Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Le clafoutis de Duclair

    « Le clafoutis n’est pas un dessert.

    Le clafoutis est un monde créé par Dieu pour défier les saisons et les temps de peu. »

    (Les Mitonnages de Jacky)

     

    Descendant de  « la fognarda », une pâtisserie très ancienne de Limoges, le clafoutis est né au XIXème siècle. Mélange de lait, d’œufs, de farine et de sucre, de rhum et de kirsh auquel on ajoute traditionnellement de belles et grosses cerises noires entières mais qui accepte aussi toutes sortes d'autres fruits comme la pomme, la poire, l'abricot ou la prune...

    clafoutis 1.jpg

    Et bien qu'il ne soit pas normand mais limousin, il existe une recette de « clafoutis de Duclair* ». Rappelons que, située sur la route des Abbayes, entre celle de Saint-Georges de Boscherville et celle de Jumièges, cette cité Seinomarine est au départ de « la route des Fruits » qui court le long des méandres de la Seine.

    clafoutis 2.jpg

    Pour vous, amis gourmands aux babines alléchées, en voici le détail. Pour 8 personnes, prévoir 400 g de pâte feuilletée ou sablées, 800g de cerises dénoyautées, 200g de fromage blanc, 100g de crème, 150g de sucre gains blancs, une noix de beurres et 50g de calvados. Préparation : 30 mn – Cuisson : 20 mn)

    clafoutis 3.jpg

    Laver les cerises et les équeuter. Ôter les noyaux, cuire les cerises à la poêle avec la noix de beurre et le calvados, caraméliser légèrement, sans mettre en bouillie les cerises. Égoutter et laisser refroidir. Cuire la pâte à blanc (ou à sec). Mélanger fromage blanc et sucre.

    Ajouter la crème battue en chantilly. Garnir le fond de la tarte avec cette crème. Mettre les cerises dessus et arroser d'un peu de jus.

    Bon appétit !

     

    * Recette extraite de « Cuisine Normande d'hier et d'aujourd'hui » de Michel Bruneau – Ed. Ouest-France, 2001.

  • Le normand Alphonse Allais, génie à la plume acerbe et à l'humour absurde

    « Nous parlons de tuer le temps, comme si, hélas ! ce n'était pas lui qui nous tuait ! »

    Alphonse Allais

     

    Certains penseront « pur hasard », d'autres préféreront invoquer les lois de l'astrologie . Quoi qu'il en soit, en ce jour du 20 octobre 1854 vont venir au monde à Charleville (Ardennes), au foyer de Frédéric et Vitalie Rimbaud, un petit Arthur et en Normandie, à Honfleur (Calvados), au foyer de parents qu'il qualifiera de « français mais honnêtes », un petit Alphonse ! Deux génies de la littérature française aux parcours atypiques ! Arthur Rimbaud, fils de militaire, poète romantique et aventurier, sera reconnu comme l’un des pionniers du symbolisme. Alphonse Allais, fils de pharmacien, deviendra journaliste, écrivain et humoriste. Lui qui ne parlera qu'à l'âge de trois ans, sera l'auteur d'une œuvre de plus de cinq mille pages qu'il baptisera « Œuvres anthumes » avant de mourir à seulement 51 ans, non sans avoir été le plus pillé de tous les écrivains, au point d’être surnommé « la vache Allais » !

    allais 03.JPG

    Arthur Rimbaud (1854-1891) et Alphonse Allais (1854-1905)

    Cet infatigable « tueur à gags », moustachu misanthrope, qui n'aimait ni les chiens ni les chats, fut victime en 1905 d'une grave phlébite. A cette époque et depuis plusieurs années déjà, il résidait en province, le plus souvent, à Toulon (Var) mais revenait aussi et de temps en temps, en Normandie, à Honfleur, auprès des siens. On ne le voyait plus à Paris que rarement, seulement quand l’y appelaient ses affaires. Il venait d'y arriver seul, sans sa femme, et était descendu dans l'hôtel Britannia du 24 de la rue d’Amsterdam où il avait ses habitudes. Bravant les conseils du médecin qui lui ordonnait de rester au lit, le vendredi 27 octobre, il était attablé dans un café. Ne se se sentant pas bien, il demanda à un ami de le raccompagner jusqu'à son hôtel.

    allais 05.JPG

    « Demain, je serai mort, lui aurait-il dit, vous trouvez ça drôle, mais moi, je ne ris pas. Demain, je serai mort ! » Et effectivement, le lendemain matin, samedi 28 octobre 1905, en se levant, il sfut pris d'un malaise. Alerté par son cri, quand un domestique entra, c'était trop tard ! Alphonse Allais venait de s'éteindre victime d'une embolie foudroyante.

    ALLAIS 01.png

    Le saviez-vous, Alphonse Allais, bachelier des sciences à 17 ans, est à l’origine du café lyophilisé. Il avait déposé son brevet officiellement au ministère de l’Agriculture à Paris le 7 mars 1881 sous le numéro n° 141530, c'est-à-dire bien avant que Nestlé et son chimiste alimentaire Max Morgenthaler, le reprenne en 1935 et lance le Nescafé. L'idée de développer une solution soluble lui était venue alors qu'il effectuait son service militaire en attendant les soldats se plaindre du café qui leur était servi. Hélas, il n'alla pas jusqu'à commercialiser son invention ce qui lui aurait certainement permis de faire fortune !

     

  • L'Opéra Garnier, lieu majeur de la vie culturelle parisienne

    16 octobre 1923 : l'Opéra Garnier est classé monument historique. C'est en 1858 que Napoléon III (1808-1873), qui vient d' échapper de justesse à un attentat devant la salle d'opéra Le Peletier de Paris, décide de faire bâtir un nouvel opéra loin des rues étroites et propices aux embuscades de certains quartiers parisiens. Le Paris du baron Haussmann est alors un vaste chantier à ciel ouvert. L'emplacement du futur bâtiment s'inscrit dans un losange à la croisée de grandes artères dégagées.

    Pour en choisir l'architecte, un concours est lancé en 1860. Il est remporté à l'unanimité parmi les 171 concurrents par Charles Garnier (1825-1898). Le projet de ce jeune architecte talentueux mais peu expérimenté, Premier grand prix de Rome, est à la fois innovant et ambitieux. Sa devise : « J'aspire à beaucoup, j'attends peu. »

    opera de paris 00.jpg

    Charles Garnier (1825-1898)

    Ce chantier colossal s'ouvre un an plus tard, en août 1861. Et pour 15 longues années ! Dès les premiers coups de pioche, un avatar va sérieusement ralentir l'avancement des travaux. Sous le futur bâtiment, une nappe phréatique menace de tout inonder Pour assurer l'étanchéité du monument, il faut en urgence pomper l'eau puis construire et mettre en place une cuve de réception, le légendaire « lac de l'opéra » ! D'autres difficultés vont ensuite à leur tour freiner le chantier comme notamment des financements irréguliers. En 1870, la guerre et le siège de Paris suivis un an plus tard de la Commune signent l'interruption totale du chantier pendant deux ans. Ce n'est donc qu'en 1873, après l'incendie de l'opéra Le Peletier, que les travaux va enfin pouvoir reprendre et s'accélérer.

    opera de paris 01.jpg

    Chantier de l'Opéra en 1866

    Commandé par un empereur, c'est un véritable chef d’œuvre architectural qui est inauguré en grande pompe le 5 janvier 1875 par un président de la République, le Maréchal de Mac-Mahon (1808-1893).

    opera de paris 02.jpg

    Inauguration de l'Opéra de Paris le 5 janvier 1875 - Jean-Baptiste-Edouard Detaille ( 1848 - 1912)

    L'ouvrage que Charles Garnier a livré et qui porte son nom bouscule les codes et lance un nouveau style qu'il baptise lui-même Napoléon III. L'opulence décorative est omniprésente. Trente variétés de marbres sont utilisées ce qui lui vaudra le surnom de Véronèse des architectes. Le plafond de l'avant-foyer, couvert de mosaïques sur fond doré surprend autant que le gigantisme du Grand Escalier. A l'extérieur, la Ceinture de Lumière de soixante luminaires sublime le monument.