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toile de géricault

  • La tragique histoire du radeau de la Méduse (Acte II)

    Peu de temps après le procès de Hugues Duroy de Chaumareys (1763-1841), Théodore Géricault (1791-1824), alors jeune artiste-peintre de 24 ans, désireux de se faire un nom, est de retour à Paris après un long voyage d'étude en Italie où il a pu étudier les œuvres de Raphaël, de Michel-Ange et du Caravage. Il souhaite se faire remarquer sur la scène artistique parisienne et décide de peindre pour le Salon de 1819 une œuvre monumentale, apte à frapper les esprits. C'est alors qu'il découvre le récit de ce drame écrit par deux des survivants.

    Stupéfié par l'ampleur médiatique qu'a pris l'événement, il acquiert la certitude que la réalisation d'une représentation picturale de ce naufrage ne pourrait qu'aider à établir sa réputation. Géricault prépare soigneusement son tableau. Il commence par faire des recherches approfondies sur le sujet puis se met au travail.

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    Le peintre Eugène Delacroix représenté tête renversée

    Enfermé dans son vaste atelier du faubourg du Roule, le peintre fait poser des modèles professionnels mais aussi les survivants et des membres de son entourage, comme le peintre Eugène Delacroix (1798-1863) au premier plan, au centre, la tête renversée

    Sur la toile, on voit des naufragés à bout de forces, en haillons, hirsutes et émaciés, à bord d'un radeau voguant en pleine mer, malmené par les flots et le vent, sous un ciel menaçant, élevant désespérément leurs bras pour tenter de se faire remarquer d'un bateau navigant au large

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    Au premier plan, un malheureux est allongé sur le dos, complètement nu... Avec cependant des chaussettes ! Et, plus surprenant encore, il n'est pas le seul dans ce cas : les rares personnages du tableau dont on voit les pieds portent eux aussi des chaussettes ! Voilà qui est bien étrange ! En plein été, au large de la Mauritanie actuelle, ce n'était sûrement pas pour éviter les engelures !

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    L'examen sous rayons X de la toile révélant les croquis préparatoires exécutés par le maître montre qu'il avait bien tout d'abord dessiné des pieds nus. Afin de traduire l'éventail de la souffrance humaine, soucieux de véracité et de naturel, Géricault a eu recourt à des «fragments» humains et notamment des membres récupérés auprès de l'hôpital Beaujon. Il a ainsi passé de nombreuses heures à s'exercer à partir de ceux-ci. Mais, au final, concernant la représentation des pieds de ses personnages, après maintes tentatives infructueuses, il choisira finalement de les recouvrir de chaussettes...

     

    Biblio. « Les Pourquoi en images » de Ph. Vandel - Pocket, 2014.