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HISTOIRE - Page 15

  • Le zouave du Pont de l'Alma

    Le zouave du Pont de l'Alma, ce serait lui ! André Louis Gody (1828-1896). Originaire de Gravelines, une cité du département du Nord située près de Dunkerque, ce militaire aurait servi de modèle au sculpteur français Georges Diebolt (1816-1861). Faisant partie du 3e régiment de zouaves de la Garde impériale de Napoléon III, Gody aurait participé à toutes les batailles, de Solferino à Malakoff, en passant par Magenta et Alma.

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    Alma, c’est un petit fleuve où, près de Sébastopol, s'est déroulé, le 20 septembre 1854, la première des grandes batailles de la guerre de Crimée (1854-1856). Les Russes vont y être battus par l'alliance des armées Françaises, Anglaises, Piémontaises et Turques. La victoire est si belle que, pour la célébrer, l'Empereur décide la construction d'un pont dont chacune des deux piles serait ornées de statues rendant hommage aux corps d’armée ayant pris part aux combats : un chasseur à pied, un artilleur, un grenadier et un zouave.

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    Le Pont de l'Alma à son origine

    Pour le Zouave, le modèle aurait été choisi par l’empereur en personne lors d'une revue. Il se dit que pour sa peine, Gody aurait reçu un Napoléon d’or par journée de pose. Représenté en uniforme de zouave, soldat français des régiments d'Afrique du Nord, arborant un fez, une veste courte et ajustée sans boutons, une large ceinture de toile, des culottes bouffantes, des guêtres et des jambières, il est adossé à des drapeaux. Il prend appui sur son fusil et, en position légèrement hanchée, regarde vers sa droite.

    Le pont de l'Alma est inauguré par l'Empereur le 2 avril 1856. Rapidement, le zouave devient le plus populaire des quatre soldats de pierre. Les parisiens prennent l'habitude de l'utiliser pour mesurer les crues de la Seine. Tant qu'il a les pieds au sec, tout va bien. Mais quand il se met à barboter, l'inquiétude monte... Lors de la grande inondation de 1910, il eut de l'eau jusqu'aux épaules !

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    Les statues aujourd'hui

    En 1974, montrant des signes de fatigue, le pont est remplacé. A cette occasion, trois des statues sont déplacées : la statue du grenadier est désormais à Dijon, celle de l’artilleur dans l’Aisne et le chasseur à pied surplombe l'autoroute A4 à hauteur de Vincennes. Le zouave fut bien sûr réclamé par la municipalité de Gravelines, mais la décision de le maintenir sur place l'emporta. Aujourd'hui, il trône toujours pour le plaisir de tous sur l'une des piles du pont...

     

  • Un somptueux repas de noces vite expédié !

    2 avril 1810. Napoléon (1769-1821) divorcé d’avec Joséphine (1763-1814) épouse Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine, archiduchesse d'Autriche, princesse de Hongrie et de Bohême (1791-1847), fille aînée de l’empereur François Ier d’Autriche (1768-1835). Désireux de se rapprocher du régime impérial des autres monarchies européennes, c'est l'occasion pour l'Empereur de rétablir en France une vie de cour qui reprend l’étiquette et les fastes de l’Ancien Régime. Le rigoureux protocole de la cérémonie de son remariage et du festin qui va la suivre rappelle en tout point celui du dernier grand mariage princier français entre le dauphin, futur Louis XVI (1754-1793) et Marie-Antoinette (1755-1793), grand-tante de Marie-Louise, au château de Versailles le 16 mai 1770.

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    Festin du mariage de Napoléon Ier et de Marie-Louise, 2 avril 1810 – Huile sur toile d'Alexandre Benoît Jean Dufay

    dit Alexandre Casanova (1770-1844)

    Après la cérémonie religieuse célébrée dans le Salon carré du Louvre transformé pour l'occasion en chapelle, se tient à dix-huit heures dans la salle de spectacle des Tuileries, le grand couvert, un repas de noces auquel sont conviés pas moins de 3000 invités.

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    Dans la pièce au décor antique, sur la scène, une estrade surmontée d'un dais, une table en forme de fer à cheval a été dressée. L'Empereur et sa jeune épouse sont assis, entourés des membres de la famille impériale, les seuls à avoir pris place à table. Officiers de cour, grands dignitaires et autres convives resteront quant à eux debout pendant toute la durée du dîner.

    À la droite de l’Empereur on reconnaît Madame Mère et les "hommes de la famille" dont le roi Louis de Hollande, le Prince Camille Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes, Joachim Murat, Roi de Naples, Eugène de Beauharnais ,fils de Joséphine et  vice-roi d'Italie, Charles de Bade, Grand-Duc héréditaire du duché de Bade.

    À gauche de la nouvelle impératrice : Julie Bonaparte, reine d’Espagne (son époux Joseph est absent), Hortense de Beauharnais, reine de Hollande, Catherine reine de Westphalie, Élisa Bonaparte grande-duchesse de Toscane, Pauline Bonaparte princesse Borghèse, Caroline Bonaparte, reine de Naples, Ferdinand de Hasbourg, archiduc d’Autriche (duc de Wurzbourg et oncle de Marie-Louise), Augusta de Bavière, vice-reine d’Italie, et Stéphanie de Beauharnais, parente par alliance de Joséphine et grande-duchesse de Bade.

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    Mais qu'y avait-il dans les assiettes du grand service en vermeil sorti pour l'occasion ? On l'ignore ! Ce qu'on sait par contre c'est que ce dîner fut bref, moins de vingt minutes, ce qui a laissé peu de temps en vérité aux convives pour goûter aux plats qui leur ont été présentés !...

  • Quand la « Mère la Chaise » retrouve le Père-Lachaise

    29 mars 1923. Cimetière parisien du Père-Lachaise. Division 42. Une impressionnante marée humaine accompagne la grande tragédienne française mais aussi artiste peintre et sculptrice Sarah Bernhardt (1844-1923), « La Divine », qui vient de s'éteindre jusqu'à sa dernière demeure. On n'avait pas vu une telle foule derrière un cortège funèbre depuis l'enterrement du grand Victor Hugo (1802-1885) ! Bien que Chevalier de la Légion d'Honneur depuis janvier 1914, le gouvernement Poincaré lui a refusé des funérailles nationales. A la place, ce sont des milliers de gens qui vont venir lui rendre un dernier hommage !

    sarah bernhardt,la mère la chaise,cimetière du père-lachaise

    Obsèques de Sarah Bernhardt [le cortège de fleurs fend la foule] - [photographie de presse] / [Agence Rol]

    Star internationale, monstre sacré du théâtre, première tragédienne à jouer sur les cinq continents, ambassadrice de la culture française à l'étranger et notamment aux États-Unis, celle qui a toute sa vie a aimé jouer les provocatrices comme porter les cheveux courts ou oser l'un des premiers liftings de l'histoire, a toute sa vie, en femme libre et engagée qu'elle était, agi selon sa devise : «Quand même !»

    En 1915, atteinte d'une tuberculose osseuse à la jambe droite qui se gangrenait, elle est amputée au dessus du genou. Unijambiste, elle refuse canne et jambe de bois et choisit de continuer à jouer tant sur scène que dans les films. Pour cela, elle choisit tout simplement d'apparaître assise.

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    Dans sa chaise, en 1916, sur le front. Photo Gallica. Bibliothèque nationale de France

    Pendant la Grande Guerre, l'administrateur de la Comédie-Française a l'idée de créer un Théâtre aux armées pour divertir les soldats du front auquel vont participer les plus grandes vedettes de l'époque. C'est le cas de celle que Cocteau (1889-1963) a baptisée le « monstre sacré » et Victor Hugo « la Voix d'or ». Ce sont les Poilus qui vont surnommer Sarah Bernhardt « la Mère Lachaise » en référence à la chaise à porteurs qu'elle utilise pour venir jusqu'à eux.

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    Cette figure majeure du théâtre français du XIX et du début du XXème siècle repose auprès de sa mère dans la modeste tombe qu'elle a dessinée pour elles deux.