laissant les seins nus et du microkini fait d'un simple string.

  • Le mythe tragique de l'Angélus de Millet

    A lui seul, ce tableau résume et synthétise la vie quotidienne rurale à la fin du XIXe siècle en Normandie. Son auteur, Jean François Millet (1814-1875), né à Gruchy, hameau de Gréville-Hague (Manche), la connaît bien cette vie là. Aîné de neuf enfants d'un couple de paysans, berger dans son enfance et plus tard laboureur, il a travaillé à la ferme familiale jusqu'en 1834.

    ANGELUS MILLET.jpg

    L'Angélus - Toile de Jean-François Millet (1857-1859) - Musée d'Orsay - Paris

    Pour réaliser son "Angélus",  entre 1857 et 1859, Millet s'est inspiré de son enfance paysanne : « L'Angélus est un tableau que j'ai fait en pensant comment, en travaillant autrefois dans les champs, ma grand-mère ne manquait pas, en entendant sonner la cloche, de nous faire arrêter notre besogne pour dire l'angélus pour ces pauvres morts.»

    angelus portrait millet.jpg

    Jean François Millet (1814-1875)

    Au centre, un couple de paysans aux champs. Pétris de religion comme l'étaient tous leurs semblables, en plein travail, ils posent leurs outils et se mettent à réciter trois "Ave Maria"  car, au loin, comme chaque jour à raison de trois fois par jour, à six heures, à midi et à dix-huit heures, les cloches de l'église du village viennent de sonner l'invitation à la prière de l’Angélus. La pratique remonte au Concile de Clermont (1095) et a été officialisée le 16 janvier 1476 par le Pape Sixte IV (1414-1484).

    angelus dali.jpg

    Salvador Dali (1904-1989)

    Salvador Dali (1904-1989), peintre surréaliste, était fasciné par ce tableau ! A tel point qu'il lui a consacré en 1963 un livre intitulé "le Mythe tragique de l’Angélus de Millet ". Pour lui, les paysans n'étaient pas simplement en prière mais se recueillaient devant le cercueil d'un enfant. Il était persuadé que cette image avait été jugée par trop "dérangeante" et que, pour la cacher, Millet l'avait recouverte d'un banal panier de pommes de terre. Sur son insistance, en 1963, le Louvre a fait radiographier le tableau. Et, à la place du panier de légumes, il y a bien un caisson noir de la taille d'un cercueil d'enfant...

    Selon les calculs du docteur Bertillon (1851-1922), statisticien et démographe, le taux de mortalité infantile en France dans les années 1860 est de 22 %. Mais les variations régionales sont importantes. Le maximum est atteint en Seine-Inférieure (31 %) et en Eure-et-Loir (37 %). Pour les enfants illégitimes, les taux de mortalité sont ahurissants. Sous le Second Empire, la moyenne nationale est de 50 %, avec des pics à 90 % dans certains départements comme la Loire-Inférieure ou la Seine-Inférieure.

  • Bonne fête à toutes les maman !

    Maman, cette reine de France l'a été quatorze fois. Elle détient ainsi le record du nombre d'héritiers donné à un souverain français.

    marie d anjou.jpg

    Copie d'un portrait disparu de Marie d'Anjou - Collection Roger de Gaignières, XVIIe siècle, Paris, BnF.

    Elle, c'est Marie d'Anjou, l'épouse du roi Charles VII (1403-1461). Elle est née le 14 octobre 1404 au château d'Angers (Maine-et-Loir). Elle est la fille de Louis II d'Anjou (1377-1417), duc d'Anjou, comte de Provence, roi titulaire de Naples, et de Yolande d'Aragon (1381-1442), fille de Jean Ier, roi d'Aragon. A l'âge de 9 ans, elle a été fiancée au comte Charles de Ponthieu (1403-1461) d'un an son aîné, lequel en 1422, après la mort prématurée de ses deux frères, sera roi de France sous le nom de Charles VII.

    Les deux jeunes gens vont grandir ensemble entre le château d'Angers et le château de Tarascon avant que leur mariage ne soit célébré de façon fastueuse le 22 avril 1422 en la cathédrale Saint-Étienne de Bourges. L'année suivante, le 3 juillet 1423, Marie accouche de son premier enfant, Louis, un fils bien portant, héritier du trône, qui deviendra roi sous le nom de Louis XI. Vont suivre jusqu'à 1436 13 princes et princesses prénommés Jean, Radegonde, Catherine, Jacques, Yolande, Jeanne, Philippe, Marguerite, une autre Jeanne, deux Marie, Madeleine et Charles.

    D'après les historiens, si une amitié fraternelle liera les époux tout au long de leur vie, dès 1444, le roi n'aura vraiment d'yeux que pour « la dame de Beauté », Agnès Sorel (1422-1450), qui entrera dans l'histoire en qualité de première maîtresse officielle d'un roi de France.

    marie d anjou chateau chinon.jpg

    Vue du château de Chinon de la rive gauche de la Vienne, après la restauration de 2006-2009.

    Douce et vertueuse, pieuse et effacée, attentive à l'éducation et au bien-être de sa famille, Marie se sait aussi sans vraiment d'attrait physique. Bienveillante envers le roi son époux, elle s’efforcera de demeurer en retrait de la vie sentimentale de celui-ci . Elle n'en jouera pas moins un rôle non négligeable dans l'administration du royaume, assurant la présidence du conseil lors des déplacements de son mari. Elle organisera et supervisera aussi la rénovation complète du château de Chinon.

    marie d'anjou 3 (2).jpg

    Gisants de Charles VII et Marie d'Anjou - Basilique Saint-Denis

    Le 29 novembre 1463, deux ans après la mort du roi, elle s'éteint à l'Abbaye des Châtelliers (Deux-Sèvres), au retour d'une mission à la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle que lui avait confiée son fils aîné, le roi Louis XI (1423-1483). Ses cendres seront transférées à la nécropole royale de Saint-Denis.