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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 31

  • La tragique histoire du radeau de la Méduse (Acte I)

    C'est l'une des pièces phare du Louvre : « Le Radeau de la Méduse », l’œuvre la plus célèbre du peintre rouennais Théodore Géricault (1791-1824) fut présentée au Salon le 25 août 1819 sous le titre générique « Scène de naufrage ». Pour ce tableau de très grande dimension (491 cm de hauteur et 716 cm de largeur), l'artiste s'est inspiré d'un épisode tragique de l'histoire de la marine coloniale française.

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    L'histoire débute à la fin du printemps 1816, le 17 juin. Ce jour-là, à la demande du roi Louis XVIII (1755-1824), quatre navires de la marine marchande appareillent avec pour mission reprendre possession des comptoirs de la France ravis par les Anglais quelques années plus tôt. L'un de ces bâtiments, « La Méduse » est une frégate de 47 mètres de long. A son bord, quelque 400 passagers, fonctionnaires, militaires, scientifiques et colons ainsi qu'une cargaison de matériel à déposer à Saint-Louis (Sénégal). A son commandement, un capitaine royaliste quinquagénaire, Hugues Duroy de Chaumareys (1763-1841) qui n'a plus navigué depuis 25 ans. Son incompétence et son obstination seront à l'origine du naufrage de « La Méduse » et de son équipage.

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    Jugez plutôt. Dès le départ de France, il prend la malheureuse initiative de distancer les trois autres bâtiments, se retrouvant ainsi seul à voguer vers les côtes africaines. Arrivé à une cinquantaine de kilomètres des côtes de la Mauritanie, se passant de la lecture des cartes et de l'avis de ses officiers, il se trompe dans la position de son navire par rapport au banc d'Arguin, un vaste ensemble de bancs de sable, réserve naturelle mauritanienne et obstacle bien connu de tous les marins. Négligeant les manœuvres à accomplir pour contourner l'obstacle, « La Méduse » s'y échoue brutalement l'après-midi du 2 juillet 1816.

    Des tentatives sont menées pour remettre la frégate à flot. En vain. Hélas, après quelques jours d'immobilisation, une tempête se lève et secoue le voilier jusqu'à y ouvrir des voies d'eau et briser sa quille. L'abandon est décidé alors que le désordre a déjà commencé à s'emparer des passagers et de l'équipage. C'est l'heure du sauve-qui-peut. Les six canots et chaloupes du navire étant insuffisants pour transporter la totalité des personnes à bord , un radeau de fortune en bois de vingt mètres sur six est fabriqué à la hâte à partir de quelques planches récupérées. 152 personnes, les moins chanceuses, s'y s'entassent. Le radeau était sensé être remorqué jusqu'au littoral mais très vite les amarres qui le relient aux canots se rompent et il part à la dérive. Ont-elles cédé sous le poids de l'embarcation ? La violence des vagues ? Ou furent-elles rompues volontairement ?

    Quoi qu'il en soit, alors que le convoi où se trouvait Chaumareys finit par rejoindre Saint-Louis, sur le radeau de La Méduse, c'est le début du cauchemar. Sans voiles, ni rames, ni vivres, ni eau, la tension monte rapidement et les conflits éclatent. Certains se jettent volontairement dans les eaux infestées de requins, d'autres sont balancés par-dessus bord, d'autres encore ont les jambes broyées par des rondins de bois mal fixés... Brûlés par le soleil, affamés et assoiffés, les naufragés vont jusqu'à ronger les cordages du radeau, leurs chapeaux ou leurs ceintures et certains vont même se livrer au cannibalisme.

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    Portrait de Théodore Géricault (vers 1822-1823) par Horace Vernet (1789-1863)

    Si bien que le 17 juillet, lorsque le brick « L'Argus » apparaît à l'horizon, ils ne sont plus qu'une quinzaine de survivants. Et cinq d'entre eux vont mourir avant l'arrivée à Saint-Louis.

    L'affaire va faire grand bruit. En début d'année 1817, le conseil de guerre maritime condamnera Chaumareys, reconnu coupable du naufrage de son bateau, à trois années d'emprisonnement et à être « rayé de la liste des officiers de la marine, et à ne plus servir ».

    A suivre....

  • Une incroyable descendance

    Son surnom de « Grand-mère de l'Europe », elle l'a bien mérité ! La reine Victoria du Royaume-Uni (1819-1901) est l'aïeule d'une formidable lignée de princes et de princesses qui furent mariés et ont régné dans les plus grandes cours royales et impériales de l'époque, en Europe et dans le monde entier.

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    Exceptionnel cliché datant de 1894 de la matriarche Victoria entourée de sa nombreuse descendance

    Mère à 21 ans et grand-mère à 39 ans, son règne de 63 ans et sept mois fut le et le troisième plus long pour un monarque au niveau mondial après celui du roi de France Louis XIV (1638-1715) et celui de son arrière-arrière-petite-fille Élisabeth II (1926-2022).

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    Victoria et sa famille en 1846 par Franz Xaver Winterhalter

    Elle et son mari, le prince consort Albert de Saxe-Cobourg-Gotha (1819-1861), ont 9 enfants qui leur ont donné 43 petits-enfants, 110 arrière-petits-enfants, 237 arrière-arrière-petits-enfants, 479 arrière-arrière-arrière-petits-enfants, plus de 820 arrière-arrière-arrière-arrière-petits-enfants.

    Par des mariages prestigieux, ceux-ci vont engendrer bon nombre de princes qui vont s'installer notamment sur les trônes d'Europe et y établir des dynasties dont certaines règnes encore aujourd'hui.

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    Ainsi, Victoria est l'ancêtre de Guillaume II d'Allemagne (1859-1941), des rois de Grèce Georges II (1890-1947), Alexandre Ier (1893-1920), Paul Ier (1901-1964) et Constantin II (1940-2023), des rois de Roumanie Carol II (1893-1953) et Michel Ier (1921-2017), mais aussi des rois Olav V de Norvège (1903-1991), Pierre II de Yougoslavie (1923-1970), Juan Carlos Ier d'Espagne (1938), . e Charles XVI de Suède et de la reine Margrethe II de Dannemark. Elle est aussi l'aïeule de Maria Vladimirovna de Russie (1953), actuelle prétendante au trône de Russie, d'Aimon de Savoie-Aoste (1967), actuel prétendant aux trônes d'Italie et de Croatie, Heinrich Donatus de Hesse (1966), actuel prétendant aux trônes de Finlande et de Hesse, et de Louis de Bourbon, actuel prétendant au trône de France.

    A noter qu'un double lien de famille unit le roi Charles III d'Angleterre à son ancêtre la Reine Victoria. Si par sa mère, la reine Élisabeth II, il est son arrière-arrière-arrière petit-fils, son père, Philippe Mountbatten (1947-2021) était quant à lui par la reine Victoria le cousin au 3ème degré de son épouse.

  • Qu'y a t-il de meilleur qu'un Petit LU ?

    Le Petit Beurre est avec sa forme de napperon et ses oreilles à croquer une allégorie du temps ! Voyez plutôt : sa surface est piquée de 24 points, autant que d'heures dans une journée. Sa longueur, 7 centimètres, fait référence aux 7 jours de la semaine. Son pourtour est festonné de 52 dents, autant que de semaines dans une année. Et chacune des quatre saisons a son oreille !

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    Le Petit-Beurre nantais a une histoire. Et comme toute belle histoire, elle commence par un mariage. Celui de Jean Romain Lefèvre et Pauline Isabelle Utile, le 7 octobre 1850 à, Varennes-en-Argonne (Meuse ). Quittant leur Lorraine natale, ils viennent s'installer à Nantes (Loire-Atlantique) où ils vont ouvrir une fabrique de biscuits de Reims et de bonbons secs. Un commerce très vite prospère bientôt connu sous les seules initiales de ses patrons : LU.

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    Les époux Lefèvre-Utile

    En 1882, leur fils Louis (1858-1940) prend la relève. Son objectif : concurrencer la toute-puissante industrie biscuitière britannique. Son atout, la position centrale de Nantes. Avec des œufs de Vendée, du beurre de Bretagne, due lait de Normandie et de la farine de la Beauce, il sort en 1886 le Véritable Petit Beurre. « Qu'on se figure une biscuit de forme carrée, aux bords découpés en festons arrondis, qui croque sous la dent sans s'émietter, qui fond dans la bouche en y laissant un goût exquis sans être trop prononcé. Ce n'est pas le biscuit d'origine britannique, sec comme une Anglaise en route pour l'Exposition, fade comme le navet bouilli dont raffolent nos voisins d'Outre-Manche. »

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    Louis Lefèvre-Utile - Portrait d'Hippolyte Berteaux, (1899)

    Misant sur « la réclame », alors balbutiante, il fait appel aux plus célèbres artistes de l'époque pour donner à son véritable Petit-Beurre une touche originale et avant-gardiste. Firmin Bouisset (1859-1925) dessina le fameux écolier portant un panier LU tandis que Sarah Bernhardt (1844-1923) inventa le slogan : « Je ne trouve rient de meilleur qu'un petit LU... Oh si ! Deux petits LU !