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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 50

  • Chauffe Marcel !

    Milieu du XIXe siècle. Au cœur de la ville de Paris. Les « forts des halles » sont à l'ouvrage. Ces manutentionnaires sont facilement identifiables grâce à leur vastes chapeaux, « le coltin », lesquels, dotés d’un disque de plomb, permettent de supporter de lourdes charges sur la tête. D'ailleurs, pour être embauchés, ils devaient montrer qu'ils étaient capables de porter une charge de 200 kg sur une distance de 60 mètres. Ensuite, dix heures par jour et par tous les temps, été comme hiver, avec leurs lourds chargements sur le dos ou à bout de bras, ces costauds sillonnaient les allées des halles de la capitale, l'un des plus grands marchés du monde qu' Émile Zola (1840-1902) avait baptisé «le ventre de Paris ».

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    Pour se protéger du froid glacial et surtout des courants d'air, sous leur blouse, ils se couvrent de plusieurs vêtements de laine, des tenues qui, si elles protègent efficacement les reins, nuisent cruellement à l'aisance gestuelle.

    C'est pour cette raison qu'un jour, l'un d'entre-eux, se sentant par trop entravé dans ses mouvements, va avoir l'idée, afin de  libérer ses bras, de couper les manches de son vêtement de corps. Sans le savoir, cet homme va lancer la mode du débardeur.

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    C'est là une révolution vestimentaire qui va intéresser Marcel Eisenberg, un bonnetier de Roanne (Loire). Dans son usine de confection, il sera le premier à produire en série ce nouveau maillot de corps sans manche auquel il donne son propre prénom, « Marcel », un prénom dérivé du latin « marcus » qu'on peut rapprocher du grec « martikos » signifiant « consacré au dieu Mars ».

    Très vite, son « marcel » va être adopté par les ouvriers et les agriculteurs qui, appréciant son confort, le portent sous leur chemise, avant d'aller rejoindre le paquetage des Poilus de la Première Guerre mondiale et plus tard encore la valise des premiers bénéficiaires des congés payés.

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    Charles Vanel (1892-1989) et Yves Montand (1921-1991) dans « Le salaire de la peur » (1953)

    En 1951, dans 'Un tramway nommé désir, », le marcel s'affiche on ne peut plus « sexy » sur le torse viril de l'acteur américain Marlon Brando (1924-2004). Séduits, d'autres artistes vont lui emboîter le pas comme Yves Montand (1921-1991) dans « Le salaire de la peur » en 1953, Robert de Niro dans « Raging Bull » en 1980 ou Bruce Willis dan s « Piège de cristal » en 1988.

    Adopté par la gente féminine, le « marcel », en coton et près du corps, ne tardera à se faire un nom de ce prénom en entrant triomphalement tant sur les podiums des créateurs que dans l'édition de 1980 de notre dictionnaire !

     

    Merci au site //lestricotsmarcel.com/pages/histoire

  • Inconnu au calendrier

    Dans la tradition de l’Église, il était de coutume d’honorer les martyres, en leur attribuant un jour qui porte leurs noms. Dès lors, pour nos ancêtres, toute commémoration, toute action, tout projet dans le temps était désigné non par le jour du mois mais par le nom du saint qui y était associé sur le calendrier. On ne se mariait pas le 25 août mais à la Saint-Louis, on ne payait pas ses dettes le 29 septembre, mais à la Saint-Michel, etc...

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    Le mois de janvier des Heures d'Egerton (folio 6). Enluminure sur parchemin

    Et à la Saint-Glingin ? Bien sûr, même en cherchant bien, vous ne trouverez pas la Saint-Glingin sur le calendrier car il n'existe pas ! Et, soit dit en passant, heureusement pour tous les nouveaux-nés !

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    Statue de Sinte-Juttemis, le saint Glinglin néerlandais, à Breda (Pays-Bas) en 2008

     

    Dans l'expression « à la Saint-Glinglin » , « saint » a été confondu par homophonie avec le mot « seing » qu'on retrouve dans « blanc-seing » ou sous « seing-privé ». Issu du latin « signum », il signifie « signe » ou « signal » dans le sens de sonnerie de cloche. A noter que le « toscin », qui s'écrit également « tocseing » cette sonnerie de cloche à coups répétés et prolongés utilisée pour donner l’alarme, a la même origine : de l’ancien provençal « tocasenh », formé de « toca », dérivé de « tocar », sonner (les cloches) et de « senh », cloche, issu du latin « signum ».

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    Associé à l’onomatopée burlesque « glinglin », le son d'une cloche qu'on agite, sans doute dérivée du verbe « glinguer, » lui-même issu de l’allemand « klingen » pour « sonner », l'expression « à la Saint-Glinglin » signifie au final "quand les cloches sonneront". Une façon de repousser une échéance au jour où les cloches du Jugement dernier sonneront pour signaler la fin des temps.

     

    Biblio. « Romanesque – La folle aventure de la langue française » de L. Deutsch – Ed. Michel Lafon, 2018