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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 24

  • “On ne prend jamais le roi, pas même aux échecs ! »

    Le 29 juillet 1108, Louis VI (1081-1137) succède à son père Philippe Ier (1052-1108) à la tête du royaume de France. Son obésité lui vaut auprès de ses contemporains comme auprès de la postérité le surnom de « Louis le Gros ». Son activité débordante et son énergie le font aussi surnommer « Louis qui ne dort ».

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    Louis VI (1081-1137

    Grand, fort, athlétique, le jeune roi à la renommée guerrière est à la tête d'un royaume de France qu'il considère en danger. Les ducs de Bourgogne, d'Aquitaine et de Normandie notamment refusent de lui faire hommage. Le duché normand est une de ses principales et constantes préoccupations. Il faut le séparer de la couronne d'Angleterre. S'ouvre alors un conflit qui ne durera pas moins de 20 ans ! 

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    Henri Ier Beauclerc face à Louis VI le Gros  (assorhistoire.com)

    Le 20 août 1119, à la bataille de Brémule, un hameau de la commune de Gaillardbois-Cressenville (Eure), à la tête de ses troupes, il  s'oppose à celles du roi d'Angleterre Henri Ier Beauclerc (vers 1068-1135), fils de Guillaume le Conquérant (vers 1027-1087). Au plus fort du combat, s’adressant au chevalier anglais qui, ayant réussi à attraper son cheval, crie « le roi est pris », il va lancer cette phrase devenue célèbre “On ne prend jamais le roi, pas même aux échecs” avant de fendre le crâne de celui qui croyait le tenir.

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    Chromolithographie (vignette), anonyme, France v. 1900

    Hélas, moins nombreuse et désorganisée, l'armée française sera vaincue ! Le roi, fuyant seul, va se perdre au milieu de la forêt. Il demandera sa route à un paysan et se réfugiera à la forteresse des Andelys (Eure).

  • Bourvil, une étoile parmi les étoiles

    Les vrais comiques sont rares et les plus grands n'ont ils pas disparus ? Le normand Bourvil, né le 27 juillet 1917 à Prétot-Vicquemare en Seine-Maritime et décédé le 23 septembre 1970 à Paris 16ème,  était de ceux-là ! Artiste complet, comédien-acteur, mais aussi chanteur avec notamment « Les crayons » ou « Salade de fruits »..., il pratiquait ce qu’on appellerait aujourd’hui le « one-man show » via des sketchs mémorables comme «  L'Eau ferrugineuse ou La Causerie du délégué de la ligue anti-alcoolique» qui n'a pris aucune ride et dont on se souvient tous !

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    En effet, comment oublier cet ivrogne vantant les vertus de l'eau ! «  L'alcool non, mais l'eau ferru, l'eau ferrugineuse oui ! » Comment ne pas se rappeler la démarche titubante du comédien l'interprétant, comment ne pas se souvenir de ses jeux de mots et de ses bégaiements de poivrot ?

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    Eh bien, ce sketch qui tourne en dérision les militants des ligues apparues à la fin du 19e siècle pour lutter contre les méfaits de l’alcool, a été co-écrit avec l'acteur et humoriste Roger Pierre (1923-2010) sur une idée de deux autres normands, André Berthomieu (1903-1960) et Paul Vandenberghe (1916-1921). Bourvil l’interprétera en salle et à la radio, puis à la télévision avant de l'enregistrer sur disque Pathé Marconi le 29 juin 1950.

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    Et pour conclure mon propos, saviez-vous que l’astéroïde n°6207, une petite planète composée de roches, de métaux et de glaces découverte le 24 janvier 1988 par des astronomes japonais porte le nom de Bourvil ? Un nom qui lui a été affecté sur proposition de l'astronome belge spécialisé en mécanique céleste, en astronomie mathématique et sphérique Jean Meeus.

  • Charlotte normande

    « Charlotte », un prénom féminin dérivé du germanique « Karl » qui signifie "fort" ou "viril". Il est apparu en France au XVe siècle avec la reine Charlotte de Savoie (1441/ 1483), épouse du roi Louis XI (1423-1483).

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    Mais « Charlotte », c'est aussi le nom à la plus grande ville de l'État de Caroline du Nord aux États-Uni et celui d'un bonnet populaire dans les classes modestes du XVIIIe au XIXe siècle ! Et c'est également celui d'un des desserts préférés des français, une pâtisserie à base de boudoirs, de crème et de fruits !

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    Portrait de la reine Charlotte de Mecklembourg-Strelitz (1744-1818) par Benjamin West. 

    Celle qui a donné son prénom à ce délicieux gâteau n'est autre que l'épouse du roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, George III (1738-1820) : la princesse Charlotte de Mecklembourg-Strelitz (1744-1818), grand-mère de la reine Victoria et aïeule de l'actuel roi Charles III. Et c'est en son hommage qu'a été créée à Londres cette pâtisserie. Préparée à partir de pain de mie beurré ou de brioche tapissant un moule aux bords évasés rempli de compote de fruits (pomme, poire ou prune), elle se dégustait alors chaude à l’heure du thé.

    On doit au chef-pâtissier français Antonin Carême (1783-1833), la version française de ce gâteau qui elle se déguste froide. C'est en effet ce « roi des chefs et le chef des rois » qui œuvrait dans les cuisines du souverain anglais qui va avoir l'idée de remplacer la brioche par des biscuits à la cuillère et d'y ajouter de la crème bavaroise. Rebaptisée « Charlotte à la parisienne », elle deviendra « Charlotte russe » après le passage du grand homme dans les cuisines du tsar !

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    Pour vous, amis gourmands aux babines alléchées, une recette de Charlotte normande* qui se rapproche de l'originale notamment parce que la cuisson se fait au four après le montage et qu'elle se déguste indifféremment chaude ou froide. Elle ne vous demandera que 30 minutes de préparation et 1h10 de cuisson.

    Prévoir une génoise ou 1 pain de mie, 1kg de pommes, 150g de sucre, 150g de beurre, 1 cuillère à soupe de confiture d'abricots, 1 cuillère à soupe de calvados.

    Peler les fruits et les couper en quartiers. Mettre 40g de beurre dans un plat à four et y déposer les pommes saupoudrées de sucre. Ajouter la confiture d'abricots et arroser le tout avec le calvados. Faire cuire à four moyen 25 mn environ.

    Couper la génoise ou le pain de mie en tranches minces. Les tremper dans 80g de beurre tiède et en tapisser un moule à charlotte préalablement graissé avec le reste du beurre. Verser au centre les pommes tiédies. Recouvrir de tranches de génoise ou de pain de mie. Faire cuire à four moyen 45mn.

    Bon appétit !

     

    * Recette extraite de « Manuel de cuisine normande » de S. Charriot – Ed. Harriet, 1987.