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HISTOIRE - Page 4

  • Le dessous des cartes...

    Déjà les chinois, au VIIe siècle, les utilisaient pour tromper leur ennui ! En Europe, elles seraient apparues dans le dernier quart du XIVe siècle. Et depuis, "on tape le carton", on joue à la belote, au rami, au tarot, à la coinche ou tout simplement à la bataille !

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    Mais les cartes à jouer cachent bien des secrets ? Car, comme la religion ou le calendrier, elles sont basées sur la numérologie, le symbolisme et l'astrologie.

    Ainsi, à l'instar de l'année qui se divise en solstice d'été et équinoxe, le jeu de cartes se divise en deux couleurs, le rouge et le noir. Il comprend 52 cartes pour les 52 semaines de l'année et douze figures (quatre rois, quatre dames, quatre valets) pour les douze cycles lunaires ou les douze mois de l'année ou encore les douze signes du zodiaque.

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    En se basant sur une valeur allant de 1 pour l'as à 13 pour le roi, le total des cartes de chaque couleur s'élève à 91, qui, multiplié par quatre, fait 364, soit autant que le nombre de jours de l'année si l'on ajoute un ou deux jokers pour les années bissextiles.

    En additionnant 3 + 6 + 4, on obtient 13, soit le nombre de cartes de chaque couleur. En ajoutant la valeur numérique de chaque carte dans chaque couleur, on obtient 91, le nombre de jours de chaque saison.

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    Quant aux enseignes ou couleurs introduites par les cartiers français à la fin du XVe siècle, cœur, pique, trèfle et carreau, certains y voient les quatre états de la société : la noblesse par le pique, le clergé par le cœur, la bourgeoisie par les carreau (par une allusion au “carreau” de l’arbalète, arme bourgeoise), et les paysans par le trèfle.

  • A l'horloger clandestin, la patrie reconnaissante !

    Pendant quarante longues années, l'horloge Wagner du XIXe siècle du Panthéon a été à l'arrêt. Figée et totalement muette ! La préservation du repos éternel des hôtes de l'édifice ? Pas vraiment. En fait, en 1965, l'employé chargé de remonter le précieux mécanisme, lassé de sa tâche, aurait tout simplement saboté le mécanisme...

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    Et le temps passe... En 2005, un groupe clandestin de restauration du patrimoine, les Untergunther, qui s'est donné pour mission de sauver "les délaissés urbains" décide de restaurer en cachette cette horloge avant qu'elle ne soit irrémédiablement abimée. Constellée de rouille, sa dégradation risque de devenir irréversible. En effet, c'est paradoxal, mais une telle horloge s'abîme moins vite lorsqu'elle est utilisée plutôt que laissée à l'abandon. C'est pourquoi, en usant des souterrains parisiens pour se déplacer, quelques membres du groupe établissent secrètement un atelier de travail à la base du dôme du Panthéon et se mettent à l'ouvrage. Durant de longs mois, en dehors des heures réglementaires d'ouverture, ils démontent le mécanisme, nettoient une à une chaque pièce qui le compose, remplacent les câbles et poulies défaillantes, refont à l'identique les pièces abimées, etc. Après une année d'efforts et 4 000 € de dépenses, leur objectif est atteint. Voulant s'assurer que l'horloge maintenant remise en état sera dorénavant entretenue, ils préviennent l'administrateur du Panthéon et le soir du 24 décembre 2006, au cœur de ce bâtiment vide et endormi, pour la première fois depuis 41 ans, l'horloge du Panthéon se met à sonner !

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    Mais voilà, l'administration du Centre des Monuments Nationaux (CMN) se montre peu enthousiaste. L'idée que l'affaire mette sur le devant de la scène de sérieuses lacunes en matières de sécurité, l'amène à porter plainte. Quatre membres de l'Untergunther sont cités à comparaître devant le Tribunal qui cependant classe l'affaire sans suite. Le ministère de la Culture quant à lui se contente de reconnaître la justesse de la réparation. Et puis plus rien, une fois encore l'horloge est délaissée. Les mêmes causes produisant les mêmes effets : elle s'arrête !

    En 2018, soit 12 ans plus tard, les choses bougent enfin. Le Centre des monuments nationaux décide de sa remise en service et lance l'appel d'offre nécessaire d'une part parce qu'il s'agit de deniers publics et d'autre part parce que cela va permettre l'analyse de la méthode scientifique proposée par les restaurateurs.

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    Les membres du groupe Untergunther qui n'en reviennent pas décident de soumissionner ! Et devinez qui va remporter le marché ? Eux bien sûr ! C'est comme cela que l'un d'entre-eux, Jean-Baptiste Viot, spécialiste de l'horlogerie, celui-là même qui l'avait si bien réparée en 2006 va cette fois officiellement être chargé de la remise en état de l'horloge du Panthéon ! Preuve que la rancune n'est pas tenace. !

  • Léon Werth, le Petit Prince de Saint-Exupéry

    Il s'appelait Léon Werth (1878-1955). C'est au petit garçon qu'il a été que Saint-Exupéry a dédié son « Petit Prince ». Le voici photographié en uniforme de poilu, un petit cheval en bois à roulettes à ses pieds.

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    Léon Werth en uniforme de poilu vers 1914

    Ce journaliste, romancier, essayiste, critique d'art et aussi un peu touche-à-tout, est né le 17 février 1878 à Remiremont (Vosges). En août 1914, c'est un simple soldat engagé au 252e RI de Montélimar. Parti au front, il y combat pendant 15 mois avant d'être réformé pour cause de maladie.

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    Saint-Exupéry avec à sa droite, Léon Werth et à sa gauche, son fils Claude (©Fonds Léon Werth)

    Sa rencontre avec Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944) date de 1931. « Cette grande personne est le meilleur ami que j'ai au monde » écrira l'écrivain. En témoignage de l'admiration qu'il éprouve pour son aîné de 22 ans, auteur du livre "Clavel soldat", un violent réquisitoire contre la guerre publié en 1919, il choisira de lui dédier Le Petit Prince avec ces mots : « À Léon Werth quant il était petit garçon ».

    Hélas, la Seconde Guerre mondiale les sépare. Juif et communiste, Werth est obligé de se cacher et de fuir Paris. Il se réfugie avec sa famille dans le Jura. De son côté, à New-York, Saint-Exupéry s'inquiète. Quand il écrit « Le Petit Prince », il ignore si son ami est encore en vie... Lui disparaîtra au-dessus de la Méditerranée le 31 juillet 1944 lors d'une mission de reconnaissance. Il ne connaîtra ni la publication de son livre, ni son succès planétaire. Traduit en cinq cent trente-cinq langues et dialectes différents, Le Petit Prince est aujourd'hui l'ouvrage le plus traduit au monde après la Bible.

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    Dans son refuge du Jura, Léon Werth tient un journal qui sera publié en 1946 sous le titre « Déposition ». Il consacre de nombreuses pages à Antoine de Saint-Exupéry qui seront publiés à part en 1948 dans un livre intitulé « Saint-Exupéry tel que je l’ai connu » en témoignage de la puissance amitié qui les liait.

    Il meurt le 13 décembre 1955 à Paris. Ses cendres se trouvent au columbarium du Père-Lachaise