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HISTOIRE - Page 14

  • Les quatorze chats du Cardinal

    Lucifer, Ludovic-le-Cruel, Rubis-sur-l'Ongle ? Des surnoms de dictateurs ou de truands ? Pas du tout mais ceux de trois des quatorze chats du Cardinal de Richelieu (1585-1642). Cet homme de pouvoir à la réputation de tyran, qui tenait le peuple en général et les femmes en particulier en piètre estime, débordait de tendresse pour tous ces félins dont il s'entourait et qui seuls réussissaient à le divertir et le délasser !

     

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    La distraction de Richelieu - Charles Édouard Delort (1841-1895)

    Pour se rapprocher du roi Louis XIII (1601-1643) qui résidait au Louvre et dont il était l'éminence grise, le prélat, pair de France et principal ministre, s’était aménagé une humble demeure dans l’actuel Palais-Royal connu à l’époque sous le nom de Palais-Cardinal. Attenante à sa chambre se trouvait la « chatterie », le domaine privé de ses félins. Chaque matin, avant d’attaquer un longue journée, il consacrait un peu de temps à jouer avec eux. Et le soir venu, c'est avec soin qu'il choisissait celles et ceux qui partageraient son repos.

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    Pour le bien être de ces animaux et leur surveillance, il avait recruté un médecin ainsi que deux domestiques qui leur était tout spécialement dévolus.

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    Tableau de Pollyanna Pickering

    Avant de succomber après de longues années de souffrance à une blennorragie, maladie sexuellement transmissible contractée pendant sa jeunesse, il prit soin d’inscrire ses 14 chats, en quelque sorte sa descendance, sur son testament. C'est ainsi que leurs noms vont rentrer dans l’histoire : Felimare, Gavroche, Gazette, Lucifer, Ludovic le Cruel, Ludoviska, Mimi-Paillon, Mounard le Fougueux, Perruque, Pyrame et Thysbé, Racan, Rubis sur l’ongle et Serpolet. Des noms plutôt inventifs et qu'ils devaient à leur fourrure ou à leur caractère. Ainsi, Lucifer était noir comme le jais, Ludovic-le-Cruel, tueur de rats invétéré et Rubis-sur-l'ongle buvait son lait jusqu'à la dernière goutte. Sans oublier sa favorite, Soumise, qu'il qualifiait de « chatte fort douce et fort caressante »….

  • Montauciel et le premier vol habité de l’histoire

    Vendredi 19 septembre 1783. 13 h. Versailles. Un coup de canon vient de retentir dans l'avant-cour du château royal. Le roi Louis XVI (1754-1793), féru de sciences, son épouse la reine Marie-Antoinette (1755-1793), la famille royale, toute la cour et une foule nombreuse retiennent leur souffle. Le moment est historique.

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    Onze minutes après un premier coup de canon, un second coup annonce que l'expérience est prête à commencer. « Le Martial », un ballon grand comme une maison de six étages et gonflé à l'air chaud, la machine aérostatique des frères Joseph (1740-1810) et Étienne (1745-1799) Montgolfier, prend doucement son envol et s'élève dans le ciel sous les acclamations nourries d'un public ébahi. Il s'élève dans les airs emportant avec lui, enfermés dans une cage d'osier suspendue au bout d'une longue corde, trois passagers insolites : un coq, un canard et un mouton. Si ces animaux reviennent en vie, ils auront prouvé qu'il est possible de respirer à haute altitude !

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    Joseph (1740-1810) et Étienne (1745-1799) Montgolfier

    Huit minutes plus tard, après une montée à 240 toises soit environ 470 m au-dessus du sol, poussés par un petit vent du sud, le ballon et son équipage survolent la forêt de Vaucresson. Huit minutes plus tard, endommagé par une déchirure, le voici qui entame sa descente. Il a parcouru quelque 1 700 toises soit environ 3,3 km quand quand il s'écrase au lieu-dit le Carrefour-Méréchal devant deux gardes-chasses qui n'en reviennent pas ! De la cage d'osier disloquée, s'échappent tout de même un peu étourdis le coq et le canard. Quant au mouton, à peine sur ses pattes, le voilà qu'il est allé se restaurer d'herbe fraîche.Les animaux sont recueillis par Jean-François Pilâtre de Rozier (1754-1785), physicien et futur aéronaute mais aussi future première victime d’un vol en montgolfière. La démonstration est un véritable succès. Elle ouvre la voie au premier vol humain, lequel sera réalisé à Paris le 21 novembre suivant du jardin de la Muette à la Butte-aux-Cailles.

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    En guise de récompense, les animaux, véritables héros des airs, seront accueillis à la ménagerie de Versailles. La reine Marie-Antoinette se prendra de passion pour le flegmatique ovidé aux yeux et au pelage si doux. Baptisé « Montauciel », elle le fera transférer dans un panier tapissé de soie rose à la Bergerie du Petit Trianon, où il finira sa vie, la toison toute tressée de rubans multicolores, gavé par sa maîtresse de guimauve et de sucre candi.

  • Des noms d'oiseaux ou plutôt d'oiselles...

    Sous le terme informel d’oiseaux de basse-cour, on regroupe traditionnellement tous les oiseaux élevés dans la cour de la ferme réservée à cet usage, la basse-cour, pour leurs œufs ou leur chair : poules, coqs, pintades, canards, dindons, oies et autres pigeons... Sans oublier les paons même si leur usage alimentaire a aujourd'hui disparu.

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    Tous bruyants et grégaires, ce n'est pourtant que les femelles de ces volatiles, allez savoir pourquoi, que des esprits machistes ont utilisées à des fins métaphoriques ! Et ce n'est pas nouveau !

    Ainsi, dès la Renaissance, aux XVe siècle et XVIe siècle, une « bécasse », peut être à cause de son long bec, définit une femme sotte d'aspect ridicule. Quatre-cents ans plus tard, après le succès de ses aventures, une bande dessinée publiée à partir de 1905, la même est surnommée « bécassine » !.

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    Vers 1752, sous le règne du roi Louis XIV (1638-1715), on qualifie volontiers de « dinde » une femme imbue d'elle-même. La même devient une « oie » en 1835, sous le règne de Louis-Philippe (1773-1850)

    En 1855, cette fois, c'est George Sand (1804-1876) qui qualifie de « perruche » une femme bavarde et vaniteuse.

    Plus près de nous, en 1909, dans un de ses romans, Roger Martin du Gard (1881-1958), parle de « oie blanche » pour une jeune fille niaise et vertueuse.

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    Quant à la « poule », un terme simplement affectueux depuis le XIIIe siècle, devient sous le Second Empire (1852-1870), un nom pour désigner une prostituée qui jusqu'à là était appelée « grue ».