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HISTOIRE - Page 4

  • Paris et l'olympisme : la revanche de 1924

    Du 4 mai au 27 juillet 1924, cette fois, ce n'est pas moins de 3256 athlètes dont seulement 135 femmes venus de 45 nations qui vont s'affronter dans 23 disciplines et 126 épreuves ! Paris 1924 voit grand pour cette huitième olympiade de l'histoire moderne qui doit faire oublier l'échec de 1900 !

    L'hiver précédent déjà, du 25 janvier au 5 février, la France a accueilli à Chamonix les premiers jeux olympiques d'hiver qui ont été un vrai succès populaire et sportif !

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    Le village olympique de Colombes

    Pour l'occasion est créé le premier village olympique de l'histoire. Situé à Colombes (Hauts-de-Seine) au Nord-Ouest de Paris, à seulement quelques encablures du stade olympique Yves-du-Manoir,  66 baraquements en bois pouvant accueillir trois sportifs par logement sont construits.  Les sportifs et leurs entraîneurs qui le souhaitent peuvent s' y loger et s'y nourrir pour « la bagatelle de 55 francs par jour (soit environ 50 euros).

    Malgré tout, certaines délégations refuseront « de cohabiter » comme les Américains qui vont préférer louer le château de Rocquencourt et son parc dans les Yvelines.

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    Pour les spectateurs, un office du logement est ouvert boulevard Haussmann. Les propriétaires intéressés par une potentielle location sont invités à se faire connaître. Un prix fixe en fonction du logis est établi. La notion d'Airbnb est née !

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    Edmond Dehorter, paré à commenter dans les airs, micro en main et jumelles autour du cou, lors des Jeux olympiques de Paris en 1924

    Enfin, grâce à la technologie de la télégraphie dans fil (TSF), Edmond Dehorter de « Radiola », média parisien qui sera rebaptisé « Radio-Paris » va être le premier journaliste à couvrir les Jeux Olympiques en direct à la radio d'abord du haut de sa montgolfière avant d'être admis au même titre que les journalistes de la presse écrite dans les tribunes du stade.

    Au programme de ces jeux et pour la première fois, une épreuve féminine de fleuret et des sports de démonstration tels que la pelote basque, la savate (boxe française), le canoë et la canne de combat, un art martial français similaire à l'escrime mais avec une canne.

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    C'est un normand originaire d'Elbeuf, Raoul Bénard (1881-1961) qui a été choisi comme graveur des médailles officielles.

    La devise olympique de Pierre de Coubertin empruntée à son ami l'abbé Henri Didon, directeur du collège Albert-le-Grand d'Arcueil, « Citius, Altius, Fortius » soit « Plus vite, plus haut, plus fort » fait également son entrée officielle ainsi que le rituel de lever des trois drapeaux lors de la cérémonie de clôture : celui du Comité International Olympique, le drapeau du pays-hôte, soit le drapeau français, et le drapeau du prochain pays-hôte des Jeux Olympiques d'été, en l'occurrence celui des Pays-Bas.

    A suivre...

    Biblio : « Les Jeux Olympiques – Histoires insolites et secrètes » de S. Letouzé, City Éditions, 2024.

  • Paris et l'olympisme : place aux femmes !

    Pour le baron Pierre de Coubertin (1863-1937) leur fondateur, les Jeux olympiques modernes sont une célébration de la virilité donc une affaire exclusivement masculine. A ses yeux, les Jeux constituent « l’exaltation solennelle et périodique de l’athlétisme mâle avec […] l’applaudissement féminin pour récompense». Il persiste en 1912 soulignant «qu'une olympiade femelle ne pourrait être qu'impratique, inintéressante, inesthétique, et incorrecte, ». Et maintient sa position en 1928 par ces mots : «Quant à la participation des femmes aux Jeux, j’y demeure hostile. C’est contre mon gré qu’elles ont été admises à un nombre grandissant d’épreuves». On ne peut être plus clair !

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    En réalité, Pierre de Coubertin n’est pas opposé à la femme sportive, il est opposé à la compétition pour les femmes et au spectacle inconcevable à ses yeux qu'elles donneraient en montrant leurs jambes et en transpirant...

    La première édiction de ces jeux à Athènes en 1896 s'ouvre donc sans surprise sans aucune athlète femme. Faut reconnaître qu'en cette fin du XIXe siècle, il y a très peu de femmes sportives. Seulement quelques aristocrates ou dames de la très haute bourgeoisie qui pratiquent pour le loisir l'équitation, le tennis ou éventuellement le croquet. La place de la femme est au foyer. Son rôle est d'être une bonne épouse et une bonne mère. Elle n'a pas le droit de vote ni celui d’avoir un compte en banque.

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    La joueuse de tennis britannique Charlotte Cooper,

    première championne olympique dans une épreuve individuelle, photographiée en 1900.

    Aux Jeux de Paris de 1900, soit quatre ans après la première édition, 22 femmes sur les 997 athlètes présents vont participer à des épreuves dites « compatibles avec leur féminité et leur fragilité » : le tennis, la voile, le croquet, l'équitation et le golf.

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    La course féminine du 100 mètres aux Jeux olympiques de 1928

    Et c'est ensuite graduellement que les femmes vont se faire une place dans les Jeux. En 1928, aux JO d'Amsterdam, après un bras de fer avec la Fédération sportive féminine internationale (FSFI) menée par Alice Milliat (1899-1938) grande militante du sport féminin, le CIO accepte enfin d'introduire cinq épreuves féminines d’athlétisme. Mais, après un tollé public provoqué par l'épuisement des coureuses du 800 m, les organisateurs interdiront, et jusqu'en 1960, toute course féminine longue de plus d'un demi-tour jugée inadaptée à la condition physique féminine.

    Si la participation féminine devient pérenne en 1930 lors des JO de Prague, i l faut attendre 2007, soit le XXIe siècle pour que « la Charte olympique rende obligatoire la présence des femmes dans tous les sports ». Aux Jeux de Paris 2024, il y aura pour la première fois autant d’athlètes hommes que femmes !

     

    A suivre...

  • Paris et l'olympisme : les Jeux de 1900

    En 1900 à Paris, du 14 mai au 28 octobre, alors que la France de la Belle Poque vit au rythme de l'Exposition universelle, les « Jeux de Paris » vont passer quasiment inaperçus ! En effet, cette deuxième édition des Jeux olympiques de l'ère moderne qui s'inscrira dans l'histoire comme les plus longs jamais organisés, n'aura, aux yeux de la ville organisatrice comme des parisiens, que très peu d’intérêt.

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    L'affiche reconnue a posteriori comme l'affiche officielle des Jeux de 1900

    Car voilà, on parle des « Jeux de Paris » et non des « Jeux olympiques de Paris ». La faute à une concurrence entre deux projets parallèles. D'un côté, celui du Président du Comité international olympique (C.I.O.), Pierre de Coubertin (1863-1937), qui tient à ce que Paris accueille la deuxième Olympiade. De l'autre, Alfred Picard (1844-1913), commissaire général de l'Exposition universelle, l'homme fort du moment, partisan à ce que des « concours internationaux d'exercices physiques et de sports » soient seulement intégrés aux différentes manifestations de l'Exposition. Et l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques ou USFSA, l'instance dirigeante à cette époque du sport en France, va lui donner raison contraignant le C.I.O. à signer un accord dans ce sens faute de quoi il n'y aura tout simplement pas de jeux !

    jeux de paris 1900,deuxième olympiade,médaillés d'or normands

    De fait, nulle part dans les documents officiels, les concours sportifs qui vont se tenir ne seront qualifiés de « Jeux olympiques ». D'ailleurs, dans la capitale en effervescence, rien ne laisse présager qu'un événement sportif mondial s'y tient : aucune affiche spécifique, ni « une » de presse., ni cérémonie d'ouverture...

    Si le rapport de l’exposition répertorie pas moins de 477 épreuves sportives différentes, certaines sont peu voire pas du tout compatibles avec l’esprit olympique. C'est pourquoi le C.I.O. n'en retiendra que 95.

    Ils seront ainsi 997 athlètes à s'enregistrer, pour la moitié des français et pour la plupart des amateurs, parmi lesquels et pour la première fois 22 femmes. 31 nations sont représentées dans 19 sports et 21 disciplines.

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    E. Billard et P. Perquer, champions olympiques normands

    Ce n'est que bien plus tard que les Jeux de Paris 1900 seront considérés comme Jeux de la deuxième olympiade sans qu'il soit réellement possible d’établir un véritable palmarès : nombre d'athlètes qui y ont participé ignoreront, pour certains jusqu'à leur mort, qu'ils ont disputé des Jeux olympiques !..

    Deux normands vont cependant entrer dans l’histoire olympique en remportant des médailles d'or : Émile Billard originaire du Havre (1852-1930) et son coéquipier Paul Perquer dans l’épreuve de voile (10-20 tonneaux) et Joseph Le Cornu originaire de Caen (1864-1931) dans la discipline du cerf-volant !

    A suivre...

    Biblio : « Les Jeux Olympiques – Histoires insolites et secrètes » de S. Letouzé, City Éditions, 2024.