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HISTOIRE - Page 8

  • La Galette, l'hymne des Saint-Cyriens

    « Noble galette que ton nom,
    Soit immortel dans notre histoire,
    Qu’il soit ennobli par la gloire... »

    Écrite par Léon Bouisset (1824-1900), un élève de cette prestigieuse école, chantre de sa promotion, sur l'air de « la marche des Puritains » tiré de l'opéra créé en 1835 par Vincenzo Bellini (1801-1835), « La Galette » est le chant traditionnel de l'école militaire de Saint-Cyr, un hymne que les Saint-Cyriens entonnent chaque année lors du « Triomphe » de leur promotion.

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    Ce titre a une histoire... Il fait en effet référence à une tradition de l'établissement au XIXe siècle. A cette époque, pour différencier les meilleurs élèves des plus médiocrement classés, on dote les premiers d'épaulettes dorées à franges alors que les second n'ont droit qu'à de simples épaulettes bleues, sans franges ni décorations, qui ressemblent tout simplement à de plates galettes. Et curieusement, ceux qui les portent sont les plus fiers ! Persuadés que ce n'est pas la théorie qui fait le bon soldat !

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    Jean-de-Dieu Soult (1769-1851)

    En 1845, le maréchal Jean-de-Dieu Soult (1769-1851) alors président du Conseil de Louis-Philippe (1773-1850) décide d'un nouvel uniforme encore en usage aujourd'hui . Exit les galettes ! Désormais, pour tous, ce sera l’épaulette écarlate à franges de grenadiers

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    Et c'est pour protester contre cette décision que Léon Bouisset, qui fait alors partie du clan des mal notés, va composer ce chant qui curieusement va devenir l'hymne de l'école de Saint Cyr. Sorti à 20 ans avec un numéro de classement digne d’un ancien porteur de galette, c'est-à-dire 169ème sur 274, Léon Bouisset, Saint-Cyrien de la promotion d'Isly, est bien loin de se douter de l’éclatante destinée de sa galette !...

     

  • Le jardin-cimetière Saint-Sever de Rouen, territoire britannique

    C'est en Seine-Maritime, à Rouen, que se trouve le plus grand cimetière britannique de France. Il s'agit du cimetière Saint-Sever, un cimetière à l'origine réservé aux habitants de la rive gauche de la Seine, et qui, bien que situé en grande partie sur le territoire de la commune voisine du Petit-Quevilly, appartient à la ville de Rouen depuis 1909.

    Durant la Première guerre mondiale, la capitale de la Normandie avait été choisie comme base arrière des troupes anglaises. Tous les blessés de l’armée britannique victimes des armes meurtrières de l'ennemi et notamment de son artillerie, sont  dirigés vers les hôpitaux militaires de la périphérie rouennaise de Grand-Quevilly, Saint-Étienne-du-Rouvray et Sotteville-lès-Rouen. Et, à partir de 1914 et durant toute la durée de ce conflit, les soldats tués au combat vont être inhumés au cimetière Saint-Sever.

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    Au total, ce chiffre qui donne le vertige : 11 436 corps d'hommes et de femmes, de soldats, d'infirmières, de pasteurs et de travailleurs venus de tout le Commonwealth et originaires du Royaume-Uni, des Indes orientales, d’Égypte, d’Australie, d’Afrique du Sud, de Birmanie, de Nouvelle-Zélande, d'Inde ou de Chine sont enterrés dans ce cimetière aux côtés de plusieurs centaines de soldats français.

     

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    Lors de la Seconde guerre mondiale, ce cimetière St-Sever a également accueilli les dépouilles des soldats britanniques tués dans la région rouennaise et celles des soldats canadiens blessés durant la tentative de débarquement allié à Dieppe le 19 août 1942 et décédés à l’Hôtel Dieu de Rouen.

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    En reconnaissance du lourd tribut humain payé, en 1921, cinq hectares du cimetière St-Sever sont devenus officiellement territoire britannique. C'est ainsi qu'aujourd'hui, l'endroit, aménagé par l’architecte paysagiste anglais Réginald Blomfield (1856-1942), est soigneusement entretenu par les jardiniers du Commonwealth War Graves Commission.

    Au cœur de ce cimetière se dresse le monument aux morts de la ville de Rouen dû à Georges Lisch (1869-1960) et Raoul Verlet (1857-1923) inauguré le 11 novembre 1924 et mettant à l'honneur les 6000 soldats rouennais qui ont péri durant la guerre 14/18.

  • L'Opéra Garnier, lieu majeur de la vie culturelle parisienne

    16 octobre 1923 : l'Opéra Garnier est classé monument historique. C'est en 1858 que Napoléon III (1808-1873), qui vient d' échapper de justesse à un attentat devant la salle d'opéra Le Peletier de Paris, décide de faire bâtir un nouvel opéra loin des rues étroites et propices aux embuscades de certains quartiers parisiens. Le Paris du baron Haussmann est alors un vaste chantier à ciel ouvert. L'emplacement du futur bâtiment s'inscrit dans un losange à la croisée de grandes artères dégagées.

    Pour en choisir l'architecte, un concours est lancé en 1860. Il est remporté à l'unanimité parmi les 171 concurrents par Charles Garnier (1825-1898). Le projet de ce jeune architecte talentueux mais peu expérimenté, Premier grand prix de Rome, est à la fois innovant et ambitieux. Sa devise : « J'aspire à beaucoup, j'attends peu. »

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    Charles Garnier (1825-1898)

    Ce chantier colossal s'ouvre un an plus tard, en août 1861. Et pour 15 longues années ! Dès les premiers coups de pioche, un avatar va sérieusement ralentir l'avancement des travaux. Sous le futur bâtiment, une nappe phréatique menace de tout inonder Pour assurer l'étanchéité du monument, il faut en urgence pomper l'eau puis construire et mettre en place une cuve de réception, le légendaire « lac de l'opéra » ! D'autres difficultés vont ensuite à leur tour freiner le chantier comme notamment des financements irréguliers. En 1870, la guerre et le siège de Paris suivis un an plus tard de la Commune signent l'interruption totale du chantier pendant deux ans. Ce n'est donc qu'en 1873, après l'incendie de l'opéra Le Peletier, que les travaux va enfin pouvoir reprendre et s'accélérer.

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    Chantier de l'Opéra en 1866

    Commandé par un empereur, c'est un véritable chef d’œuvre architectural qui est inauguré en grande pompe le 5 janvier 1875 par un président de la République, le Maréchal de Mac-Mahon (1808-1893).

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    Inauguration de l'Opéra de Paris le 5 janvier 1875 - Jean-Baptiste-Edouard Detaille ( 1848 - 1912)

    L'ouvrage que Charles Garnier a livré et qui porte son nom bouscule les codes et lance un nouveau style qu'il baptise lui-même Napoléon III. L'opulence décorative est omniprésente. Trente variétés de marbres sont utilisées ce qui lui vaudra le surnom de Véronèse des architectes. Le plafond de l'avant-foyer, couvert de mosaïques sur fond doré surprend autant que le gigantisme du Grand Escalier. A l'extérieur, la Ceinture de Lumière de soixante luminaires sublime le monument.