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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 56

  • Inconnu au calendrier

    Dans la tradition de l’Église, il était de coutume d’honorer les martyres, en leur attribuant un jour qui porte leurs noms. Dès lors, pour nos ancêtres, toute commémoration, toute action, tout projet dans le temps était désigné non par le jour du mois mais par le nom du saint qui y était associé sur le calendrier. On ne se mariait pas le 25 août mais à la Saint-Louis, on ne payait pas ses dettes le 29 septembre, mais à la Saint-Michel, etc...

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    Le mois de janvier des Heures d'Egerton (folio 6). Enluminure sur parchemin

    Et à la Saint-Glingin ? Bien sûr, même en cherchant bien, vous ne trouverez pas la Saint-Glingin sur le calendrier car il n'existe pas ! Et, soit dit en passant, heureusement pour tous les nouveaux-nés !

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    Statue de Sinte-Juttemis, le saint Glinglin néerlandais, à Breda (Pays-Bas) en 2008

     

    Dans l'expression « à la Saint-Glinglin » , « saint » a été confondu par homophonie avec le mot « seing » qu'on retrouve dans « blanc-seing » ou sous « seing-privé ». Issu du latin « signum », il signifie « signe » ou « signal » dans le sens de sonnerie de cloche. A noter que le « toscin », qui s'écrit également « tocseing » cette sonnerie de cloche à coups répétés et prolongés utilisée pour donner l’alarme, a la même origine : de l’ancien provençal « tocasenh », formé de « toca », dérivé de « tocar », sonner (les cloches) et de « senh », cloche, issu du latin « signum ».

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    Associé à l’onomatopée burlesque « glinglin », le son d'une cloche qu'on agite, sans doute dérivée du verbe « glinguer, » lui-même issu de l’allemand « klingen » pour « sonner », l'expression « à la Saint-Glinglin » signifie au final "quand les cloches sonneront". Une façon de repousser une échéance au jour où les cloches du Jugement dernier sonneront pour signaler la fin des temps.

     

    Biblio. « Romanesque – La folle aventure de la langue française » de L. Deutsch – Ed. Michel Lafon, 2018

  • De la politique au théâtre

    Marius Escartefigue : un nom qui sent bon la Provence, le Vieux-Port de Marseille et bien sûr Marcel Pagnol (1895-1974). C'est en 1929 que "naît" sous sa plume "Marius", premier acte d'une trilogie théâtrale qui fera l'objet d'une adaptation cinématographique en 1931. Pierre Fresnay (1897-1975) et Paul Dullac (1882-1941) en sont les interprètes. Le premier incarne Marius Ollivier, le fils de César propriétaire du bar de la Marine, qui, bien qu'amoureux de Fanny, décide de partir à l'aventure sur les océans. Le second prête ses traits à Félix Escartefigue, mari honteusement trompé et capitaine du « ferry-boite » lequel effectue des allers-retours dans le Vieux-Port plusieurs fois par jour.

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    Paul Dullac dans le rôle d'Escartefigue

     

    "Squarciafichi" qui a donné "Escartefigue" en provençal, est un patronyme d'origines ligures-génoises que l'on peut traduire par "déchirer les figues". Il peut s'agir soit d'un lieu-dit soit d'un sobriquet. En effet, en dialecte ligure, le mot "figue" désigne également le sexe féminin et, en Provence, être qualifié "d'Escartefigue", c'est être un conjoint déshonoré.

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    Marius Escartefigue (1872-1957)

     

    Savez-vous que Marius Escartefigue a réellement existé ? Cet ingénieur civil, né à Marseille, le 2 novembre 1872, fut élu, malgré une réputation souvent mise à mal, maire de la ville de Toulon de 1904 à 1909 et Président du Conseil Général du Var durant deux mandats, de 1928 à 1932 puis de 1936 à 1940. Epinglé à de multiples reprises pour des montages financiers qualifiés d'« acrobatiques », condamné pour escroquerie au préjudice de l'Etat en avril 1916, traînant de surcroît, au sortir de la Première-Guerre Mondiale, une casquette de déserteur, il entreprendra avec succès la reconquête de sa mairie. Après avoir voté en Juillet 1940 en faveur de la remise des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, il sera démis de son mandat départemental en novembre de la même année.

     

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    "Cherbourg éclair" - Journal du 19 avril 1916

     

    Durant toutes ces années, l'homme fait régulièrement la une de la presse. C'est, semble-t'il, le bruit médiatique fait autour de son nom qui inspira à Marcel Pagnol les patronymes de ses héros.

     

     

    Biblio. "L'Evêque Cauchon et autres noms ridicules de l'histoire" de B. Fuligni - Ed. Les Arènes, 2017.