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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 19

  • De la Villa Blanche au Château des Elfes, sur les pas de deux célébrités normandes

    L'histoire commence avec Jules Maupassant, le grand-père du romancier Guy de Maupassant (1850-1893). Il est né à Paris, rue des Blancs-Manteaux, le 9 novembre 1795 et est employé des contributions directes de Bernay (Eure) quand il tombe amoureux de la belle Aglaé « aux yeux rieurs et gais, aux cheveux bruns et au visage grassouillet », la fille de son patron, le receveur des finances Pluchard, lequel ne cache pas son hostilité au projet d'union des jeunes gens. Qu'importe, Jules enlève la demoiselle et l'épouse le 10 janvier 1821 à Pont-Audemer. Le mariage est célébré à à onze heures du soir, une coutume romantique en pratique à cette époque.

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    Jules Maupassant, le château des Elfes de La Neuville, Jacques Anquetil

    Les jeunes époux s'installent à Rouen au 26 de la rue Beauvoisine, dans un vaste immeuble voisin de l'actuelle rue Jean Lecanuet. Jules s'exerce à la profession « d' Entreposeur des tabacs » tandis qu' Aglaé lui donne deux enfants : Gustave, le père de Guy, né en 1821 et sa sœur Louise en 1825. Cette dernière épousera en juillet 1846 le poète et avocat Alfred Le Poittevin (1816-1848), l'un des plus fidèles amis de Gustave Flaubert.

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    Portrait de Gustave de Maupassant (1838). Toile d'Hippolyte Bellangé (1800-1866) sur laquelle on distingue au fond la villa blanche de Jules Maupassant

    Strictement rasé, lèvres minces, le front surmonté d’une touffe de cheveux blancs qui complète une ressemblance étonnante avec Adolphe Thiers (1797-1877), colérique au caractère bien trempé, un brin retors et chafouin mais aussi libre penseur ennemi de l'Empire » Jules se révèle aussi entrepreneur avisé. En 1835, il installe sur le plateau est de Rouen, à La Neuville, aujourd'hui La neuville-Chant d'Oisel (Seine-Maritime), une exploitation agricole de 300 hectares sur un pan de la séculaire forêt de Longboël qu'il avait acquis pour le faire défricher deux ans plus tôt.

    Dans le parc de son domaine, dominant la vallée de l'Andelle, il fait bâtir une grande « villa blanche  à l'italienne » d'un étage où, son épouse et lui reçoivent artistes et lettrés comme le peintre Hippolyte Bellangé (1800-1866), le ténor Léon Achard (1831-1905) ou le romancier Gustave Flaubert (1821-1880).

    Après la mort d'Agaé le 26 mai 1850, abandonnant son domaine aux mains de sa fille Louise, Jules se réinstalle à Rouen où il décédera le 15 janvier 1875.

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    Le 29 septembre 1872 le domaine est vendu à un filateur du nom de Paul Lenepveu-Decaux. Ce dernier confie à l'architecte Émile Janet (1838-1920) le soin d'ajouter à la villa blanche un étage et une aile qui la transforme dès lors en château.

    Après être passée au mains de Jacques Wattebled en 1924, Jacques Anquetil (1934-1987), le célèbre coureur cycliste normand en devient propriétaire en 1961 et s'y installe avec sa famille à partir de 1969. Il baptiste son château « château des Elfes ».

    Aujourd'hui, le château est devenu un lieu de réceptions et de séminaires.

  • Le jardin-cimetière Saint-Sever de Rouen, territoire britannique

    C'est en Seine-Maritime, à Rouen, que se trouve le plus grand cimetière britannique de France. Il s'agit du cimetière Saint-Sever, un cimetière à l'origine réservé aux habitants de la rive gauche de la Seine, et qui, bien que situé en grande partie sur le territoire de la commune voisine du Petit-Quevilly, appartient à la ville de Rouen depuis 1909.

    Durant la Première guerre mondiale, la capitale de la Normandie avait été choisie comme base arrière des troupes anglaises. Tous les blessés de l’armée britannique victimes des armes meurtrières de l'ennemi et notamment de son artillerie, sont  dirigés vers les hôpitaux militaires de la périphérie rouennaise de Grand-Quevilly, Saint-Étienne-du-Rouvray et Sotteville-lès-Rouen. Et, à partir de 1914 et durant toute la durée de ce conflit, les soldats tués au combat vont être inhumés au cimetière Saint-Sever.

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    Au total, ce chiffre qui donne le vertige : 11 436 corps d'hommes et de femmes, de soldats, d'infirmières, de pasteurs et de travailleurs venus de tout le Commonwealth et originaires du Royaume-Uni, des Indes orientales, d’Égypte, d’Australie, d’Afrique du Sud, de Birmanie, de Nouvelle-Zélande, d'Inde ou de Chine sont enterrés dans ce cimetière aux côtés de plusieurs centaines de soldats français.

     

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    Lors de la Seconde guerre mondiale, ce cimetière St-Sever a également accueilli les dépouilles des soldats britanniques tués dans la région rouennaise et celles des soldats canadiens blessés durant la tentative de débarquement allié à Dieppe le 19 août 1942 et décédés à l’Hôtel Dieu de Rouen.

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    En reconnaissance du lourd tribut humain payé, en 1921, cinq hectares du cimetière St-Sever sont devenus officiellement territoire britannique. C'est ainsi qu'aujourd'hui, l'endroit, aménagé par l’architecte paysagiste anglais Réginald Blomfield (1856-1942), est soigneusement entretenu par les jardiniers du Commonwealth War Graves Commission.

    Au cœur de ce cimetière se dresse le monument aux morts de la ville de Rouen dû à Georges Lisch (1869-1960) et Raoul Verlet (1857-1923) inauguré le 11 novembre 1924 et mettant à l'honneur les 6000 soldats rouennais qui ont péri durant la guerre 14/18.

  • Le clafoutis de Duclair

    « Le clafoutis n’est pas un dessert.

    Le clafoutis est un monde créé par Dieu pour défier les saisons et les temps de peu. »

    (Les Mitonnages de Jacky)

     

    Descendant de  « la fognarda », une pâtisserie très ancienne de Limoges, le clafoutis est né au XIXème siècle. Mélange de lait, d’œufs, de farine et de sucre, de rhum et de kirsh auquel on ajoute traditionnellement de belles et grosses cerises noires entières mais qui accepte aussi toutes sortes d'autres fruits comme la pomme, la poire, l'abricot ou la prune...

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    Et bien qu'il ne soit pas normand mais limousin, il existe une recette de « clafoutis de Duclair* ». Rappelons que, située sur la route des Abbayes, entre celle de Saint-Georges de Boscherville et celle de Jumièges, cette cité Seinomarine est au départ de « la route des Fruits » qui court le long des méandres de la Seine.

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    Pour vous, amis gourmands aux babines alléchées, en voici le détail. Pour 8 personnes, prévoir 400 g de pâte feuilletée ou sablées, 800g de cerises dénoyautées, 200g de fromage blanc, 100g de crème, 150g de sucre gains blancs, une noix de beurres et 50g de calvados. Préparation : 30 mn – Cuisson : 20 mn)

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    Laver les cerises et les équeuter. Ôter les noyaux, cuire les cerises à la poêle avec la noix de beurre et le calvados, caraméliser légèrement, sans mettre en bouillie les cerises. Égoutter et laisser refroidir. Cuire la pâte à blanc (ou à sec). Mélanger fromage blanc et sucre.

    Ajouter la crème battue en chantilly. Garnir le fond de la tarte avec cette crème. Mettre les cerises dessus et arroser d'un peu de jus.

    Bon appétit !

     

    * Recette extraite de « Cuisine Normande d'hier et d'aujourd'hui » de Michel Bruneau – Ed. Ouest-France, 2001.