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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 23

  • La Normandie de Claude Debussy

    C'est l'un des plus grands compositeurs français ! Entre pièces symphoniques, pour piano, opéras et musique de chambre, l’œuvre de Claude Debussy est immense. Pianiste, compositeur, critique musicale, chef d’orchestre, il s’est essayé à tous les rôles. Si sa musique suscite l’admiration et aussi quelquefois l'incompréhension de ses contemporains, il est toutefois aujourd'hui considéré comme l’un des chefs de file d’une nouvelle musique française empreinte de modernité

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    Portrait de Claude Debussy à Pourville (Normandie) en 1904 par Emma Bardac-Debussy (1862 - 1934)

    Né le 22 août 1862 dans la maison familiale située au no 38 de la rue au Pain à Saint-Germain-en-Laye (78), son père Manuel-Achille, ancien militaire, est originaire de Bourgogne alors que sa mère, Victorine Manoury, est normande. On trouve les traces de ses aïeux en Seine-Maritime, en bordure de Seine, entre Le Havre et Rouen, à Villequier, Bébec, Petiville, Triquerville ou Notre-Dame de Gravenchon. D'ailleurs, le patroynyme Manoury est normand. Il désigne celui qui est originaire d'un lieu-dit (la) Manoury ou la Manourie, comme à Ypreville-Biville ou à Hattenville (76).

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    Stanislas Lépine - Seine a Villequier ©Musée de Valence, photo Éric Caillet

    L'auteur du célèbre « Clair de Lune » se rendra régulièrement en famille sur la côte Normande. A l’agitation des bords de mer, aux milieux mondains et aux casinos, c’est la beauté de l’arrière-pays normand, ses paysages et sa luminosité qu’il va préférer.

     

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    Signature de Claude Debussy

    Car peut-être plus que tout autre musicien, Claude Debussy est associé à la peinture. [Je] parl[e] d’une partition d’orchestre comme d’un tableau » avoue celui qui dit « peindre avec les notes ». C'est d'ailleurs dans le vocabulaire de l'art pictural qu'il puisera le nom de plusieurs de ses œuvres comme « Estampes » (1903) et « Images » (1905 et 1907). Une œuvre souvent qualifiée d'impressionniste, représentative des courants artistiques qui vont traverser les décennies 1880-1910 et auxquels il vouera une véritable passion.

    Claude Debussy s'est éteint à Paris le 25 mars 1918 dans le 16e arrondissement de la capitale, à l’âge de 55 ans. Inhumé au Père-Lachaise, sa tombe sera ensuite transférée au cimetière de Passy.

  • Le vin d'Hypocras

    Ancienne boisson à base de vin sucré et aromatisé aux épices comme la cannelle, la cardamome, les clous de girofle et le gingembre, elle était connue dès l'Antiquité et présente dans toute l'Europe médiévale. Appelée au début du Moyen-âge « claré » ou « pimen », c'est au XIVe siècle qu'elle prend le nom d'Hypocras, en hommage semble t'il à Hippocrate, célèbre médecin et philosophe Grec du 5ème siècle avant Jésus-Christ. La première recette retranscrite a été écrite quant à elle en anglais en 1390.

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    Illustration du Moyen Âge montrant la filtration de l'ypocras

    Consommé en apéritif ou digestif et conseillé par les médecins du Moyen-âge pour améliorer la digestion, il est cependant, en raison de ses propriétés excitantes, interdit aux religieux ! L'Hypocras régale aussi durant les banquets. Fort apprécié au XVIIe siècle, il est offert comme présent de valeur au même titre que les confitures et il se dit que le roi Louis XIV (1638-1715) en était particulièrement friand.

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    Préparation de l’hypocras

    A noter que les nombreux épices qui le composent contribuent à sa conservation en masquant le goût désagréable de vinaigre qu'il prend avec le temps. En effet, peu riche en alcool et conservé dans des tonneaux, il s'oxydait très vite...

    Le XIXe siècle sonne le glas de cet élixir, disparaissant alors totalement de la pharmacopée.

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    Voici la recette d'hypocras telle qu'on la retrouve dans le « Ménagier de Paris », manuscrit d'économie domestique et culinaire du XIVème siècle : «  Pour faire ung lot de bon ypocras prenés une onches de cinamonde nommée longue canelle en pippe, avec une cloche de gingembre et autant de garingal, bien estampé ensemble, et puis prenés ung livre de bon çuquere : et tout cela broyés ensamble et destrempés avec ung lot du meilleur vin de Beaune que pourés finer et le laisser tremper ungne heure ou deux. Et puis le coullés parmy une chausse par plusieurs fois tant qui soit bien cler. »

    «Pour faire un lot de bon Hypocras, prenez une once de cinamone, nommée longue cannelle en pipe avec une cloche de gingembre et autant de galanga, et broyez bien ensemble. Puis prenez une livre de sucre, pilez le tout ensemble et détrempez avec un lot du meilleur vin de Beaune que vous pourrez vous procurer. Laisser mariner une heure ou deux. Puis passez à travers une chausse (linge) plusieurs fois jusqu'à ce que ce soit bien liquide. »

  • La Muette, curieux nom pour une forêt...

    Morcelée sur 13 communes* des hauteurs de Rouen, la forêt de la Muette abrite aujourd'hui sur ses 900 hectares des chênes, des châtaigniers, des hêtres, des érables, des merisiers et des épicéas.

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    Son histoire débute en l'an 535. A l'époque mérovingienne, d'une façon générale, la forêt appartient à tout le monde et les riverains exploitent à leur guise les ressources qu'elle leur offre.

    Vers 1030, le duc Robert le Magnifique (1010-1035), le père de Guillaume le Conquérant (1027/1028-1087) lègue la forêt Silveison ou Forêt Verte aux moines de l'abbaye de St-Ouen de Rouen. La propriété des moines sur la forêt n'est toutefois pas totale. Elle est limitée par l'autorité du duc de Normandie et celle du Roi de France. Et aussi par les droits d'usage des populations riveraines lesquels seront à l'origine des biens communaux : l'affouage (prélever du bois pour se chauffer ou bâtir sa maison), le pâturage et le panage (y mettre à paître son bétail et ses porcs ).

    Et tout va bien se passer tant que le peuplement va demeurer clairsemé. Ce sont les grands défrichements qui vont bouleverser cet équilibre comme celui du XIVe siècle où 200 ha sont mis à nu sur le territoire de la paroisse de Quincampoix pour y installer une muette, c’est à dire une résidence de chasse où est entretenue une meute.

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    Aspect général de l'abbatiale Saint-Ouen -Gravure du XIXe siècle.

    Les conflits entre population et religieux se multipliant, le 2 septembre 1551, à la demande du Roi, il est procédé à une « réformation », c'est-à-dire à un inventaire des peuplements afin de préciser les droits d’usage des paroisses dites « usufruitières ». S'ensuit une sentence judiciaire qui sépare en deux parts égales la Forêt Verte. La première est réservée aux religieux sans droit d’usage et sans droit d’accès. L’autre (889ha), à l'origine de la forêt de la Muette, est attribuée « en toute propriété » aux riverains.

    Durant la Révolution, les biens de la Muette, considérés comme appartenant à l’Église vont être confisqués. Ils ne seront restitués qu'un demi-siècle plus tard, après une multitude de procès.

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    En 1829, les communes reprennent possession des biens de la Muette. La gestion est alors confiée à un syndicat, le Syndicat des Biens Communaux de la Muette, plus ancien syndicat de France reconnu par le Roi Louis Philippe (1773-1850) le 22 mars 1838. La répartition des revenus de l'exploitation de la forêt est effectuée au prorata du nombre d'indigents de chaque commune.

    Aujourd'hui, toujours gérés par le syndicat des biens communaux de la Muette avec l'aide de l'Office National des Forêts (ONF), les revenus proviennent de la vente des bois et des droits de chasse attribués par adjudication. Le syndicat répartit les revenus d'exploitation aux communes concernées. Cette organisation originale, qui apportait une aide aux plus démunis, a traversé les siècle et a permis de conserver un magnifique patrimoine forestier.

     

    * Communes de Bosc-Guérard, Déville-lès-Rouen, Fontaine-sous-Préaux, Le Houlme, Houppeville, Isneauville, Malaunay, Maromme, Notre-Dame de Bondeville, Quincampoix, Saint-André-sur-Cailly, Saint-Georges-sur-Fontaine et La Vieux-Rue.