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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 53

  • Ce que notre code de la route doit à un normand...

    Voilà un siècle, le 27 mai 1921, est promulgué le décret concernant « la réglementation de l’usage des voies ouvertes à la circulation publique » que le public appellera rapidement « le Code de la Route », un document en sept chapitres sensé réguler la circulation des automobiles, bicyclettes, piétons et voitures attelées (on compte seulement 17% de véhicules (automobiles et motocyclettes compris) à moteur contre 48% de voitures hippomobiles). S'il n'oblige pas la circulation à droite de la chaussée et qu'il n'impose pas encore de limitation de vitesse, ce premier et officiel code de la route prévoit tout de même que les automobilistes doivent « rester maîtres de leur véhicule en toutes circonstances. »

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    Pour la petite histoire, la gestation de notre code de la route a demandé pas moins de 16 années de réflexion... Tout a commencé avec le Premier Congrès international de tourisme et de circulation automobile sur routes des 11-16 décembre 1905. Pour la première fois, un normand originaire de Vimoutiers (Orne), Jules Perrigot (1861-1942), président de l'Automobile Club des Vosges, présente son « code de la route », un document « non officiel » de cinq pages et dix articles, véritable règlement de « bonne conduite », qu'il a rédigé et qu'il s'apprête à publier. Séduits, les dirigeants de l’Automobile Club de France, puis ceux de l’Association Générale Automobile et de la Fédération des Automobiles Clubs Régionaux vont l'adopter dans la foulée.

     

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    Acte de naissance de Paul Jules Perrigot - Etat civil de Vimoutiers - Archives Départementales de l'Orne

    Jules Perrigot est fils d'un ornais fabricant de toiles. S'étant installé à Paris à la suite du décès de ses parents, il y suit des études de droit et obtient un diplôme d'ingénieur de l’École Centrale des Arts et Manufacture. A 26 ans, il s'éprend de Claire Masure, une jeune fille de bonne famille qu'il épouse à Arches (Vosges), le 11 février 1888. Il fait ce qu'on appelle « un beau mariage » : elle est l'héritière de Léon Masure, propriétaire des Papeteries d'Arche, lequel va trouver la mort en 1897 dans l'incendie du Bazar de la Charité. Jules Perrigot prend alors la direction de l'entreprise familiale. En remplacement du lucratif marché du timbre-poste que l'entreprise a perdu, il investit avec succès dans la production du papier-monnaie à destination non seulement de pays d'Europe, mais aussi d'Afrique, d'Asie et même d'Amérique. Passionné d'automobile, il sillonne les routes de France au volant de sa De Dion-Bouton. Mais même si, à cette époque, la vitesse des engins à moteur ne permet pas de dépasser les trente km/heure, les accidents et accrochages sont fréquents : on roule aussi bien à droite qu'à gauche ou au centre de la route et il n'existe ni priorité, ni panneau de signalisation routière, ni permis de conduire, ni auto-écoles ! Notre normand en fait à maintes reprises la triste expérience. Pour y remédier, il décide de proposer la première réglementation française de la circulation.

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    Son initiative ayant été jugée pertinente, en 1909, le Gouvernement d'Aristide Briand (1862-1932) engage la mise en place d'une Commission temporaire chargée de proposer « un projet unifiant, codifiant les différents textes régissant les circulations attelées cycliste et automobile », laquelle donnera naissance à ce code de 1921 qui sera légèrement remanié l'année suivante. Parmi les ajouts, l'institution d'un « certificat de capacité », ancêtre de notre « permis de conduire », la reconnaissance officielle de la femme au volant et l'instauration d'un âge minimum fixé à 18 ans pour la conduite des automobiles et à 16 ans pour celle des motocyclettes.

  • Saucisson du marin, régal des terre-neuvas

    Un saucisson normand ? Rien d'extraordinaire à priori. Un saucisson du marin ? Voilà qui est plus original !

    Qu'a t'il de particulier ce saucisson du marin êtes-vous entrain de penser ? Il s'agit d'une recette traditionnelle mise au point pour les terre-neuvas, ces pêcheurs du littoral et notamment de Fécamp qui, du XVIe au XXe siècle, partaient de longues semaines en mer pêcher la morue sur les Bancs de Terre-Neuve, au large du Canada. A bord, il fallait se nourrir et la conservation des aliments passait par la salaison. Une méthode qui convenait particulièrement à la viande de porc.

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    Le saucisson du marin, péché-mignon de ces hommes aux conditions de vie des plus rudes, était fabriqué à base d'échine entière non broyée, séchée à l'air pur et salée au sel marin. Entourés de paille destinée à absorber l'humidité de la viande, ils étaient ensuite stockés dans des caisses en chêne et pouvaient se conserver dès lors plusieurs mois.

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    Pour vous, amis gourmands aux babines alléchées, cette recette de saucisson du marin en salade cressonnée*.

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    Pour 8 personnes, prévoir 1 saucisson du marin**, un bouquet de cresson, 1/2 botte d'asperges vertes, 50 g de parmesan, de l'huile d'olive, du vinaigre balsamique blanc, du sel et du poivre du moulin.

    Trier le cresson et ôter les grosses tiges. Le Rincer. Éplucher les asperges vertes, les couper en deux dans le sens de la longueur puis en tronçons biseautés. Les faire cuire 4 minutes à l'eau bouillante saler. Faire rafraîchir. Réaliser la vinaigrette et assaisonner le cresson. Couper des tranches fines de saucisson ainsi que des lamelles de parmesan. Servir de préférence en verrines.

     

    Bon appétit !

     

    * Recette extraite de la revue "Normands en cuisine" n°1 -2013.

    ** Le saucisson du marin peut être éventuellement remplacé par de la coppa.

  • Une beauté carthaginoise, un roman, un opéra et un petit gâteau...

    Tout est né d'un roman, celui du normand Gustave Flaubert (1821, Rouen - 1880, Croisset) dont en célèbre cette année le bi-centenaire de la naissance ! Son second roman, « Salammbô ». Un roman historique qui commence par ces mots « C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar... »

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    Il a été publié le 14 novembre 1862, soit cinq ans après "Madame Bovary". Cette fois, l'histoire a pour toile de fond nonpas les mœurs de province mais le conflit qui opposa au IIIe siècle avant J.-C. la ville de Carthage en Tunisie aux Mercenaires barbares qu'elle avait employés pendant la première guerre punique. Le personnage éponyme de ce roman, Salammbô, fille du Général carthaginois Hamilcar, est prêtresse de la déesse Tanit. Fascinés par sa beauté, les guerriers Mâtho et Narr'Havas en tombent follement amoureux. Pour elle, Mâtho vole le voile de Tanit. Une véritable offense dont la survie de la ville de Carthage va dépendre. Pour le récupérer, Salammbô se donne à Mâtho. Les guerres se poursuivent et Mâtho est fait prisonnier. Il meurt torturé et déchiqueté par la foule. Victime de cette scène horrible dont elle est témoin, Salammbô, sur le point d'épouser Narr'Havas, trépasse à son tour.

    C'est en Normandie, à Croisset, petit hameau de Canteleu situé en Seine-Maritime, qu'à partir du 5 juin 1858, après plusieurs séjours de « repérage » et de prises de notes à Constantine, Tunis et Carthage, Flaubert entame la rédaction de son « Salammbô » qui lui demandera pas moins de 4 ans de travail. Sa propriété est située au bord de la Seine. Il l'a héritée de son père, le docteur Achille Cléophas Flaubert (1784-1846) qui l'avait acquise en 1844. Gustave y vivra 35 ans et c'est là qu'il écrira l'essentiel de son œuvre.

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    Ernest Reyer (1823-1909)

    Son ami, le compositeur français Ernest Reyer (1823-1909), s'inspira de cette histoire pour composer sa dernière grande œuvre. Son opéra « Salammbô », sera présenté en avant-première au Théâtre des Arts de Rouen, le 23 novembre 1890.

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    Et c'est la même année que, pour célébrer le succès de cet opéra, un pâtissier parisien créera le « Salambo », un délicieux petit gâteau plus large et plus court qu'un éclair, en pâte à choux garni de crème pâtissière au kirsch puis glacé au fondant vert ou caramel et nappé sur l'une de ses extrémités de vermicelles en chocolat.