... Battez, pour qu'ils soient mousseux,
Quelques œufs ;Incorporez à leur mousse
Un jus de cédrat choisi ;
Versez-y
Un bon lait d'amande douce ;
Mettez de la pâte à flan
Dans le flanc
De Moules à tartelettes ;
D'un doigt preste, abricotez
Les côtés ;
Versez goutte à gouttelette
Votre mousse en ces puits, puis
Que ces puits
passent au four, et, blondines,
Sortant en gais troupelets,
Ce sont les
Tartelettes Amandines ! »
Gravure extraite de l'ouvrage "Caravanes de Scaramouche, suivies de Giangurgolo et de Maître Ragueneau". d'Emmanuel Gonzales, paru en 1881
C'est par ces vers que dévoile, dans le Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand (1897), Ragueneau, le pâtissier parisien des comédiens et des poètes de la place du Palais-Royal, la recette de ce gâteau « exquis et délicieux » qui, aujourd'hui encore, reste l'un des desserts préférés des français.
Dans le Grand Larousse gastronomique, la tarte amandine est décrite comme une « pâtisserie moelleuse à base d’amandes ». Faite d'une une pâte brisée ou sablée garnie d’une préparation crémeuse aux amandes et de fruits, ses déclinaisons sont nombreuses !
La première d'entre-elles est la tarte Bourdaloue ou Almandine aux poires. Cette version aurait été inventée vers 1860 par Nicolas Bourgoin, un pâtissier de la maison Lesserteur, installée au début des années 1850 au 7 de la rue Bourdaloue (aujourd’hui dans la 9e arrondissement de Paris). Une rue qui porte le nom de Louis Bourdaloue (1632-1704), jésuite français, brillant prédicateur connu pour la qualité de ses sermons.