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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 20

  • Le normand Alphonse Allais, génie à la plume acerbe et à l'humour absurde

    « Nous parlons de tuer le temps, comme si, hélas ! ce n'était pas lui qui nous tuait ! »

    Alphonse Allais

     

    Certains penseront « pur hasard », d'autres préféreront invoquer les lois de l'astrologie . Quoi qu'il en soit, en ce jour du 20 octobre 1854 vont venir au monde à Charleville (Ardennes), au foyer de Frédéric et Vitalie Rimbaud, un petit Arthur et en Normandie, à Honfleur (Calvados), au foyer de parents qu'il qualifiera de « français mais honnêtes », un petit Alphonse ! Deux génies de la littérature française aux parcours atypiques ! Arthur Rimbaud, fils de militaire, poète romantique et aventurier, sera reconnu comme l’un des pionniers du symbolisme. Alphonse Allais, fils de pharmacien, deviendra journaliste, écrivain et humoriste. Lui qui ne parlera qu'à l'âge de trois ans, sera l'auteur d'une œuvre de plus de cinq mille pages qu'il baptisera « Œuvres anthumes » avant de mourir à seulement 51 ans, non sans avoir été le plus pillé de tous les écrivains, au point d’être surnommé « la vache Allais » !

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    Arthur Rimbaud (1854-1891) et Alphonse Allais (1854-1905)

    Cet infatigable « tueur à gags », moustachu misanthrope, qui n'aimait ni les chiens ni les chats, fut victime en 1905 d'une grave phlébite. A cette époque et depuis plusieurs années déjà, il résidait en province, le plus souvent, à Toulon (Var) mais revenait aussi et de temps en temps, en Normandie, à Honfleur, auprès des siens. On ne le voyait plus à Paris que rarement, seulement quand l’y appelaient ses affaires. Il venait d'y arriver seul, sans sa femme, et était descendu dans l'hôtel Britannia du 24 de la rue d’Amsterdam où il avait ses habitudes. Bravant les conseils du médecin qui lui ordonnait de rester au lit, le vendredi 27 octobre, il était attablé dans un café. Ne se se sentant pas bien, il demanda à un ami de le raccompagner jusqu'à son hôtel.

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    « Demain, je serai mort, lui aurait-il dit, vous trouvez ça drôle, mais moi, je ne ris pas. Demain, je serai mort ! » Et effectivement, le lendemain matin, samedi 28 octobre 1905, en se levant, il sfut pris d'un malaise. Alerté par son cri, quand un domestique entra, c'était trop tard ! Alphonse Allais venait de s'éteindre victime d'une embolie foudroyante.

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    Le saviez-vous, Alphonse Allais, bachelier des sciences à 17 ans, est à l’origine du café lyophilisé. Il avait déposé son brevet officiellement au ministère de l’Agriculture à Paris le 7 mars 1881 sous le numéro n° 141530, c'est-à-dire bien avant que Nestlé et son chimiste alimentaire Max Morgenthaler, le reprenne en 1935 et lance le Nescafé. L'idée de développer une solution soluble lui était venue alors qu'il effectuait son service militaire en attendant les soldats se plaindre du café qui leur était servi. Hélas, il n'alla pas jusqu'à commercialiser son invention ce qui lui aurait certainement permis de faire fortune !

     

  • L'Opéra Garnier, lieu majeur de la vie culturelle parisienne

    16 octobre 1923 : l'Opéra Garnier est classé monument historique. C'est en 1858 que Napoléon III (1808-1873), qui vient d' échapper de justesse à un attentat devant la salle d'opéra Le Peletier de Paris, décide de faire bâtir un nouvel opéra loin des rues étroites et propices aux embuscades de certains quartiers parisiens. Le Paris du baron Haussmann est alors un vaste chantier à ciel ouvert. L'emplacement du futur bâtiment s'inscrit dans un losange à la croisée de grandes artères dégagées.

    Pour en choisir l'architecte, un concours est lancé en 1860. Il est remporté à l'unanimité parmi les 171 concurrents par Charles Garnier (1825-1898). Le projet de ce jeune architecte talentueux mais peu expérimenté, Premier grand prix de Rome, est à la fois innovant et ambitieux. Sa devise : « J'aspire à beaucoup, j'attends peu. »

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    Charles Garnier (1825-1898)

    Ce chantier colossal s'ouvre un an plus tard, en août 1861. Et pour 15 longues années ! Dès les premiers coups de pioche, un avatar va sérieusement ralentir l'avancement des travaux. Sous le futur bâtiment, une nappe phréatique menace de tout inonder Pour assurer l'étanchéité du monument, il faut en urgence pomper l'eau puis construire et mettre en place une cuve de réception, le légendaire « lac de l'opéra » ! D'autres difficultés vont ensuite à leur tour freiner le chantier comme notamment des financements irréguliers. En 1870, la guerre et le siège de Paris suivis un an plus tard de la Commune signent l'interruption totale du chantier pendant deux ans. Ce n'est donc qu'en 1873, après l'incendie de l'opéra Le Peletier, que les travaux va enfin pouvoir reprendre et s'accélérer.

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    Chantier de l'Opéra en 1866

    Commandé par un empereur, c'est un véritable chef d’œuvre architectural qui est inauguré en grande pompe le 5 janvier 1875 par un président de la République, le Maréchal de Mac-Mahon (1808-1893).

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    Inauguration de l'Opéra de Paris le 5 janvier 1875 - Jean-Baptiste-Edouard Detaille ( 1848 - 1912)

    L'ouvrage que Charles Garnier a livré et qui porte son nom bouscule les codes et lance un nouveau style qu'il baptise lui-même Napoléon III. L'opulence décorative est omniprésente. Trente variétés de marbres sont utilisées ce qui lui vaudra le surnom de Véronèse des architectes. Le plafond de l'avant-foyer, couvert de mosaïques sur fond doré surprend autant que le gigantisme du Grand Escalier. A l'extérieur, la Ceinture de Lumière de soixante luminaires sublime le monument.

  • «  Comment on fait des tartelettes amandines...

    ... Battez, pour qu'ils soient mousseux,

    Quelques œufs ;Incorporez à leur mousse

    Un jus de cédrat choisi ;

    Versez-y

    Un bon lait d'amande douce ;

    Mettez de la pâte à flan

    Dans le flanc

    De Moules à tartelettes ;

    D'un doigt preste, abricotez

    Les côtés ;

    Versez goutte à gouttelette

    Votre mousse en ces puits, puis

    Que ces puits

    passent au four, et, blondines,

    Sortant en gais troupelets,

    Ce sont les

    Tartelettes Amandines ! »

     

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    Gravure extraite de l'ouvrage "Caravanes de Scaramouche, suivies de Giangurgolo et de Maître Ragueneau". d'Emmanuel Gonzales, paru en 1881

     

    C'est par ces vers que dévoile, dans le Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand (1897), Ragueneau, le pâtissier parisien des comédiens et des poètes de la place du Palais-Royal, la recette de ce gâteau « exquis et délicieux » qui, aujourd'hui encore, reste l'un des desserts préférés des français.

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    Dans le Grand Larousse gastronomique, la tarte amandine est décrite comme une « pâtisserie moelleuse à base d’amandes ». Faite d'une une pâte brisée ou sablée garnie d’une préparation crémeuse aux amandes et de fruits, ses déclinaisons sont nombreuses !

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    La première d'entre-elles est la tarte Bourdaloue ou Almandine aux poires. Cette version aurait été inventée vers 1860 par Nicolas Bourgoin, un pâtissier de la maison Lesserteur, installée au début des années 1850 au 7 de la rue Bourdaloue (aujourd’hui dans la 9e arrondissement de Paris). Une rue qui porte le nom de Louis Bourdaloue (1632-1704), jésuite français, brillant prédicateur connu pour la qualité de ses sermons.