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HISTOIRE - Page 3

  • Les petits secrets de la tour de Monsieur Eiffel...

    Si, au début de XVIIIe siècle, le grand-père de Gustave Eiffel (1832-1923) n'avait pas fait ajouter à son nom le surnom plus aisément prononçable d'Eiffel, massif boisé de Rhénanie-du-Nord en Allemagne dont il était originaire, notre monument national aurait pu s'appeler la Tour Bönickhausen-Eiffel  ! Et c'est bien ce double nom de « Bönickhausen dit Eiffel » qui a longtemps été porté par la famille jusqu'à ce que, à la demande de l'ingénieur centralien, l’autorisation de porter le seul patronyme d’Eiffel lui soit accordée par décret du 1er avril 1879 suivi d'un jugement du tribunal de première instance de Dijon en date du 15 décembre 1880 et ce en raison de la consonance allemande qui pouvait « inspirer des doutes sur sa nationalité française de nature à lui causer, soit individuellement, soit commercialement, le plus grand préjudice »  .

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    Gustave Eiffel en famille avec femme et enfants

    Alors que le devis de construction de « sa » tour s'élevait à 8 millions de francs-or, Eiffel, en gestionnaire scrupuleux, présenta une facture d'exactement ….7 799 401,31 francs ! Autre temps, autre mœurs !

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    Fleuron de l'exposition universelle de 1889, année du centenaire de la Révolution française, le jour de la clôture, le 31 octobre, Gustave Eiffel, qui s'était aménage un salon d’accueil au sommet de sa tour, y reçu le savant américain Thomas Edison (1847-1931) lequel lui fit présent d'un de ses phonographes capable d'enregistrer des sons sur un rouleau de cire.

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    Gustave Eiffel et Thomas Edison

    On sait que l'édification de la tour Eiffel a fait couler beaucoup d'encre ! Bien des personnalités de l'époque se sont acharnées à la dénigrer. A l'image du normand Guy de Maupassant (1850-1893) : « Je me demande, écrivait-il, ce qu'on conclura de notre génération si quelque prochaine émeute ne déboulonne pas ce squelette disgracieux et géant. »

  • La grand-mère de l'Europe ou une incroyable descendance...

    Son surnom de « Grand-mère de l'Europe », elle l'a bien mérité ! La reine Victoria du Royaume-Uni (1819-1901) est l'aïeule d'une formidable lignée de princes et de princesses qui furent mariés et ont régné dans les plus grandes cours royales et impériales.

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    Exceptionnel cliché datant de 1894 : la matriarche Victoria a rassemblé autour d'elle sa nombreuse descendance

    Mère à 21 ans et grand-mère à 39 ans, son règne de 63 ans et sept mois fut le et le troisième plus long pour un monarque au niveau mondial après celui de Louis XIV (1638-1715), roi de France, et celui de son arrière-arrière-petite-fille Élisabeth II ((1926-2022).

     

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    La reine Victoria, 1819 - 1901, le Prince Albert, 1819 - 1861, et leurs enfants

    Elle et son mari, le prince consort Albert de Saxe-Cobourg-Gotha (1819-1861), ont eu 9 enfants, 43 petits-enfants, 110 arrière-petits-enfants, 237 arrière-arrière-petits-enfants, 479 arrière-arrière-arrière-petits-enfants, plus de 820 arrière-arrière-arrière-arrière-petits-enfants !

    Par des mariages prestigieux, leurs descendants vont engendrer bon nombre de princes qui vont s'installer sur les trônes d'Europe et y établir des dynasties sont certaines règnes encore aujourd'hui.

    Outre les souverains du Royaume-Uni, on peut citer Guillaume II d'Allemagne (1859-1941), les rois de Grèce Georges II (1890-1947), Alexandre Ier (1893-1920), Paul Ier (1901-1964) et Constantin II (1940-2023), les rois de Roumanie Carol II (1893-1953) et Michel Ier (1921-2017) et les rois Olav V de Norvège (1903-1991), Pierre II de Yougoslavie (1923-1970), Juan Carlos Ier d'Espagne (1938) sans oublier l'actuel roi de Suède Charles XVI et la reine de Danemark, Margrethe II.

    Et si le roi Charles III d'Angleterre est par sa mère l'arrière-arrière-arrière petit-fils de Victoria, son père Philippe Mountbatten (1947-2021) était aussi, par la Reine Victoria, le cousin au 3ème degré de son épouse.

    Grand-mère de l'Europe, Reine Victoria

    Louis de Bourbon

    Victoria est aussi l'aïeule de Louis de Bourbon, actuel prétendant au trône de France, de Maria Vladimirovna de Russie, actuelle prétendante au trône de Russie, d'Aimon de Savoie-Aoste, actuel prétendant aux trônes d'Italie et de Croatie, Heinrich Donatus de Hesse (1966), actuel prétendant aux trônes de Finlande et de Hesse, …

     

  • Le fauteuil maudit de l’Académie française

    Paris, quai Conti, Coupole du collège Mazarin aussi appelé des Quatre-Nations de l'ancienne Université de Paris. Là se trouve l'Institut de France où se réunissent régulièrement les 40 membres de l'Académie française, ces « immortels » œuvrant à normaliser et à perfectionner la langue de Molière. Chacun d'eux à son fauteuil attitré, un fauteuil tapissé de velours vert présentant une assise pliante comme celle d'un strapontin de luxe et affecté d'un numéro allant de 1 à 40.

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    A priori, rien ne distingue le fauteuil numéro 32  des autres ! Non, vraiment rien... Si ce n'est une sinistre réputation : le fauteuil numéro 32 serait maudit !...

    Fruit du hasard ou réelle damnation, toujours est-il que, pour nombre des occupants dudit fauteuil, la vie n'a pas été un long fleuve tranquille... A commencer par Lucien Bonaparte (1775-1840), frère de Napoléon Ier (1769-1821), 6ème immortel à occuper ce siège. Élu en 1803, il en exclu par ordonnance en 1816 avant d'être tout simplement proscrit de France. Son successeur, le dramaturge Louis-Simon Augier (1772-1829) sera le premier immortel à se donner la mort en quittant la Coupole, se jetant dans la Seine du haut du Pont des Arts.

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    Il n’est nullement question à l’époque de parler de malédiction. Mais un normand aux racines brayonnes, Gaston Leroux (1868-1927), va semer le trouble... En 1909, il publie un roman inspiré de la célèbre institution française. Une œuvre de fiction qu'il intitule « Le fauteuil hanté », un fauteuil dont chaque nouvel occupant trouve la mort dans des circonstances mystérieuses.

    Et la réalité va alors rejoindre la fiction ! En 1911, le Général Hyppolyte Langlois (1839-1912), auteur d’ouvrages de théorie militaire, prend place à son tour sur le siège 32. Il meurt sept mois à peine après son intronisation ! Et la série noire continue ! L'historien Robert Aron (1898-1975) élu le 7 mars 1974 décède six jours avant son discours de réception. Quant au romancier Alain Robbe-Grillet (1922-2008) élu en 2004, il perd quant à lui la vie avant même d' avoir été intronisé.

    Le fauteuil 32 va rester vacant jusqu'en mars 2009 et l'élection du réalisateur et écrivain François Weyergans (1941-2019). Son discours d'intronisation est fixé au 16 juin 2011. Le jour « J », stupeur dans l'hémicycle : le siège 32 est vide ! On se regarde. On se scrute. On prend peur. Quand enfin l'intéressé arrive avec un quart d’heure de retard. Du jamais vu à l’Académie française ! Il est accueilli par Erik Orsenna, maître de cérémonie. Ses premiers mots déclenchent l'hilarité des présents : « Vous voici. Vous voici enfin ! Élu le 26 mars 2009, reçu aujourd’hui, 27 mois plus tard. Nous avons failli attendre ! »

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    Allez, pour conclure, d'une part, il a été démontré que le nombre de décès des immortels occupant le fauteuil 32 n’est pas le plus important : 21 membres contre 24 pour le fauteuil n° 4. D'autre part, pour permettre des travaux de rénovation au sein du bâtiment, tous les fauteuils des académiciens ont été changés en octobre 2020 ! Cela a dû rassurer l'écrivain et historien Pascal Ory qui, depuis le 4 mars 2021, a hérite du fauteuil n°32 !...