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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 37

  • Une chute salutaire

    19 octobre 1834. A Rouen, à l'extrémité de l'Ile Lacroix, au milieu du Pont de Pierre. En présence du Roi des français Louis-Philippe (1773-1850), des princes de la maison d'Orléans et d'une pléiade de personnalités dont le maire de la ville Henry Barbet (1789-1875), on procède à l'inauguration de la statue de Pierre Corneille (1606-1684). Une œuvre financée par souscription publique et réalisée par le grand sculpteur David d'Angers (1788-1756). Dans le piédestal du monument sont scellés une boite en cuivre contenant des pièces de monnaie ainsi que la liste des souscripteurs et les œuvres complètes du grand dramaturge et poète.

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    Alors qu'elle fait la fierté des rouennais, un grand danger va la menacer. Nous sommes en 1940 pendant la Seconde Guerre mondiale. Les troupes allemandes sont entrées dans la ville. Pour empêcher leur progression d'une rive à l'autre, l'armée française a fait sauter le pont sans que la statue n'ait a en pâtir. Mais l'ennemi, qui a grand besoin de métaux non ferreux pour alimenter son industrie de guerre, demande qu'elle leur soit livrée au plus vite. Dans un premier temps, les autorités locales vont jouer la montre mais, très vite, les pressions se font plus menaçantes.

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    L'architecte de la ville, M. Vial et l'entrepreneur Rettagliati, tous deux chargés de son enlèvement vont alors trouver le moyen de la sauver de la fonte qui l'attend. Curieusement, l'ennemi a estimé le poids de l'ouvrage à 1,5 tonne alors qu'en réalité elle en fait presque 5 ! Ils décident donc de mettre en place le dispositif adéquat qu'ils savent cependant bien insuffisant pour la soulever. Comme prévu, le palan qui se peut soulever au maximum que 2 tonnes cède sous le poids de la charge jetant Corneille à l'eau !

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    A la libération, pour la remonter, il faudra la couper en trois morceaux. Comme le nouveau pont Corneille n'a plus rien à voir avec l'ancien, il est décidé de la placer face au Théâtre des Arts. Son inauguration eut lieu le 29 octobre 1957.

  • Tarte au camembert

    "Un repas sans fromage est une belle à qui il manque un œil»

    Brillat-Savarin (1755-1826)

     

    Le camembert ! Emblème de notre belle Normandie, symbole de la gastronomie française, élu fromage préféré des français ! Il tire son nom du village de Camembert, situé à une trentaine de kilomètres au sud de Lisieux, dans le département de l'Orne (61). En ouvrant une boîte à camembert, on fait mieux que manger du fromage, on hume la France ! Il s'en vend chaque année environ 500 millions de boites soit plus de 15 camemberts par seconde ! Des laitiers, fermiers, pasteurisés, au lait cru, des traditionnels ou des industriels ...

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    Alors, aujourd'hui, rien que pour vous, amis gourmands aux babines alléchées, voici une recette simple de tarte au camembert* à déguster dès sa sortie du four !

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    Prévoir pour un moule à tarte de 28 cm de diamètre :

    Pour la pâte brisée : 200g de farine, 75g de beurre, 1 jaune d’œuf, 2 cuillerées à soupe de lait et /2 cuillerée de sel.

    Pour la garniture : 250g de camembert, 5 œufs, 15cl de crème fraîche, 1 cuillerée d'herbes de Provence, sel et poivre noir du moulin.

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    Confectionnez la pâte brisée en travaillant la farine avec le beurre, le jaune d’œuf, le lait et une demi-cuillerée à café de sel. Laissez-la ensuite reposer au frais pendant 30 minutes.

    Retirez la croûte du camembert et taillez-le en dés.

    Battez les œufs entiers avec la crème fraîche. Ajoutez-y les herbes de Provence. Poivrez.

    Préchauffez le four à 200°C. (th.6).

    Abaissez la pâte brisée. Tapissez-en le moule préalablement beurré. Étalez-y les dès de fromage. Nappez avec le mélange crème-œufs. Faire cuire au four à mi-hauteur pendant 40 minutes.

    Démoulez la tarte sur un plat de service et servez-la chaude.

    Bon appétit.

     

    * Recette extraite de « Variations culinaires » d'A. Et J.-P. Surest – Ed. ANBD-Dieppe, novembre 2006.

  • La soupe à la Reine

    "Marcher sur des œufs", "mettre tous ses œufs dans la même panier", "qui vole un œuf vole un bœuf", "tuer dans l’œuf"...  Les adages autour de la célèbre coquille ne manquent pas ! Ne doit-on pas à Jean de la Fontaine l'un des plus célèbres : « tuer la poule aux œufs d'or  »  ?

    L'Avarice perd tout en voulant tout gagner.
    Je ne veux pour le témoigner
    Que celui dont la Poule, à ce que dit la fable,
    Pondait tous les jours un œuf d'or.
    Il crut que dans son corps elle avait un trésor.
    Il la tua, l'ouvrit, et la trouva semblable
    A celles dont les œufs ne lui rapportaient rien,
    S'étant lui-même ôté le plus beau de son bien.
    Belle leçon pour les gens chiches :
    Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus
    Qui du soir au matin sont pauvres devenus
    Pour vouloir trop tôt être riches ?

    Ce qu'on sait moins en parlant des œufs, c'est que Napoléon disait leur devoir tout bonnement son salut gastrique ! Sujet à d'horribles constipations depuis l'enfance, le médecin en charge de sa santé sur l’Île de Sainte-Hélène, avait recueilli dans ses mémoires, les confidences de l'Empereur sur ce sujet. « Je suis parfois obligé, lui avait-il confié, d'y joindre les boissons douces, le bouillon aux herbes, la diète. Souvent même, tout ce régime ne suffit pas ; je suis forcé de recourir à mon remède héroïque, à la soupe à la reine : cette composition de lait, de jaune d’œuf et de sucre, produit sur moi l'effet d'un purgatif doux et me soulage. »

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    La recette du potage à la Reine date vraisemblablement du XVe siècle et rendrait hommage à Marguerite de Valois (1553-1615), première épouse d'Henri IV t(1553-1610). S'il était servi à cette époque à la table de la Cour une fois par semaine, le jeudi, il rentrait également dans les menus des dispensaires car ses ingrédients en faisaient un remède particulièrement fortifiant.

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    Portrait de Marguerite de France vers 1574

    Sa délicatesse mais surtout son « modus operandi » justifiaient que son élaboration soit confiée à un pharmacien. Dans son « livre de cuisine » (Larousse, 1927), Madame Saint-Ange en a dévoilé la recette : au résumé, une purée de volaille, à laquelle du riz cuit et passé en même temps que celle-ci, apporte la cohésion nécessaire. En ancienne cuisine, on employait à la place du riz de la mie de pain trempée dans du bouillon.

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    Mise à point finale avec des jaunes d’œufs, de la crème et une proportion assez notable de beurre. Si la préparation de ce potage n'offre au demeurant aucune difficulté, l'emploi d'un mortier était indispensable !

     

    Biblio. « Revue d'histoire de la pharmacie » n°134 de 1952 et « L'Histoire à table » d'A. Castelot, Plon, 1972.