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  • La bière, ça ne date pas d'hier !

    Très à la mode aujourd'hui, même en Normandie patrie du Cidre, savez-vous que la bière détient le titre de plus vieille boisson alcoolisée du monde ! Sa recette n'a pas ou très peu évolué depuis plus de 8000 ans !

    Si son origine exacte reste un mystère, il semble bien que ce soient les Sumériens qui, par hasard, au IIIe millénaire avant notre ère, furent les premiers à brasser une boisson issue de la fermentation d'eau, d'orge et d'épeautres, initialement préparée pour faire du pain. Des tablettes d'argiles datant de 4000 ans av. J.-C. découvertes en Mésopotamie seraient les premières traces écrites de ce breuvage appelé « sikaru », ce qui signifie « pain liquide ». De là à prétendre que le pain est en quelque sorte l’ancêtre de notre bière...

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    Il faut savoir que les premiers brasseurs étaient en réalité des brasseuses ! Sous l'Antiquité, les cuisines sont le domaine exclusif des femmes auxquelles incombent donc la fabrication du pain et la cuisson des céréales.

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    Chez les Romains, la bière la plus répandue est la cervoise ou « cervesia », nom qui lui aurait été donné en l'honneur de Cérés, la déesse des moissons. Ce « vin d'orge » aromatisé au miel, aux épices et plantes aromatiques se propage en Gaule grâce notamment aux tonneau en bois, fruit de l'ingéniosité des Gaulois, lesquels facilitent sa conservation et son transport. Et même si les nobles Romains continuent de lui préférer le vin jugé plus noble, l'essor de la cervoise atteint son apogée sous l'empereur Domitien (51-96) lequel décrète que « sur toute terre pouvant porter des céréales sera interdite la culture de la vigne ».

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    Durant tout le Moyen-Âge, la bière s'épanouit principalement chez les peuples du Nord et chez les anglo-saxons. Chez nous, Charlemagne (vers 742-814) sera le premier à accorder le privilège de faire de la bière aux moines de son empire. Et c'est bien dans les monastères que vont se développer deux innovations techniques majeures : l'introduction du houblon vers l'an mille et la mise au point de la fermentation basse de la bière vers le XVe siècle en Bavière. C'est à cette époque que, dans la langue française, apparaît le mot « bierre » dérivé du néerlandais « bier » et issu soit du latin vulgaire biber (« boisson ») soit du germanique «  beuza » ( effervescence ).

    A suivre...

  • De la Villa Blanche au Château des Elfes, sur les pas de deux célébrités normandes

    L'histoire commence avec Jules Maupassant, le grand-père du romancier Guy de Maupassant (1850-1893). Il est né à Paris, rue des Blancs-Manteaux, le 9 novembre 1795 et est employé des contributions directes de Bernay (Eure) quand il tombe amoureux de la belle Aglaé « aux yeux rieurs et gais, aux cheveux bruns et au visage grassouillet », la fille de son patron, le receveur des finances Pluchard, lequel ne cache pas son hostilité au projet d'union des jeunes gens. Qu'importe, Jules enlève la demoiselle et l'épouse le 10 janvier 1821 à Pont-Audemer. Le mariage est célébré à à onze heures du soir, une coutume romantique en pratique à cette époque.

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    Jules Maupassant, le château des Elfes de La Neuville, Jacques Anquetil

    Les jeunes époux s'installent à Rouen au 26 de la rue Beauvoisine, dans un vaste immeuble voisin de l'actuelle rue Jean Lecanuet. Jules s'exerce à la profession « d' Entreposeur des tabacs » tandis qu' Aglaé lui donne deux enfants : Gustave, le père de Guy, né en 1821 et sa sœur Louise en 1825. Cette dernière épousera en juillet 1846 le poète et avocat Alfred Le Poittevin (1816-1848), l'un des plus fidèles amis de Gustave Flaubert.

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    Portrait de Gustave de Maupassant (1838). Toile d'Hippolyte Bellangé (1800-1866) sur laquelle on distingue au fond la villa blanche de Jules Maupassant

    Strictement rasé, lèvres minces, le front surmonté d’une touffe de cheveux blancs qui complète une ressemblance étonnante avec Adolphe Thiers (1797-1877), colérique au caractère bien trempé, un brin retors et chafouin mais aussi libre penseur ennemi de l'Empire » Jules se révèle aussi entrepreneur avisé. En 1835, il installe sur le plateau est de Rouen, à La Neuville, aujourd'hui La neuville-Chant d'Oisel (Seine-Maritime), une exploitation agricole de 300 hectares sur un pan de la séculaire forêt de Longboël qu'il avait acquis pour le faire défricher deux ans plus tôt.

    Dans le parc de son domaine, dominant la vallée de l'Andelle, il fait bâtir une grande « villa blanche  à l'italienne » d'un étage où, son épouse et lui reçoivent artistes et lettrés comme le peintre Hippolyte Bellangé (1800-1866), le ténor Léon Achard (1831-1905) ou le romancier Gustave Flaubert (1821-1880).

    Après la mort d'Agaé le 26 mai 1850, abandonnant son domaine aux mains de sa fille Louise, Jules se réinstalle à Rouen où il décédera le 15 janvier 1875.

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    Le 29 septembre 1872 le domaine est vendu à un filateur du nom de Paul Lenepveu-Decaux. Ce dernier confie à l'architecte Émile Janet (1838-1920) le soin d'ajouter à la villa blanche un étage et une aile qui la transforme dès lors en château.

    Après être passée au mains de Jacques Wattebled en 1924, Jacques Anquetil (1934-1987), le célèbre coureur cycliste normand en devient propriétaire en 1961 et s'y installe avec sa famille à partir de 1969. Il baptiste son château « château des Elfes ».

    Aujourd'hui, le château est devenu un lieu de réceptions et de séminaires.

  • Le jardin-cimetière Saint-Sever de Rouen, territoire britannique

    C'est en Seine-Maritime, à Rouen, que se trouve le plus grand cimetière britannique de France. Il s'agit du cimetière Saint-Sever, un cimetière à l'origine réservé aux habitants de la rive gauche de la Seine, et qui, bien que situé en grande partie sur le territoire de la commune voisine du Petit-Quevilly, appartient à la ville de Rouen depuis 1909.

    Durant la Première guerre mondiale, la capitale de la Normandie avait été choisie comme base arrière des troupes anglaises. Tous les blessés de l’armée britannique victimes des armes meurtrières de l'ennemi et notamment de son artillerie, sont  dirigés vers les hôpitaux militaires de la périphérie rouennaise de Grand-Quevilly, Saint-Étienne-du-Rouvray et Sotteville-lès-Rouen. Et, à partir de 1914 et durant toute la durée de ce conflit, les soldats tués au combat vont être inhumés au cimetière Saint-Sever.

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    Au total, ce chiffre qui donne le vertige : 11 436 corps d'hommes et de femmes, de soldats, d'infirmières, de pasteurs et de travailleurs venus de tout le Commonwealth et originaires du Royaume-Uni, des Indes orientales, d’Égypte, d’Australie, d’Afrique du Sud, de Birmanie, de Nouvelle-Zélande, d'Inde ou de Chine sont enterrés dans ce cimetière aux côtés de plusieurs centaines de soldats français.

     

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    Lors de la Seconde guerre mondiale, ce cimetière St-Sever a également accueilli les dépouilles des soldats britanniques tués dans la région rouennaise et celles des soldats canadiens blessés durant la tentative de débarquement allié à Dieppe le 19 août 1942 et décédés à l’Hôtel Dieu de Rouen.

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    En reconnaissance du lourd tribut humain payé, en 1921, cinq hectares du cimetière St-Sever sont devenus officiellement territoire britannique. C'est ainsi qu'aujourd'hui, l'endroit, aménagé par l’architecte paysagiste anglais Réginald Blomfield (1856-1942), est soigneusement entretenu par les jardiniers du Commonwealth War Graves Commission.

    Au cœur de ce cimetière se dresse le monument aux morts de la ville de Rouen dû à Georges Lisch (1869-1960) et Raoul Verlet (1857-1923) inauguré le 11 novembre 1924 et mettant à l'honneur les 6000 soldats rouennais qui ont péri durant la guerre 14/18.