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HISTOIRE - Page 5

  • « En voiture Simone ! » : Mais c'est qui cette Simone ?

    On connaît l'expression « En voiture Simone », peut être un peu moins que celle-ci est est un raccourci de « En voiture Simone, c’est moi qui conduis, c’est toi qui klaxonnes !”employée par Guy Lux (1919-2003) dans l'émission « Intervilles » diffusée à la télévision française à partir de 1962 lorsqu'il s'adressait à l'animatrice Simone Garnier. 

    Ce qu'on sait moins, voire pas du tout, c'est que cette Simone et sa voiture ont réellement existé !

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    Guy Lux et Simone Garnier

    Simone, c'est Simone des Forest née Simone Louise Pinet de Borde des Forest, le 7 mars 1910 à Royan (Charente-Maritime) d'un père capitaine de Cavalerie. Plus intéressée par les chevaux vapeur que les équidés, cette descendante d'une ancienne grande famille du Nivernais n'a que 12 ans lorsqu'elle est prend pour la première fois le volant de la voiture de son oncle. C'est le déclic : elle fera de sa passion son métier  et sera pilote professionnel, un domaine jusqu'à là réservé aux hommes ! Elle apprend donc à conduire dans la première auto-école réservée aux femmes créée à Versailles par Suzanne Amélie Meyer en 1928 et est l'une des premières françaises à obtenir à seulement 19 ans, en 1929, le « certificat de capacité féminin », l’ancêtre de notre permis de conduire moderne.

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    Encouragée par sa mère qui ira jusqu'à lui servir parfois de co-pilote, Simone bouscule les préjugés, brave tous les dangers et multiplie durant 30 ans et sans jamais avoir d'accident, les compétitions et les grands prix français et européens cumulant les victoires comme celle en 1934 lors de la coupe des dames du rallye de Monte-Carlo.

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    Simone Louise des Forest dans les années 1930

    Après la Seconde guerre mondiale durant laquelle elle convoie les camions de la Croix-Rouge, elle reprend la compétition et participe notamment au championnat de France des routiers où elle remporte la 10ème place.

    En 1950, elle ouvre sa propre auto-école à Gannat (Allier) qu'elle tiendra pendant 25 ans avant de s'éteindre à Vichy (Allier), le 15 novembre 2004.

    Pour l’anecdote, « Simone » est un prénom hébraïque qui signifie « Celui qui est exaucé »...

  • Le tatouage, une mode intemporelle

    S'ils sont à la mode aujourd'hui, ils ne sont pas pour cela nés d'hier ! Bien au contraire ! Le tatouage est un art de faire ancestral ! Jugez-en plutôt ! Le plus ancien a été retrouvé sur « Ötzi », un homme du Néolithique né il y a plus de 5300 ans !

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    « Le Tatoué » - Film comique franco-italien réalisé par Denys de La Patellière (1968)

    Le mot « tatouage » vient du tahitien « tatau » qui signifie « marquer » ou « dessiner ». Et c'est bien venue de la Polynésie que cette mode s'est répandue dans l'Europe au XVIIIe siècle, siècle des grandes découvertes !

    On doit au docteur Ernest Berchon, traducteur du deuxième voyage du navigateur, explorateur et cartographe britannique James Cook (1728-1779) vers Tahiti en 1772 l'introduction du mot « tattoo », qui, francisé en « tatouage», entrera en 1798 dans le Dictionnaire de l'Académie française puis en 1863 dans la première édition du dictionnaire de Littré.

    Cependant, jusqu'à la fin du XIXe siècle, le tatouage demeure un marqueur social. Se font tatouer les repris de justice, les marins, les prostituées ou les femmes amoureuses...

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    Le Tsar Nicolas II de Russie (1868-1918)

    Au XIXe siècle, tout change ! Les classes supérieures d'Europe, rois et chefs d'état, s'entichent à leur tour de tatouages. Le tsar Nicolas II (1868-1918) exhibe un dragon sur son bras. Le russe Staline (1878-1953) affiche une tête de mort sur sa poitrine. Quant à Franklin Delano Roosevelt (1882-1945), 32e président des États-Unis, le bruit court qu'il se serait fait tatouer sur le corps les armoiries de sa famille soit trois roses encadrées de plumes rouges et blanches. La rumeur veut que même la mère de Winston Churchill (1874-1975), Jenny, Lady Randolph Spencer-Churchill (1854-1921) n'aurait pas échappé à la mode. Son tatouage, un serpent autour du poignet, on dit qu'elle le recouvrait d'un bracelet de diamants fabriqué sur mesure lorsque les circonstances l'exigeaient...

    Le roi des tatoueurs, le « professeur » George Burchett (1872-1953) raconte dans ses mémoires qu'après le décès de la reine Victoria le 22 janvier 1901, il aurait travaillé jour et nuit pendant plusieurs semaines pour satisfaire la demande de tatouages « In memory of our queen » (En souvenir de notre reine)...

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    Le premier Ministre du Canada Justin Trudeau

    Si ces dernières décennies le tatouage s'est fortement démocratisé, force est de constater que nos politiques sont rares à les afficher au grand jour !

  • En réalité, il y voyait flou...

    Il avait l'habitude de peindre vraiment ce qu'il voyait et ne trichait pas. Le peintre Claude Monet (1840-1926) disait à ses élèves : " Quand vous sortez pour peindre, essayez d'oublier quels objets vous avez devant vous, un arbre, une maison, un champ ou quoi que ce soit. Pensez seulement ceci: voici un petit carré de bleu, de rose, un ovale de vert, une raie de jaune, et peignez les exactement comme ils vous apparaissent, couleurs et formes exactes, jusqu'à ce qu'ils vous donnent votre impression naïve de la scène qui se trouve devant vous."

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     Claude Monet et son épouse Alice Place Saint-Marc à Venise - Automne 1908

    Les premiers signes de la maladie sont visibles dès l'automne 1908 dans les toiles qu'il ramène de son unique voyage à Venise. Pourtant, le diagnostic ne tombera qu'en 1912 : Monet est atteint de la cataracte. Très vite pour le peintre la gène s'accentue. Les couleurs perdent leur intensité, les détails s'estompent...

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    Venise, Le palais des Doges - Claude MONET (1908)

    Alors, pour travailler, il s'organise, range ses tubes de couleurs toujours au même endroit afin de ne pas se tromper. Il compose à l'aveugle en forçant sur les bleus qu'il n'arrive plus à distinguer.

    Bien sûr, une opération serait nécessaire ! Mais il a peur, peur de finir comme l'artiste plasticien Honoré Daumier (1808-1879), devenu aveugle après une chirurgie des yeux. Après de longues tergiversations, son ami Georges Clemenceau (1841-1929) pour qui Monet était « un œil » qui va réussir à le convaincre. Il est grand temps ! L'examen ophtalmique du 7 septembre 1922 révèle que la vision de l'artiste est quasi nulle à droite et de seulement 1/10e à gauche.

    L'opération de l'œil droit pratiquée par le docteur et chirurgien en ophtalmologie Charles Coutela (1876-1969) a lieu dans une clinique de Neuilly le 10 janvier 1923. Monet a 83 ans. Le chirurgien écrit à Clemenceau : “ La vision de près peut être considérée comme à peu près parfaite après correction. Pour la vision de loin, le résultat est moins extraordinaire : Monsieur Monet a 3 à 4/10ème, ce qui n'est pas mauvais... mais il lui faudra un certain entraînement, car pour la vision de loin, il sera plus ou moins gêné. Bref je suis très satisfait, d'autant que les péripéties ont été nombreuses. ”

    Il refusera catégoriquement l'opération de son Neil gauche et se contera de porter des verres opaques. Dès lors, les troubles visuels vont s'accroître et modifier son sens des formes et des couleurs.

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    « Le pont japonais » - Claude MONET (1920-1922)

    Dans son paradis normand de Giverny, durant les trois années qui lui restent à vivre, il dira voir le monde « comme un enfant qui vient de naître, en ne percevant que des lignes, des formes et des couleurs ». Ses dernières toile annoncent l'art surréaliste et abstrait.