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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 55

  • Un breton au patronyme normand

    Voyez cet acte de baptême relevé sur le registre paroissial de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) en date du 12 décembre 1773.

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    Archives Départementales 35, paroisse de St-Malo, collection communale, Baptêmes p 32/34

    C'est celui de Surcouf, le "roi des corsaires". Ce célèbre malouin a harcelé les marines marchandes et militaires britanniques, ses ennemies, sur toutes les mers d'Europe et d'Inde. Redoutable et redouté à tel point qu'il paraît que son nom était utilisé comme équivalent du croquemitaine par les jeunes mamans anglaises pour calmer leurs enfants trop turbulents.

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    Robert Surcouf (1773-1827)

     

    Mais saviez-vous que "Surcouf" est à l'origine un nom de famille normand ? Tout droit sorti du Nord Cotentin ? D'ailleurs aux Moitiers-d'Allonne, commune du département de la Manche, un hameau porte ce nom. Si pour certains, il est un dérivé de "ulfr" signifiant "loup", et pour d'autres, de "surt", variante de "svart" signifiant "noir" et de "kufr" signifiant "bossu", une chose est certaine, ce patronyme provient bien du norrois !

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    Surcouf n'ignorait pas ses racines normandes. D'ailleurs, son blason porte "au chef un léopard normand d'or passant sur champ de sable de sénestre à dextre". Il avait acquis en 1795 à Quettreville-sur-Sienne près de Coutances, à proximité des plages d'Agon-Coutainville, Hauteville-sur-Mer et Granville, un manoir du XVIe siècle où il séjournait régulièrement accompagné de sa famille et dont il fit un repère.

    Il y organisait chaque année une fête, celle des « frères de la côte », à laquelle il conviait ses amis corsaires normands et bretons. Cette propriété demeura dans sa famille jusqu'en 1860, date à laquelle son petit-fils s'en sépara.

    Le navigateur s'est éteint, riche et puissant, le 8 juillet 1827 près de Saint-Servan. Inhumé dans sa ville natale, sa tombe porte cette épitaphe : « Un célèbre marin a fini sa carrière / Il est dans le tombeau pour jamais endormi / Les matelots sont privés de leur père / Les malheureux ont perdu leur ami. »

     

  • Comment se mesure la parenté

    La parenté, ce lien familial qui relie des personnes entre elles, est la clé de voûte de la généalogie. Si la définir est une question de vocabulaire, la mesurer fait appel à deux liens fondamentaux. Le premier est juridique : la parenté est le résultat d'une alliance entre deux personnes. Le second est biologique : c'est celui de la filiation

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    La Sainte Parenté – Huile sur panneaux de chêne de Maarten De Vos (1532-1603)

    Entre les individus qui descendent l'un de l'autre existent des liens de parenté directe. Entre ceux qui descendent d'un ancêtre commun existent des liens de parenté collatérale.

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    Le lien de parenté s’établit par le nombre de générations. Chaque génération s’appelle un "degré". La suite des degrés forme la ligne. On appelle ligne directe, la suite des degrés entre les personnes qui descendent l’une de l’autre et ligne collatérale, la suite des degrés entre les personnes qui ne descendent pas les unes des autres, mais d’un auteur commun.

    Le code civil et le code de droit canonique calculent de la même manière les degrés en ligne directe mais diffèrent pour compter ceux en ligne collatérale.

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    Méthodes de parenté : droit civil et canon*

    En droit civil, le degré de parenté se compte en totalisant le nombre de degrés séparant chacun des parents de l'ancêtre commun. En partant d'un des époux on remonte jusqu'à l'ancêtre commun puis on redescend jusqu'à l'autre époux en comptabilisant le nombre de générations traversées.

    En ligne directe, on compte autant de degré qu’il y a de générations entre les personnes. Un père et son fils sont parents au premier degré, un frère et une sœur sont parents au deuxième degré, des cousins "germains" sont parents au quatrième degré.

    En ligne collatérale, les degrés entre deux parents se comptent :

    • par génération, en remontant depuis l’un des parents jusqu’à l’auteur commun (ce dernier non compris dans le décompte),

    • puis par génération en descendant jusqu’à l’autre parent.

    Ainsi deux frères sont au 2ème degré, l’oncle et le neveu sont au 3ème degré, les cousins germains au 4ème.

    Dans le tableau ci-dessus, Joseph est parent au 5ème degré avec Marie et réciproquement.

    En droit canonique, on calcule les degrés en comptant le nombre de générations (ou de personnes) à partir d'un individu jusqu'à l'ancêtre commun . En ligne collatérale, il faut compter les degrés de chacune des lignes directes jusqu'à l'ancêtre commun, mais sans additionner. Le degré de parenté s'exprime en une seule donnée si les personnes intéressées appartiennent à la même génération. Un père et son fils comme un frère et une sœur sont parents au premier degré. Par contre, des cousins germains sont parents au deuxième degré et des cousins et cousines issus de germain au troisième degré. A contrario, il s'exprime en deux données s'ils appartiennent à des générations différentes. Un oncle et sa nièce sont parents du premier au deuxième degrés, un petit-neveu et sa grand-tante sont parents du troisième au premier degrés.

    Dans le tableau ci-dessus, Joseph descend à la 3ème génération d'Antoine et Jeanne, ancêtres dont descend Marie à la 2ème génération. Joseph est donc parent du 3ème au 2ème degré avec Marie et inversement Marie est parente du 2ème au 3ème degré avec Joseph.

    A suivre...

    *Tableau issus de la revue Votre-Généalogie n°38, article de T. Neulat.

  • Un poisson d'avril à la normande !

    De la morue ou du cabillaud ? En fait, au niveau des espèces, morue et cabillaud ne font qu'un ! "Morue" est un nom commun qui désigne en français des poissons de l'ordre des Gadiformes, des poissons vivant dans des eaux froides comme les morues, les aiglefins (haddock), les merlans et les lieus... Le nom "morue" vient du breton "mor" (mer) et du vieux français "luz" (brochet). Cabillaud est une altération du mot "bacalao", qui signifie morue en espagnol. Le cabillaud se mange frais ou après décongélation, tandis que la morue est salée et séchée.

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    En Normandie, de Granville à Fécamp, la pêche à la morue fut longtemps un véritable moteur économique. Née au XIe siècle, avec l'invasion des Vikings, cette pêche va prendre son essor dès le XVIe siècle avec la grande aventure des terre-neuvas, ces marins qui s’embarquaient pour huit à neuf mois pêcher la morue dans les Grands Bancs de Terre-, au large du Canada.

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    La recette de ce dimanche, amis gourmands aux babines alléchées, est celle de la morue à la normande*. Elle ne vous demandera qu'une trentaine de minutes de préparation et seulement 25 minutes de cuisson.

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    Pour la réussir, prévoir 1,2kg de morue salée, 1 kg de petites pommes-de-terre, 1 litre de lait, 20cl de crème liquide, 50 g de beurre, 1 bouquet de ciboulette, 1 citron, du sel et du poivre.

    Faire tremper la morue 12 heures dans de l'eau froide en renouvelant l'eau 2 ou 3 fois.

    Égouttez-la et coupez-la en morceaux. Les mettre dans une casserole, couvrir largement de lait et porter doucement à ébullition. Régler le feu pour que le lait frémisse pendant 5 minutes puis éteindre, couvrir et laisser pocher 10 minutes.

    Égouttez en réservant un grand verre de lait de cuisson, puis effeuillez la morue en éliminant la peau et les arêtes.

    Pelez les pommes-de-terre, les couper en deux et les faire cuire environ 10 minutes à l'eau. Puis les écraser très grossièrement dans un saladier. Ajoutez le lait, la moitié de la ciboulette ciselée, du sel et du poivre.

    Disposez les pommes-de-terre écrasées dans un plat, les couvrir de morue, nappez de crème et enfournez pour 15 minutes (Th. 6 - 180°).

    Sortir le plat du four, parsemez du reste de ciboulette ciselée, décorez de quartiers de citron et servir aussitôt.

    Bon appétit.

     

     

    Recette extraite de Tendance-Ouest Rouen Presse.