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NORMANDS CELEBRES - Page 4

  • Les racines normandes d'Arsène Lupin

    C'est le plus grand des voleurs, oui mais c'est un gentleman !

    Il s'empare de vos valeurs, sans vous menacer d'une arme,

    Quand il détrousse une femme, il lui fait porter des fleurs,

    Gentleman cambrioleur, est une grand seigneur !

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  • Ce que notre code de la route doit à un normand...

    Voilà un siècle, le 27 mai 1921, est promulgué le décret concernant « la réglementation de l’usage des voies ouvertes à la circulation publique » que le public appellera rapidement « le Code de la Route », un document en sept chapitres sensé réguler la circulation des automobiles, bicyclettes, piétons et voitures attelées (on compte seulement 17% de véhicules (automobiles et motocyclettes compris) à moteur contre 48% de voitures hippomobiles). S'il n'oblige pas la circulation à droite de la chaussée et qu'il n'impose pas encore de limitation de vitesse, ce premier et officiel code de la route prévoit tout de même que les automobilistes doivent « rester maîtres de leur véhicule en toutes circonstances. »

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    Pour la petite histoire, la gestation de notre code de la route a demandé pas moins de 16 années de réflexion... Tout a commencé avec le Premier Congrès international de tourisme et de circulation automobile sur routes des 11-16 décembre 1905. Pour la première fois, un normand originaire de Vimoutiers (Orne), Jules Perrigot (1861-1942), président de l'Automobile Club des Vosges, présente son « code de la route », un document « non officiel » de cinq pages et dix articles, véritable règlement de « bonne conduite », qu'il a rédigé et qu'il s'apprête à publier. Séduits, les dirigeants de l’Automobile Club de France, puis ceux de l’Association Générale Automobile et de la Fédération des Automobiles Clubs Régionaux vont l'adopter dans la foulée.

     

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    Acte de naissance de Paul Jules Perrigot - Etat civil de Vimoutiers - Archives Départementales de l'Orne

    Jules Perrigot est fils d'un ornais fabricant de toiles. S'étant installé à Paris à la suite du décès de ses parents, il y suit des études de droit et obtient un diplôme d'ingénieur de l’École Centrale des Arts et Manufacture. A 26 ans, il s'éprend de Claire Masure, une jeune fille de bonne famille qu'il épouse à Arches (Vosges), le 11 février 1888. Il fait ce qu'on appelle « un beau mariage » : elle est l'héritière de Léon Masure, propriétaire des Papeteries d'Arche, lequel va trouver la mort en 1897 dans l'incendie du Bazar de la Charité. Jules Perrigot prend alors la direction de l'entreprise familiale. En remplacement du lucratif marché du timbre-poste que l'entreprise a perdu, il investit avec succès dans la production du papier-monnaie à destination non seulement de pays d'Europe, mais aussi d'Afrique, d'Asie et même d'Amérique. Passionné d'automobile, il sillonne les routes de France au volant de sa De Dion-Bouton. Mais même si, à cette époque, la vitesse des engins à moteur ne permet pas de dépasser les trente km/heure, les accidents et accrochages sont fréquents : on roule aussi bien à droite qu'à gauche ou au centre de la route et il n'existe ni priorité, ni panneau de signalisation routière, ni permis de conduire, ni auto-écoles ! Notre normand en fait à maintes reprises la triste expérience. Pour y remédier, il décide de proposer la première réglementation française de la circulation.

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    Son initiative ayant été jugée pertinente, en 1909, le Gouvernement d'Aristide Briand (1862-1932) engage la mise en place d'une Commission temporaire chargée de proposer « un projet unifiant, codifiant les différents textes régissant les circulations attelées cycliste et automobile », laquelle donnera naissance à ce code de 1921 qui sera légèrement remanié l'année suivante. Parmi les ajouts, l'institution d'un « certificat de capacité », ancêtre de notre « permis de conduire », la reconnaissance officielle de la femme au volant et l'instauration d'un âge minimum fixé à 18 ans pour la conduite des automobiles et à 16 ans pour celle des motocyclettes.

  • Michèle Morgan et la Normandie

    « Avec ces yeux-là, vous devez voyager beaucoup

    et en embarquer pas mal ! »

    Jean Gabin

     

    C'est chez nous, en Normandie, que sa vocation est née. Sa beauté, son talent et sa bonne étoile vont faire d'elle une immense actrice admirée dans le monde entier. Le « T'as d'beaux yeux, tu sais» de Jean Gabin (1904-1976) lui restera attaché à jamais.

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    Michèle Morgan (1920-2016)

    Michèle Morgan ou plutôt Simone Roussel naît à Neuilly-sur-Seine, le 29 février 1920. Elle est l'aînée d'une fratrie qui comptera quatre enfants. Son père, chef de service dans une maison d'exportation de parfum, a subi de plein fouet la crise de 1929. Au chômage, il décide en 1933 d'installer sa famille chez nous, à Dieppe où il va tenir une épicerie tout en haut de la rue de la Barre.

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    Gala de Danse du Casino

    Les voici donc arrivés sur la côte normande. L'adolescente a 13 ans. Elle se passionne pour la gymnastique et la rythmique. C'est lors d'un gala de son école de danse qu'elle découvre pour la toute première fois la scène. Cela se déroule dans la salle du Casino de Dieppe. Avec ses amies, la voilà qui voltige tout en lançant des ballons multicolores. Le spectacle est un succès que la presse locale relate dès le lendemain.

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    C'est l'époque où, avec sa jeune tante, sœur cadette de sa mère, Michèle fréquente assidûment les deux cinémas de la ville. Elle rêve devant les affiches des actrices françaises auxquelles elle voudrait tant ressembler. Danielle Darrieux (1917-2017) ou Gaby Morlay (1893-1964) sont ses idoles. Cependant, à ses yeux, aucune n'égale le pouvoir de séduction de Greta Garbo (1905-1990)  : « Garbo était mon idéal. Je voulais être comme elle. »

    L'été 1935, sur la plage de Dieppe, elle est enrôlée dans un concours de photogénie et gagne le second prix. C'est le déclic : elle fera du cinéma. Elle décide alors de « monter à Paris ». Son frère cadet Paul l'accompagne et tous deux s'installent chez leurs grands-parents à Neuilly.

    Elle fréquente si assidûment les agences de casting qu'elle finit par obtenir un rôle de figurante dans « La Vie Parisienne » de Robert Siodmak (1900-1973) puis un petit rôle, celui d'une entraîneuse, dans « Mademoiselle Mozart » d'Yvan Noé (1895-1963). Suivant les conseils de ce dernier, elle s'inscrit aux Cours Simon. Nous sommes en 1937. Une année cruciale pour elle. Elle décide d'adopter un pseudonyme. Elle choisit « Michèle » parce que le garçon dont elle est amoureuse « rêve d'avoir une Michèle dans sa vie » et « Morgan » du nom de l'agence de la banque américaine d'investissement devant laquelle elle passe quotidiennement et qui lui fait imaginer une carrière outre-Atlantique.

    Puis elle obtient un rôle dans « Gribouille », le film de Marc Allégret (1900-1973). Le succès est immédiat. Un an plus tard, en 1938, elle donne la réplique à Jean Gabin (1904-1976) dans le fameux « Quai des brumes » de Marcel Carné (1906-1996). Avec ce film, elle se hisse au rang de star du cinéma, en France comme à l’étranger. Sa carrière est lancée !

    Sa filmographie est riche de plus de 70 films. Elle a été élue a dix reprises « actrice française la plus populaire ». Elle est aussi la première à recevoir le prix d'interprétation féminine au premier Festival de Cannes en 1946. En 1992, elle reçoit un César d'honneur et quatre ans plus tard, en 1996, un Lion d'or, les deux en hommage à sa contribution au septième art.

    Elle s'est éteinte le 20 décembre 2016 et a été inhumée au cimetière de Montparnasse.