Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • L'Ile Lacroix, paradis des guinguettes rouennaises du XIXe siècle

    Au centre de la capitale normande, les pieds dans la Seine et les berges vertes, elle a l’âme marinière. Dernière île sur le fleuve avant la mer, l'île Lacroix de Rouen (en référence à une croix placée à son extrémité) ne s'est pas toujours appelée comme ça ! Elle a successivement reçu, soit en totalité, soit partiellement, un assez grand nombre de dénominations différentes, dues en partie aux noms de ceux qui l'habitaient ou qui y avaient des propriétés. C'est ainsi qu'on la trouve mentionnée sous les noms d''île de la Mouque, d'île Augustine, d'île Amette, d'île du Valet, d'île Bras-de-Fer, etc...

    Pendant des lustres, l'île rouennaise n'a été qu’un banc de sable régulièrement envahi par les eaux. Longtemps accessible uniquement en barque, tout change avec la visite de l'Empereur Napoléon (1769-1821) en mai 1810. En remplacement de  l'unique et fragile pont provisoire de bateaux en fonction dans la ville depuis 1626,  il décide la construction d'un pont de pierre qui reliera l’île aux deux rives de la ville. Le chantier qui s'ouvre en 1813 va s'étaler sur 16 longues années. En 1829, composé de deux volées de trois arcades enjambant le fleuve, apparaît enfin le Pont de Pierre surnommé le Pont Circonflexe en raison de sa forme, puis successivement appelé Pont d'Angoulême, Pont d'Orléans, et enfin, à partir de 1848, Pont Corneille.  Au-milieu, à la pointe de l'île, un terre-plein est aménagé sur lequel, en 1834, est installée la statue de Pierre Corneille (1606-1684).

    ile lacroix 1.jpg


    Dès lors, l'île qui jusque là n'était encore que parsemée de quelques chétives habitations entourées de jardins, va voir arriver plusieurs cafés et restaurants qui vont contribuer rapidement à lui conférer une réputation d’île Festive. En 1848, le tout-Rouen se précipite au «Château Baudet » et au « Tivoli Normand » où se tiennent fêtes et banquets mondains !

    ile lacroix 2.jpg

    Trente ans plus tard, en 1878, les « Fantaisies Lyriques », un établissement de spectacle de plus de 1000 places qui sera rebaptisé au début du vingtième siècle « Théâtre des Folies Bergères » accueillent opérettes et spectacles de music-hall. Des « stars » de l'époque comme Félix Mayol, Ouvrard, Mistinguett, Aristide Bruant, Berthe Sylva, Yvette Guilbert, Dranem et Maurice Chevalier s'y produisent. En 1903, son enseigne en forme de lyre, visible des deux rives de la Seine, trône au-dessus des toits. Endommagé pendant la guerre, il rouvrira ses portes en 1952 et pour douze années sous le nom de « Théâtre de la Lyre », un complexe festif en avance sur son temps, doté d’une discothèque, la deuxième du monde après le Whisky à Gogo de Paul Pacini.

    ile lacroix 3.jpg

    "La Lyre avant destruction" aquarelle de Tony FRITZ VILLARS (1965)

    Depuis le 27 novembre 2012, l'ancre de la Jeanne d'Arc, croiseur-porte-hélicoptères désarmé en 2010, dont la ville de Rouen était la marraine, a été installée à l'extrémité aval de l'île.

     

    Biblio. "Dictionnaire des rues et places de Rouen" de N. Periaux - Ed. Page de Garde, 1997.

  • Comment naît un nom de légende ?

    Le public parisien des cafés-concerts de la fin du XIXe siècle est fan de« scies », ces refrains que l'on retient facilement et qu’on se répète sans fin dans la tête. « Qui qu'a vu Coco ? » en fait partie. Cette complainte canine qui raconte les mésaventures d'une jeune femme qui a perdu son chien dans un square a été écrite par Félix Baumaine et Charles Blondelet sur une musique Édouard Deransart .

    coco chanel.jpg

    Elle est au répertoire de la chanteuse de café-concert Élise Faure. Celle-ci, le poing sur la hanche, accentuant les sous-entendus grivois du texte, hurle plus que chante son texte pour le plus grand plaisir de son auditoire ! Et chaque soir, le public hilare reprend en chœur le refrain en bissant la plantureuse chanteuse qui ne demande que ça !

    coco chanel 03.jpg

    Coco Chanel a 26 ans peu après son départ de Moulins

    Au tout début du XXe siècle, Gabrielle Chasnel qui exerce à Moulin le métier de couseuse dans un atelier de couture spécialisé en trousseaux et layettes où elle s'ennuie un peu, se met à rêver de music-hall. En 1904, à vingt-quatre ans, elle est recrutée dans la très chic brasserie de style Art Nouveau de la ville, en qualité de « pauseuse », chanteuse censée meubler le silence en attendant le retour des artistes. Sur scène, la voici qui entonne à son tour « Qui qu'a vu Coco dans l'Trocadéro ? » La Rotonde est le lieu de rendez-vous des officiers du 10ème régiment de chasseurs à cheval, lesquels, sous le charme de la jeune femme, vont la surnommer « Coco ! »

    coco chanel 00.png

    Acte de naissance de Gabrielle Chasnel

    Coco Chanel ne changera pas seulement prénom ! Née Gabrielle Chasnel le 19 août 1883 à Saumur (Maine-et-Loire), elle simplifiera aussi son patronyme en lui ôtant le « s ».

  • La révolution postale est en marche !

    Dans le cadre d'une refonte de l'offre d'affranchissements de la Poste, depuis le 1er janvier dernier, plus de timbre rouge ! Fini le rectangle de papier qu’on lèche avant de le coller ! A sa place, une "e-Lettre" dématérialisée ou plus exactement un «timbre​ digital» se présentant sous la forme d’un code qu’il suffit de recopier sur son courrier.

    revolution postale 01.jpg

    Un événement qualifié de première mondiale  mais surtout une page qui se tourne ! C'est en Grande-Bretagne, le 6 mai 1840, qu'est né le premier timbre de l'histoire postale, le « Penny Black ». La France lui emboîtera le pas en 1849 avec un portrait de Cérès, Déesse des Moissons.

    revolution postale 02.jpg

    Au niveau mondial, si plusieurs milliers de timbres sont édités chaque année, seulement un quart du courrier nous recevons est affranchi de cette manière et le plus souvent grâce à un timbre « courant » du genre « Marianne ». La majorité des entreprises ou des administrations utilisent des affranchissements mécaniques ou autres lettres en port « payé ».

    revolution postale 03.jpg

    La question qui se pose c'est où s'arrêtera le « toujours plus de services numériques » de la Poste ? Va-t-on vers la disparition programmée des timbres-poste et par la même occasion de la philatélie ? Une discipline née en 1860 avec la parution du premier catalogue de timbres et des premiers albums de rangement. Il semble cependant que le monde des philatélistes reste stable bien que se tassant légèrement : une dizaine de milliers pour les clients réguliers des ventes, une vingtaine de milliers pour les visiteurs du Salon philatélique d'automne, environ 80 000 pour les membres des sociétés philatéliques réunies au sein d'une fédération nationale, etc. Loisir agréable voire instructif ou investissement plus ou moins rémunérateur, si toutes les collections de timbres sont loin de valoir une fortune, elles sont toutes un trésor pour qui se passionne.