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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 35

  • Clicquot, un patronyme qui résonne et pas seulement en trinquant !

    Aujourd'hui, Clicquot rime avec Champagne ! Pourtant, cette famille bourgeoise originaire de Flandres ou d'Artois, installée depuis très longtemps dans le département de la Marne, a donné naissance à deux branches principales. Et si l'une s'est distinguée dans le négoce et le commerce du vin, l'autre a brillé dans la construction et l'entretien des orgues.

    Le plus célèbre des représentants de cette dernière branche est considéré comme le plus important facteur d'orgues français du début du XVIIIe siècle. Il se nommait Robert Clicquot (1644-1719). En 1692, c'est lui qui va officier sur l'orgue de la cathédrale Notre-Dame de Rouen, l'une des premières cathédrales d'Occident à en avoir été dotée.

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    Orgue de la cathédrale Notre-Dame de Rouen

    Robert Clicquot a été baptisé à Reims (Marne) le 28 avril 1644. Son père, Jean Nicolas Clicquot, lui-même également facteur d'orgues, est le septième et avant-dernier enfant d' Anthoine Clicquot établi à la fin du XVIe siècle Marchand-Tonnelier à Reims avec son épouse Liesse Le Fricque.

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    Robert apprend le métier avec son beau-frère, Étienne Enocq, le mari de sa demi-sœur Jacqueline. Vers 1679, avec son épouse Marie Colbert, ils vont quitter Reims à la demande d'un parent éloigné de sa femme, un des principaux ministres du roi Louis XIV (1638-1715), Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), tout comme eux originaires de Reims. Colbert lui confie la construction du grand orgue de la Chapelle royale de Versailles. Il est nommé « facteur d'orgue royal » et reçoit le titre d'Officier commensal, lequel va lui valoir de nombreux privilèges comme ceux de porter l'épée et aussi de ne pas payer d’impôts. Après lui, son fils Louis-Alexandre Clicquot (1680-1760) et son petit-fils François Henry Clicquot (1732-1790) poursuivront son œuvre.

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    Barbe Nicole Ponsardin (1777-1866), la veuve de François Clicquot, descendant à la 5ème génération de Victor, fils aîné d'Antoine et Liesse Le Fricque et frère de Robert, deviendra célèbre sous le nom de Veuve Clicquot.

    Pour la petite histoire, le patronyme Cliquot, principalement porté dans l'Aisne et l'Oise ainsi que dans les Ardennes, est le diminutif de «Clicq » ou « Clique », surnom onomatopéique qui pourrait avoir été donné à un sonneur de cloches ou à un porteur de clochette ...

  • Les quatorze chats du Cardinal

    Lucifer, Ludovic-le-Cruel, Rubis-sur-l'Ongle ? Des surnoms de dictateurs ou de truands ? Pas du tout mais ceux de trois des quatorze chats du Cardinal de Richelieu (1585-1642). Cet homme de pouvoir à la réputation de tyran, qui tenait le peuple en général et les femmes en particulier en piètre estime, débordait de tendresse pour tous ces félins dont il s'entourait et qui seuls réussissaient à le divertir et le délasser !

     

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    La distraction de Richelieu - Charles Édouard Delort (1841-1895)

    Pour se rapprocher du roi Louis XIII (1601-1643) qui résidait au Louvre et dont il était l'éminence grise, le prélat, pair de France et principal ministre, s’était aménagé une humble demeure dans l’actuel Palais-Royal connu à l’époque sous le nom de Palais-Cardinal. Attenante à sa chambre se trouvait la « chatterie », le domaine privé de ses félins. Chaque matin, avant d’attaquer un longue journée, il consacrait un peu de temps à jouer avec eux. Et le soir venu, c'est avec soin qu'il choisissait celles et ceux qui partageraient son repos.

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    Pour le bien être de ces animaux et leur surveillance, il avait recruté un médecin ainsi que deux domestiques qui leur était tout spécialement dévolus.

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    Tableau de Pollyanna Pickering

    Avant de succomber après de longues années de souffrance à une blennorragie, maladie sexuellement transmissible contractée pendant sa jeunesse, il prit soin d’inscrire ses 14 chats, en quelque sorte sa descendance, sur son testament. C'est ainsi que leurs noms vont rentrer dans l’histoire : Felimare, Gavroche, Gazette, Lucifer, Ludovic le Cruel, Ludoviska, Mimi-Paillon, Mounard le Fougueux, Perruque, Pyrame et Thysbé, Racan, Rubis sur l’ongle et Serpolet. Des noms plutôt inventifs et qu'ils devaient à leur fourrure ou à leur caractère. Ainsi, Lucifer était noir comme le jais, Ludovic-le-Cruel, tueur de rats invétéré et Rubis-sur-l'ongle buvait son lait jusqu'à la dernière goutte. Sans oublier sa favorite, Soumise, qu'il qualifiait de « chatte fort douce et fort caressante »….

  • Et que ça saute !

    Il pleut et les enfants s'ennuient... Et si vous leur faisiez des crêpes ? Simplement de la farine, du lait, du sel et des œufs. Sucrée ou salée, légère ou gourmande, la crêpe est facile à réaliser, s'adapte à toutes les garnitures et plaît aux petits comme aux grands.

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    Les historiens établissent son origine à 7000 an avant Jésus Christ. A cette époque, d'après-eux, il s’agissait d’une galette assez épaisse, réalisée avec une pâte mêlant de l’eau et diverses céréales écrasées. Une pierre plate, bien chaude, permettra par la suite sa cuisson.

    Plus près de nous, on trouve la plus vieille recette répertoriée de crêpe dans « Le Ménagier de Paris » de 1390  :

    « Prenez de la fleur et destrempez d’œufs tant moyeux comme aubuns, osté le germe, et le deffaites d'eaue, et y mettez du sel et du vin, et batez longuement ensemble : puis mettez du sain sur le feu en une petite paelle de fer, ou moitié sain ou moitié beurre frais, et faites fremier ; et adonc aiez une escuelle percée d'un pertuis gros comme vostre petit doit, et adonc mettez de celle boulie dedans l'escuelle en commençant au milieu et laissiez filer tout autour de la paelle ; puis mettez en un plat, et de la poudre de sucre dessus. »

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    Miniature du Ménagier de Paris.

    La plus célèbre des crêpes est certainement la crêpe Suzette qui doit son nom à Suzanne Reichenberg (1853-1924), actrice de la Comédie-Française. Dessert traditionnel fait d'une crêpe accompagnée d’une sauce au beurre, au sucre caramélisé, au jus d'orange ou de mandarine, avec des zestes d’agrume et de l’alcool, en général du Grand Marnier.

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    Suzanne Reichenberg (1853-1924)

    Quant à la plus fine, la crêpe dentelle, c'est une spécialité bretonne qui, comme souvent en cuisine, est née d'une maladresse de cuisinière. Une quimpéroise, Marie Catherine Cornic (1857-1917) aurait oublié sa crêpe fine sur le billig, la plaque en fonte sur laquelle on la fait cuire. Elle la plie délicatement en huit et de la met de côté. Un peut plus tard, elle s’aperçoit que le beurre et le sucre dont elle l’avait nappée ont doucement caramélisé et l’ont rendue, en refroidissant, croustillante à souhait.

    Allez, on s'y met !  Et bonne dégustation !