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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 30

  • Bourvil, une étoile parmi les étoiles

    Les vrais comiques sont rares et les plus grands n'ont ils pas disparus ? Le normand Bourvil, né le 27 juillet 1917 à Prétot-Vicquemare en Seine-Maritime et décédé le 23 septembre 1970 à Paris 16ème,  était de ceux-là ! Artiste complet, comédien-acteur, mais aussi chanteur avec notamment « Les crayons » ou « Salade de fruits »..., il pratiquait ce qu’on appellerait aujourd’hui le « one-man show » via des sketchs mémorables comme «  L'Eau ferrugineuse ou La Causerie du délégué de la ligue anti-alcoolique» qui n'a pris aucune ride et dont on se souvient tous !

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    En effet, comment oublier cet ivrogne vantant les vertus de l'eau ! «  L'alcool non, mais l'eau ferru, l'eau ferrugineuse oui ! » Comment ne pas se rappeler la démarche titubante du comédien l'interprétant, comment ne pas se souvenir de ses jeux de mots et de ses bégaiements de poivrot ?

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    Eh bien, ce sketch qui tourne en dérision les militants des ligues apparues à la fin du 19e siècle pour lutter contre les méfaits de l’alcool, a été co-écrit avec l'acteur et humoriste Roger Pierre (1923-2010) sur une idée de deux autres normands, André Berthomieu (1903-1960) et Paul Vandenberghe (1916-1921). Bourvil l’interprétera en salle et à la radio, puis à la télévision avant de l'enregistrer sur disque Pathé Marconi le 29 juin 1950.

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    Et pour conclure mon propos, saviez-vous que l’astéroïde n°6207, une petite planète composée de roches, de métaux et de glaces découverte le 24 janvier 1988 par des astronomes japonais porte le nom de Bourvil ? Un nom qui lui a été affecté sur proposition de l'astronome belge spécialisé en mécanique céleste, en astronomie mathématique et sphérique Jean Meeus.

  • Charlotte normande

    « Charlotte », un prénom féminin dérivé du germanique « Karl » qui signifie "fort" ou "viril". Il est apparu en France au XVe siècle avec la reine Charlotte de Savoie (1441/ 1483), épouse du roi Louis XI (1423-1483).

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    Mais « Charlotte », c'est aussi le nom à la plus grande ville de l'État de Caroline du Nord aux États-Uni et celui d'un bonnet populaire dans les classes modestes du XVIIIe au XIXe siècle ! Et c'est également celui d'un des desserts préférés des français, une pâtisserie à base de boudoirs, de crème et de fruits !

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    Portrait de la reine Charlotte de Mecklembourg-Strelitz (1744-1818) par Benjamin West. 

    Celle qui a donné son prénom à ce délicieux gâteau n'est autre que l'épouse du roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, George III (1738-1820) : la princesse Charlotte de Mecklembourg-Strelitz (1744-1818), grand-mère de la reine Victoria et aïeule de l'actuel roi Charles III. Et c'est en son hommage qu'a été créée à Londres cette pâtisserie. Préparée à partir de pain de mie beurré ou de brioche tapissant un moule aux bords évasés rempli de compote de fruits (pomme, poire ou prune), elle se dégustait alors chaude à l’heure du thé.

    On doit au chef-pâtissier français Antonin Carême (1783-1833), la version française de ce gâteau qui elle se déguste froide. C'est en effet ce « roi des chefs et le chef des rois » qui œuvrait dans les cuisines du souverain anglais qui va avoir l'idée de remplacer la brioche par des biscuits à la cuillère et d'y ajouter de la crème bavaroise. Rebaptisée « Charlotte à la parisienne », elle deviendra « Charlotte russe » après le passage du grand homme dans les cuisines du tsar !

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    Pour vous, amis gourmands aux babines alléchées, une recette de Charlotte normande* qui se rapproche de l'originale notamment parce que la cuisson se fait au four après le montage et qu'elle se déguste indifféremment chaude ou froide. Elle ne vous demandera que 30 minutes de préparation et 1h10 de cuisson.

    Prévoir une génoise ou 1 pain de mie, 1kg de pommes, 150g de sucre, 150g de beurre, 1 cuillère à soupe de confiture d'abricots, 1 cuillère à soupe de calvados.

    Peler les fruits et les couper en quartiers. Mettre 40g de beurre dans un plat à four et y déposer les pommes saupoudrées de sucre. Ajouter la confiture d'abricots et arroser le tout avec le calvados. Faire cuire à four moyen 25 mn environ.

    Couper la génoise ou le pain de mie en tranches minces. Les tremper dans 80g de beurre tiède et en tapisser un moule à charlotte préalablement graissé avec le reste du beurre. Verser au centre les pommes tiédies. Recouvrir de tranches de génoise ou de pain de mie. Faire cuire à four moyen 45mn.

    Bon appétit !

     

    * Recette extraite de « Manuel de cuisine normande » de S. Charriot – Ed. Harriet, 1987.

  • La tragique histoire du radeau de la Méduse (Acte II)

    Peu de temps après le procès de Hugues Duroy de Chaumareys (1763-1841), Théodore Géricault (1791-1824), alors jeune artiste-peintre de 24 ans, désireux de se faire un nom, est de retour à Paris après un long voyage d'étude en Italie où il a pu étudier les œuvres de Raphaël, de Michel-Ange et du Caravage. Il souhaite se faire remarquer sur la scène artistique parisienne et décide de peindre pour le Salon de 1819 une œuvre monumentale, apte à frapper les esprits. C'est alors qu'il découvre le récit de ce drame écrit par deux des survivants.

    Stupéfié par l'ampleur médiatique qu'a pris l'événement, il acquiert la certitude que la réalisation d'une représentation picturale de ce naufrage ne pourrait qu'aider à établir sa réputation. Géricault prépare soigneusement son tableau. Il commence par faire des recherches approfondies sur le sujet puis se met au travail.

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    Le peintre Eugène Delacroix représenté tête renversée

    Enfermé dans son vaste atelier du faubourg du Roule, le peintre fait poser des modèles professionnels mais aussi les survivants et des membres de son entourage, comme le peintre Eugène Delacroix (1798-1863) au premier plan, au centre, la tête renversée

    Sur la toile, on voit des naufragés à bout de forces, en haillons, hirsutes et émaciés, à bord d'un radeau voguant en pleine mer, malmené par les flots et le vent, sous un ciel menaçant, élevant désespérément leurs bras pour tenter de se faire remarquer d'un bateau navigant au large

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    Au premier plan, un malheureux est allongé sur le dos, complètement nu... Avec cependant des chaussettes ! Et, plus surprenant encore, il n'est pas le seul dans ce cas : les rares personnages du tableau dont on voit les pieds portent eux aussi des chaussettes ! Voilà qui est bien étrange ! En plein été, au large de la Mauritanie actuelle, ce n'était sûrement pas pour éviter les engelures !

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    L'examen sous rayons X de la toile révélant les croquis préparatoires exécutés par le maître montre qu'il avait bien tout d'abord dessiné des pieds nus. Afin de traduire l'éventail de la souffrance humaine, soucieux de véracité et de naturel, Géricault a eu recourt à des «fragments» humains et notamment des membres récupérés auprès de l'hôpital Beaujon. Il a ainsi passé de nombreuses heures à s'exercer à partir de ceux-ci. Mais, au final, concernant la représentation des pieds de ses personnages, après maintes tentatives infructueuses, il choisira finalement de les recouvrir de chaussettes...

     

    Biblio. « Les Pourquoi en images » de Ph. Vandel - Pocket, 2014.