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PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS - Page 14

  • Qu'y a t-il de meilleur qu'un Petit LU ?

    Le Petit Beurre est avec sa forme de napperon et ses oreilles à croquer une allégorie du temps ! Voyez plutôt : sa surface est piquée de 24 points, autant que d'heures dans une journée. Sa longueur, 7 centimètres, fait référence aux 7 jours de la semaine. Son pourtour est festonné de 52 dents, autant que de semaines dans une année. Et chacune des quatre saisons a son oreille !

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    Le Petit-Beurre nantais a une histoire. Et comme toute belle histoire, elle commence par un mariage. Celui de Jean Romain Lefèvre et Pauline Isabelle Utile, le 7 octobre 1850 à, Varennes-en-Argonne (Meuse ). Quittant leur Lorraine natale, ils viennent s'installer à Nantes (Loire-Atlantique) où ils vont ouvrir une fabrique de biscuits de Reims et de bonbons secs. Un commerce très vite prospère bientôt connu sous les seules initiales de ses patrons : LU.

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    Les époux Lefèvre-Utile

    En 1882, leur fils Louis (1858-1940) prend la relève. Son objectif : concurrencer la toute-puissante industrie biscuitière britannique. Son atout, la position centrale de Nantes. Avec des œufs de Vendée, du beurre de Bretagne, due lait de Normandie et de la farine de la Beauce, il sort en 1886 le Véritable Petit Beurre. « Qu'on se figure une biscuit de forme carrée, aux bords découpés en festons arrondis, qui croque sous la dent sans s'émietter, qui fond dans la bouche en y laissant un goût exquis sans être trop prononcé. Ce n'est pas le biscuit d'origine britannique, sec comme une Anglaise en route pour l'Exposition, fade comme le navet bouilli dont raffolent nos voisins d'Outre-Manche. »

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    Louis Lefèvre-Utile - Portrait d'Hippolyte Berteaux, (1899)

    Misant sur « la réclame », alors balbutiante, il fait appel aux plus célèbres artistes de l'époque pour donner à son véritable Petit-Beurre une touche originale et avant-gardiste. Firmin Bouisset (1859-1925) dessina le fameux écolier portant un panier LU tandis que Sarah Bernhardt (1844-1923) inventa le slogan : « Je ne trouve rient de meilleur qu'un petit LU... Oh si ! Deux petits LU !

  • Le massicot où l'idée de génie d'un coutelier

    Les imprimeurs et les relieurs vous le diront : cet homme là a radicalement changer leur vie ! Comment ? Tout simplement en inventant un outil capable de couper aux dimensions souhaitées les rames de papier ! La machine, initialement appelée rogne-papier, va prendre ensuite le nom de son inventeur : le massicot est né !

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    Guillaume Massiquot (1797-1870), qui en dépose le brevet le 18 mars 1844, est né le 5 septembre 1797 à Issoudun (Indre) d'un père maréchal-ferrant. Il se révèle très tôt habile au travail du métal. Épris d’indépendance, il monte à Paris à de 16 ans. Formé à la coutellerie, il fait alors son tour de France : Lyon, Marseille, Bordeaux, puis de nouveau dans la capitale avant de s’installer comme coutelier à Bourges. Là, son habileté lui vaut le titre de coutelier du duc de Bordeaux. En 1840, sa santé l’oblige à revenir à Paris. Il met à profit sa convalescence pour inventer et perfectionner son fameux« rogne-papier ». Devenu membre de l’Académie de l’Industrie, ce beau-frère de Félix Potin décède en 1870 et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

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    Machine à couper le papier, vers 1820

     

    Bien sûr, depuis les années 1830, des machines à couper le papier existent déjà mais elles ne sont loin d'être aussi performantes que l'outil de Massiquot. Elles utilisent le principe de la cisaille, c'est-à-dire celui de " lame et contre-lame". A la différence, le massicot ou massicotier est équipé d'une presse qui bloque le papier et une lame descendante pour le couper. Cette coupe est alors dite de "lame contre support".

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    Le patronyme de cet homme de génie a également produit le verbe "massicoter", c'est-à-dire "rogner ou couper aux dimensions voulues" et les noms communs de "massicoteur", l'ouvrier chargé du "massicotage". A noter qu'à l'origine, porté dans le Centre et rencontré également en Charente-Maritime à partir du XVIIe siècle, ce patronyme a donné la variante rare de "Massicault". C'est un des nombreux hypocoristiques du nom de baptême Thomas, formé par aphérèse (suppression de la première syllabe). A noter que le matronyme Massicotte se rencontre au Québec.

     

    Biblio. "Les 100 inventions qui font la fierté de la France" d'E. Hecht - Ed. Le Figaro Magazine, 2018.

    Merci au site www.janinetissot.fdaf.org/jt_massicot.htm

  • Côtes de veau au cidre

    « En avril, morille et veau

    avec du cidre nouveau ! »

     

    Si la Normandie est une nation, le cidre est sa boisson ! En patois normand, c'est le « grosberre » ou le « bère » ! Ce qui faisait sourire l'ancien président de la République Jacques Chirac, grand amateur de bière !

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    Le cidre tire son nom de « sicera » qui en latin vulgaire signifie « boisson enivrante » et c'est bien de cela dont il s'agit ! ! Jus de pomme fermenté plus ou moins gazeux remontant à l'Antiquité, son principe de fabrication aurait été importé en Espagne par les Maures. Arrivé en France dès le VIe siècle, c'est à partir du XIIe siècle et grâce aux moines des abbayes que le cidre gagna la Normandie et la Bretagne voisine, des régions où les pommiers poussaient magnifiquement et prospéraient même à l'état sauvage. Très vite, le cidre va remplacer le vin médiocre qu'on fabriquait à grand peine et la cervoise à base d'orge fermentée ou d'une autre céréale, ancêtre de la bière. Et si les Basques furent les premiers cidriers français, les Normands les surpassèrent rapidement !

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    Produit noble, inséparable de la gastronomie, le cidre se marie à toutes les sauces. Rien que pour vous, amis gourmands aux papilles alléchées, cette recette normande de côtes de veau au cidre* qui ne vous demandera pour vous régaler que 10 minutes de préparation et 35 de cuisson.

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    Pour 4 côtes de veau, prévoir 12 petits oignons, 80 g de beurre, 1 tasse de crème, 2 verres de cidre, sel et poivre.

    Éplucher les oignons, les faire dorer 10 mn dans 40 g de beurre. Faire fondre le reste du beurre dans un poêle et y faire dorer les côtes 5 mn sur chaque face. Ajouter les oignons. Saler et poivrer. Ajouter le cidre. Couvrir et laisser réduite 10 mn. Verser la crème et cuire à feu doux 10 mn.

    Servir aussitôt.

    Bon appétit !

     

     

    * Recette extraite du Manuel de cuisine normande de S. Charriot – Ed. Harriet, 1987.