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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 18

  • Homard en laisse et Demoiselles de Cherbourg

    21 mars 1841. A Paris, non loin des galeries du Palais-Royal, un homme parfaitement habillé et coiffé promène son animal de compagnie. Rien de très extraordinaire à cela. Ce qui le devient, c'est que cet animal de compagnie tenu en laisse par un joli ruban bleu n'est autre qu' un homard vivant.

    homard,demoiselles de cherbourg,gérard de nerval

    Cet homme n'est autre que l'écrivain et poète Gérard de Nerval (1808-1855) dont l'état mental présentait déjà des faiblesses. « En quoi, expliquera t'il, un homard est-il plus ridicule qu’un chien, qu’un chat, qu’une gazelle, qu’un lion ou toute autre bête dont on se fait suivre ? J’ai le goût des homards, qui sont tranquilles, sérieux, savent les secrets de la mer , n’aboient pas et n’avalent pas la monade des gens comme les chiens, si antipathiques à Goethe, lequel pourtant n’était pas fou. » Une extravagance qui conduira tout de même notre poète tout droit en maison de santé !

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    La renommée des homards normands remonte au XVIIe siècle. A l'époque, son transport difficile le cantonne à une consommation locale et peu fréquente. C'est seulement dans le courant du XIXe siècle que le homard se fait véritablement connaître comme un produit noble, digne des grandes cuisines. Et c'est presque toujours de Normandie qu'il arrive sur les tables parisiennes ! Deuxième région française de production après la Bretagne, les homards normands sont péchés d'une façon traditionnelle, c'est-à-dire au casier, principalement dans le Cotentin, où les plus petits, préparés en court-bouillon, sont appelés des Demoiselles de Cherbourg.

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    Comme la meilleure saison pour les déguster se situant d'avril à août, pour vous, amis gourmands aux babines alléchées, cette recette traditionnelle normande de Demoiselles de Cherbourg*.

    Prévoir 1 petit homard de 250 grammes par personne, du vin blanc sec, quelques carottes et oignons, un bouquet garni, du poivre en grains, une pointe de Cayenne, Cognac et persil.

    Préparer un court-bouillon avec le vin blanc, carottes, oignons, bouquet garni, poivre en grains et une pointe de Cayenne. Amener à ébullition et laissez cire une vingtaine de minutes. Plongez les homards et laisser cuire 10 à 12 m. Servir avec un peu de jus de cuisson additionné d'un filet de Cognac et d'un peu de persil haché.

    Bon appétit !

     

    * Recette extraite de « Cuisine Normande » de Michel Barberousse – Paris, 1965.

  • Joyeuses Pâques...

    et une très bon week-end à tous !

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  • La rage de peindre

    Peindre était sa première vocation ! Un vrai talent comme en témoignent ses premiers dessins datant de 1832. Il n'a alors que 9 ans, l'âge du petit Joseph Meister lorsqu'il le vaccinera bien des années plus tard...

    Louis Pasteur est né à Dole (Jura) le 27 décembre 1822. Son père, après avoir été sergent dans l’armée napoléonienne, a repris la profession familiale de tanneur. En 1830, la famille s'installe à Arbois, localité plus propice à l'exercice de cette activité. Le jeune homme entre au collège de la ville où il se fait connaître pour ses talents d'artiste.

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    Portraits de ses parents peints par Louis Pasteur : Jean Joseph Pasteur, son père en 1842, Jeanne Étiennette Pasteur, sa mère en 1836 et et Le Petit Page en 1839

    Il a un sens inné et très aiguisé de l'observation, qualité précieuse pour le futur homme de science qu'il sera, et le dessin occupe une place prépondérante dans sa vie. Pour apprendre et mieux maîtriser encore, il suit assidûment les dix heures hebdomadaires d'enseignement que lui dispense son maître, le peintre Étienne-Charles Pointurier (1809-1853). Ce dernier surnomme son «petit Michel–Ange». Sous sa direction, il acquiert très vite une réelle sûreté d’exécution. L'année suivante, apparaît pour la première fois dans le dictionnaire le mot «pastelliste», suivi de la définition : «artiste qui fait du dessin au pastel». Voilà, c'est décidé, il sera «pastelliste». Sa mère sera son tout premier modèle.

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    Claudine Benoiste Parpandet, (1758-1847)
    dite sœur Constance en habit de religieuse, cousine des Blondeau (1839)

    Et jusqu'en 1842, soit durant 10 années, il réalisera plus de 40 portraits dont 32 pastels. Sa famille, ses amis, ses voisins, les notables d'Arbois vont lui servir tour à tour de modèles. Plus tard, ce sera ses condisciples du Collège Royal de Besançon, qui, déjà, l’appellent respectueusement «l’Artiste»

    Mais, obéissant aux exigences de son père qui rêvait pour lui d'une carrière d'enseignant, à 21 ans, il entre à l’École normale supérieure et délaisse l'alchimie de la peinture pour l'étude de la chimie, de la physique et de la cristallographie, science qu'il choisira comme sujet de thèse.

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    Louis Pasteur (1822-1895)

    Il sera normalien puis professeur d'université, académicien des sciences et de l'Académie française. Il multipliera des découvertes aux retombées économiques considérables et ce dans les domaines de la dissymétrie moléculaire, de la cristallographie comme dans ceux de la fermentation du vinaigre et du vin, de la maladie des vers à soie, de l'antisepsie et de l'asepsie, de la fabrication de la bière...

    Mais, ce qui lui vaudra une consécration dans le monde entier, c'est, en 1885, sa découverte du vaccin antirabique. L'Académie des sciences propose alors la création d'un établissement destiné à traiter la rage. C'est ainsi que naît en 1888 l'Institut Pasteur qu'il dirigera jusqu'à sa mort le 28 septembre 1895 et où il y repose aujourd'hui..

    Fait rarissime, de son vivant, des rues adoptèrent son nom : il existe à ce jour plus de 2000 artères (rues, boulevards…) « Pasteur » en France. 361 écoles, collèges et lycées lui ont également donné son nom.

     

     

    Biblio. « Les diamants de l'Histoire – 100 trésors d'archives pour comprendre l'histoire » de J.-P. Guéno – Ed. Jacob-Duvernet, Paris, 2010.