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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 36

  • Le plus vieux gisant de France est à Rouen

    La cathédrale Notre-Dame de Rouen abrite le plus vieux gisant de France, un monument funéraire de style roman, authentique et complet, datant du XIIe siècle Il est situé à gauche de la chapelle de la Vierge, dans le déambulatoire. Il s'agit de l'enfeu, c'est-à-dire de la case funéraire aménagée en surélévation par rapport au sol, dans lequel a été déposé le cercueil de l'archevêque de Rouen, Hugues d'Amiens, qui a rendu son âme le 11 novembre 1164.

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    Enfeu de l'archevêque de Rouen, Hugues d'Amiens - Cathédrale Notre-Dame de Rouen

    Retrouvé dans la crypte romane, ce monument funéraire est antérieur à la cathédrale que nous connaissons aujourd'hui et dont la construction a débuté vers 1035.

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    Détail de la baie du chœur de Saint-Ouen de Rouen représentant saint Mellon

    réalisée en 1325/1339

    Tout a commencé avec Saint-Mellon (? - vers 311-312) ! Originaire de Llanlleurog près de Cardiff, cet évêque aurait été missionné dans la deuxième moitié du IIIe siècle par le pape Étienne Ier (?- 257) pour aller convertir les païens de la région de Rotomagus (l'actuelle Rouen). Selon la légende, pour mieux entendre sa prédication, un jeune Gallo-romain du nom de Præcordius serait monté sur le toit de sa maison d'où il aurait fait une chute mortelle. Le crâne fracassé et la cervelle répandue sur le sol ensanglanté, il aurait été miraculeusement ressuscité par l'évangélisateur provoquant ainsi la conversion de nombre de ses auditeurs. En reconnaissance de ce miracle, le père du jeune homme aurait offert sa maison érigée en chapelle et les terrains l'avoisinant pour y célébrer le nouveau culte. Un incendie aux alentours de 260-280, au moment des premières incursions franques, aura raison du quartier tout entier.

    A la fin du IVe siècle, on trouve trace, à proximité d'une basilique édifiée par Saint-Victrice (vers 330-407/415), d'une cathédrale dont des éléments architecturaux sont retrouvés dans la cour d'Albane. Durant son épiscopat, son église va accueillir de nombreuses reliques faisant de Rouen jusque-là peu connue, une nouvelle Jérusalem.

    Un siècle plus tard, ces deux églises sont réunies par des galeries. C'est à cette époque que l'église du nord est dédiée au chapitre canonial et celle du sud à Notre-Dame.

    Au XIe siècle, ce groupe-cathédrale sort très endommagé des invasions vikings. Vers 1030, l'archevêque Robert le Danois (Xe siècle-1037) décide la reconstruction dans un style roman du chœur de la Basilique Notre-Dame. Des travaux d'ampleur qui s'achèveront avec la reconstruction de la nef en 1063.

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    Façade restituée de la cathédrale de Rouen au XIIe siècle – Dessin du sculpteur Jean-Baptiste Foucher (1906)

    Le 14 septembre 1130, Hugues d'Amiens est consacré Archevêque de Rouen. Dès sa prise de fonctions, il met en chantier la « Tour neuve », un beffroi à six mètres au nord de l’ancien massif de la façade romane. Achevée l'année de sa mort, la «  tour Saint-Romain » introduit l’art gothique pour la cathédrale de Rouen.

     

    Biblio. VOCHELET B. et LE CORNU F. « Rouen, itinéraires insolites » Ed. Ysec, 2008.

  • Martin, le patronyme français le plus populaire

    C'est de loin le nom de famille le plus porté en France, en tête du hit-parade des patronymes les plus courants. A la fin du XXe siècle, on estimait que plus de 268 000 Français (1) en étaient porteurs, avec toutefois des disparités régionales.

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    Martin célèbres (de G à D : Claude Martin (1735-1800), Thérèse Martin (1873-1897),

    Jacques Martin (1933-2007) et Roger Martin du Gard (1881-1958)

     

    Ainsi, sur les 41233 « Martin » nés en France entre 1891 et 1915 (2), le département de la Seine-Maritime, se détachant très nettement des autres départements normands, arrive en cinquième position avec 895 individus alors que le Calvados prend la 46ème place avec 364 individus, la Manche la 52ème place avec 334, l'Eure la 57ème place avec 307 et l'Orne la 68ème place avec 250. A la quatrième place, on trouve le département du Gard (983), devancé par celui de la Saône-et-Loire (1147), des Bouches-du-Rhône (1155) et de la Seine (2889).

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    La Charité de saint Martin - Vitraux d'Art de Lorraine, Nancy, 1948

    Église Saint-Martin de Kœnigsmacker - Moselle

    Bien sûr, ce patronyme est associé à saint Martin (en latin « martius » signifiant « guerrier, martial, belliqueux », l'un des principaux saints de la chrétienté, le plus célèbre des évêques de Tour et l'évangélisateur de la Gaule au IVe siècle. Aussi nommé Martin le Miséricordieux ou bien encore saint Martin des Champs, ce saint d'une grande bonté, symbole de charité pour avoir partagé son manteau avec un pauvre mendiant, est né dans l'Empire romain, plus précisément à Savaria, dans la province de Pannonie (actuelle Hongrie) en l'an 316 et est mort à Candes, en Gaule, le 8 novembre 397. Avant de devenir évêque de Tours, il crée de nombreuses paroisses dans toute la Gaule ainsi que deux monastères, l'un, le premier, près de Poitiers, à Ligugé, l'autre à Marmoutier près de Tours. Après sa mort, les deux communautés vont se disputer sa dépouille. Ce sont les Tourangeaux qui, profitant du sommeil des Poitevins, s'emparent de son corps et le transporte en barque jusqu'à chez eux. Aussitôt, en plein mois de Novembre, sur leur passage, les rives de la Loire se transforment en jardin luxuriant, les arbres reverdissent, les plantes fleurissent au milieu d'un concert de chants d'oiseaux. Depuis, chaque fois que l'été s'invite en automne, on parle d'été indien ou « d'été de la Saint-Martin».

    Aucun saint ne fut plus populaire que lui ! Longtemps protecteur des rois de France, il était considéré par les populations médiévales comme le symbole de la victoire du christianisme sur les traditions païennes. Ainsi, son manteau se retrouve dans la dynastie la plus connue du royaume de France. En effet, en 987, le comte de Paris, Hugues, est élu roi par ses pairs à Noyon. Or, il possède l'abbaye de Tours : la postérité en fait notre Hugues Capet (939-941-996) et ses descendants, des Capétiens.

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    Hugues Capet, portant une cape,

    premier roi de la dynastie des Capétiens (987-1328). Gravure de Pigeot

     

    Curieusement, Saint-Martin a été l’ultime victime de la Première guerre mondiale (3). En effet, avant 1919, il était fêté avec moult réjouissances le 11 novembre. Aujourd'hui, ce jour-là, nous célébrons l’Armistice en oubliant quelque peu le saint homme...

     

    (1) DE LAGARDE, O. Les noms de famille en Normandie. Archives et Culture, 1998 - (2) cf. Geopatronyme.com - (3) cf. rfgénéalogie.com -

    Biblio. CHIRAT, D. Surprenant Moyen âge – Quand dix siècles d'histoire éclairent la société d'aujourd'hui. Larousse, 2020.

  • Quand la généalogie génétique lève le mystère...

    « My heart belongs to Daddy » (« mon cœur appartient à papa ») chantait en 1960 Marilyn Monroe ! Un père dont elle ne connaissait que le visage furtivement entrevu sur une petite photo dans la chambre de sa mère. Née le 1er juin 1926 à Los Angeles sous le nom de Norma Jeane Mortenson, elle est officiellement déclarée fille d'Edward Mortensen (1897-1981) et de Gladys Monroe.  Toute son enfance, passée en grande partie entre foyers d'accueil et orphelinats au gré des nombreux allers-retours de sa mère en hôpital psychiatrique, elle va rechercher la vérité sur ce géniteur dont sa mère refuse obstinément de parler. Elle sait au au plus profond d'elle-même qu'elle est bien la fille de l'homme de la photo et non celle du mari de sa mère dont elle réfute totalement la paternité.  La science lui apportera la réponse tant attendue, hélas près de soixante ans après sa disparition.

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    Acte de naissance de Marilyn Monroe

    L'inconnu de la photo s'appelle Charles Stanley Gifford (1898-1965). Contremaître de son état, un physique à la Clark Gable, il porte beau et affiche une réputation établie d'homme à femmes et de coureur de jupons. Toute sa vie, il va multiplier les frasques, mariages, divorces et autres infidélités, passant d'une maîtresse à l'autre et sans se soucier aucunement des conséquences de ses liaisons.

    En 1925, neuf mois avant la naissance de la star, il est bien l'amant de Gladys Monroe (1902-1984), la mère de Marylin. Une aventure sans lendemain dont Marilyn est persuadée être le fruit. Elle n'aura de cesse que de retrouver ce père fantôme. En 1951, quand enfin elle parvient à le joindre par téléphone, il lui répond : « Je suis marié et j’ai une famille. Je n’ai rien à ajouter. Appelle mon avocat !

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    Charles Stanley Gifford et Marilyn Monroe

    C'est seulement cette année que la longue quête de la star va enfin trouver son épilogue. Et ce, grâce à trois de ses cheveux conservés précieusement par le croque-mort des célébrités à Hollywood, celui qui avait réalisé sa toilette mortuaire le 5 août 1962. Ils vont être confiés à un équipe française d'experts en archéologie moléculaire du CNRS de Toulouse. Parallèlement, des généalogistes vont s'employer à retrouver la trace d'une petite-fille de Gifford, laquelle, contactée, va accepter de confier son ADN par prélèvement salivaire.

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    La mèche coupée par l’embaumeur Allan Abbott quelques heures après la mort de Marilyn

    Les ADN des deux femmes sont analysés et comparés. Le résultat est sans appel : Marilyn Monroe est bien la fille biologique de Gifford !

    Une révélation qui pourrait remettre en question le fabuleux héritage laissé par la star, notamment ses droits à l'image, actuellement détenus par une personne sans aucun lien de parenté avec l'actrice.