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HISTOIRE - Page 15

  • Le troisième homme...

    Non, je ne parle pas du film britannique de Carol Reed dont la musique originale fut un succès planétaire, mais de notre lointain cousin, l'homme de Denisova ou Dénisovien, représentant d'une espèce archaïque qui s'est éteinte il y a seulement 15 000 ans, et qui, après Homo sapiens et Néandertalien, est le troisième à intégrer l'arbre généalogique de l'espèce humaine.

    On ignorait tout de lui jusqu'en 2008 et la découverte dans la grotte de Denisova, au sein des montages de l'Altaï, dans le sud-ouest de la Sibérie (Russie), près de la frontière de la Chine et de la Mongolie,  de fragments d'os vieux d'environ 41 000 ans. Une phalange d'auriculaire ayant appartenu à une fillette d'environ sept ans, un os d'orteil et deux dents dont une molaire. Il va falloir deux années d'analyses pour que les scientifiques mettent en lumière une nouvelle espèce humaine, un nouveau génome qui n'appartient ni à Homo sapiens ni au Néandertalien et qu'ils vont baptiser Denisova. Va suivret une vaste enquête anthropologique, lancée partout dans le monde, pour tenter de savoir quel héritage nous a laissé cette espèce, comment elle vivait, quelles étaient ses principales caractéristiques,..

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    Fragment de phalange de l'Homme de Denisova, et sa position dans la main.

    On s'aperçoit alors que, quelques années auparavant, sur un plateau tibétain, à deux mille kilomètres de la grotte sibérienne, avait été déterrée une demi-mandibule âgée d'environ 160 000 ans dite mandibule de Xiahe, un bout de mâchoire où étaient restées accrochées deux dents. Et ce fossile va être identifié en 2019 comme ayant appartenant à un Dénisovien. La communauté scientifique va légitimement en déduire que l'homme de Denisova s'était répandu sur divers territoires.

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    Mandibule de Xiahe

    Désormais, son obsession va être d'accrocher un visage sur ce génome. Après l'Europe, le Tibet, la Chine, le Laos ou encore la Papouasie-Nouvelle-Guinée, tous acteurs majeurs de découvertes sur l'homme de Denisova, c'est au tour des scientifiques israéliens, en 2010, d'apporter leur pierre à l'édifice. Grâce aux technologies modernes, ils vont séquencer les échantillons recueillis et recouper ces données avec celles des Néandertaliens pour esquisser le portrait de ce lointain cousin lesquel, selon eux, partageait certains de leurs traits notamment un front plutôt bas et une mâchoire robuste. .

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    Néandertalien, Homo-sapiens et Dénisovien

    Tandis que les fouilles se poursuivent pour trouver d'autres fossiles de Dénisoviens, les anthropologues vont démontrer que les Denisoviens partageaient bien un ancêtre commun avec les Néandertaliens et qu'ils se sont hybridés avec les ancêtres de certains hommes modernes (3 à 5 % de l'ADN des Mélanésiens et des Aborigènes d'Australie est issu des Dénisoviens). C'est ainsi qu'ils auraient transmis aux Tibétains un gène permettant leur adaptation à la vie en altitude. On sait aussi avec certitude que des populations du Sud-Est asiatique et d'Océanie détiennent une proportion de génome denisovien.

    Biblio. « L'homme de Denisova, notre lointain cousin » de S. Karas -Télè-Star, Juin 2022.

  • Le nom de nos rues

    Depuis la Révolution française, le choix des odonymes, terme pour désigner le nom des voies publiques, relève de la compétence du conseil municipal. Mais l'idée d'attribuer un nom propre aux lieux est bien plus ancienne ! A la fin du XIIIe siècle, avec l'extension et le peuplement des villes, la nécessité se fait sentir de distinguer les maisons les unes des autres. Les dénominations répondent à cette époque à une logique fonctionnelle. Le nom de la voie est celui du lieu qu'elle dessert, ce lieu étant religieux (« place de l'Église », « rue des Capucins ») ou civil (« place du marché », « rue des Bouchers », noms souvent en référence aux métiers qui sont regroupés dans une rue qui en prend le nom ou des « maisons où pend l'enseigne »).

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    Maximilien de Béthune, Duc de Sully (1559-1641)

    A l'aube du XVIIe siècle, en 1599, Maximilien de Béthune, Duc de Sully (1559-1641) est nommé par le roi Henri IV (1553-1610) Grand Voyer de France, c'est-à-dire responsable des routes royales. Dès lors, il s'emploie à faire retracer, remblayer, paver pour rendre carrossables les routes principales du royaume. En prévision des besoins en constructions et de la marine, il fait aussi planter des milliers d'ormes au bord des voies. Et c'est lui qui va avoir l'idée de glorifier les grands du royaume et donc, indirectement, l'institution monarchique, mais aussi les notables régionaux, en attribuant leur nom aux voies des villes et des villages.

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    Des noms qui, accompagnés de directions, seront, grâce à quelques tentatives ponctuelles, inscrits sur des panonceaux ou directement gravés sur les murs des angles des rues. Mais ce n'est vraiment qu'à partir du XVIIIe siècle que la fixation d'une plaque de fer sur les maisons placées au coin des rues va se développer. A partir de 1844, un arrêté du préfet de la Seine Rambuteau prescrit à Paris l'emploi de plaques en lave de Volvic émaillée où les lettres blanches se détachent sur fond bleu.

    Parmi les personnalités les plus honorées, le général de Gaulle figure de loin en tête du palmarès avec plus de 3900 lieux publics à son nom dont 1056 places et la plus célèbre d'entre-elles, la place de l’Étoile rebaptisée en 1970. Il est suivi de Louis Pasteur, Victor Hugo, Jean Jaurès et Jean Moulin qui comptent tout de même chacun plus de 2000 citations.

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    En 2020, à destination des élus locaux, en vue d’aider les maires à diversifier le nom de leurs rues ou de leurs bâtiments publics,  un conseil scientifique a établi à la demande du Président Macron un recueil de « 318 Portraits de France ». Des portraits de personnalités issues des Outre-Mer, des anciennes colonies ou de l’immigration, nées en France ou venues des quatre coins du monde, des femmes et des hommes qui, de la Révolution française à nos jours, ont contribué à notre Histoire sans avoir pour autant trouvé leur place dans notre mémoire collective, comme l'ancien président de l'Olympique de Marseille Pape Diouf, la poétesse Andrée Chedid ou le couturier Azzedine Alaïa.

  • Du vélocipède au vélo de course, une histoire qui roule...

    Aujourd'hui, c'est l'arrivée à Paris, sur les Champs-Élysées, du Tour de France 2022  ! Un événement qui va être suivi par des millions de passionnés ! Les coureurs ne sont pas les seules stars de cette épreuve sportive. Les technologies d'aujourd'hui ont fait de leurs engins de véritables bêtes de course ! Des machines d'exception qui n'ont plus rien à voir avec leur lointain ancêtre né en 1817 de l'imagination de Karl Drais von Sauerbronn (1785-1851).

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    Le vélocipède ou draisienne de Karl Drais

    Également appelé « draisienne », son vélocipède tirait son nom du latin « velox » signifiant « rapide » et de « pes, pedis » pour « pied ». Soit littéralement, un engin permettant de se déplacer plus vite qu'à pied et avec moins d'efforts. En bois avec deux roues alignées, on le faisait avancer en poussant sur le sol avec ses pieds et on le dirigeait à l’aide d’un levier qui permettait d’orienter la roue avant. Un sorte de trottinette au confort rudimentaire qui fut cependant très apprécié à sa sortie par les aristocrates français et anglais.

    En 1839, l'écossais Kirkpatrick MacMillan (1812-1878) a l'idée d'y ajouter des pédales actionnant une roue motrice à l'arrière. Il est ainsi le premier à imaginer un déplacement en équilibre avec des mouvements de va-et-vient des jambes.

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    La machine de Pierre Michaux

    Quelques années plus tard, en 1861, en France, Pierre Michaux (1813-1883) aidé de son fils Ernest dotent le vélocipède d'un pédalier sur la roue avant .C'est un succès ! Une presse spécialisée « Le Vélocipède illustré » se développe et le 7 novembre 1869, le magazine est à l'initiative de la première course de fond entre Paris et Rouen, soit 123 km ! Elle va réunir 120 concurrents dont quatre dames.

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    La première course cycliste Paris-Rouen

    D'ores et déjà, le cyclisme est en marche et la première bicyclette voit le jour en 1880 avec l'intégration d'un pédalier entraînant une chaîne qui actionne la roue arrière. Une apparition cependant occultée par celle du dangereux "Grand-bi" doté d'une roue avant d'un très grand diamètre et une roue arrière beaucoup plus petite. En 1884, il est heureusement supplanté par la "Rover Safety Bicyle" ou bicyclette de sécurité, ancêtre de la bicyclette moderne, qui, avec ses deux roues plus petites, limitent significativement les risques de chute.

    Aujourd'hui, grâce à ses vertus écologiques, la bicyclette est plus que jamais un symbole de liberté et de modernité.  De nouvelles voies de circulation lui sont dédiées, des machines à assistance électrique sont mises à disposition également en  location, tout un arsenal destiné à encourager et son développement et sa pratique.