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On doit à cette normande le plus long roman de la littérature française...

A la question « Quel est le plus long roman français », la réponse est « Artamene ou Le Grand Cyrus », une grande fresque romanesque que l'on doit à la havraise Madeleine de Scudéry (1607-1701), figure majeure de la littérature française, peut-être en collaboration avec son frère aîné Georges de Scudéry (1601-1667), lui aussi homme de lettres reconnu en son temps ! Une collaboration encore aujourd'hui mal élucidée. Est-ce par choix ou par contrainte imposée en raison de son sexe et de son rang, ou par réel souci de modestie féminine, Madeleine de Scudéry n’a jamais assumé de signer ses livres, ce qui ne l’a pas empêchée ni de tirer un prestige social de son activité, ni de se forger une réelle identité littéraire.

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Acte de baptême de Madeleine de Scudéry – Arch. Dept. 76, 4E 2671, Le Havre, Paroisse Notre-Dame - 1605-1611

« Artamene ou Le Grand Cyrus », c'est pas moins de 10 tomes, 13 095 pages et plus de 2 millions de mots utilisés pour narrer des histoires d'amour, d'enlèvements, de duels et d'intrigues de cour.

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L’action, tout à la fois héroïque et galante, se déroule dans la Perse antique, sous le règne de Cambyse, et raconte les aventures héroïques et galantes du conquérant Cyrus, fils du roi de Perse, à la recherche de sa bien-aimée Mandane, fille du roi des Mèdes, Ciaxare.

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Georges et Madeleine de Scudéry

Un récit « à tiroirs » et « à clef » mettant en scènes plus de 400 personnages dont des personnalités de l'époque attachées au prince de Condé, mêlées aux événements de la Fronde et "fictionnalisées" sous les traits des personnages principaux. L’exemple le plus notoire est celui de la dédicataire du roman, Anne-Geneviève de Bourbon-Condé, duchesse de Longueville (1619-1679). Elle est représentée sous les traits de Mandane, l’amante de Cyrus, qui n'est autre que Louis II de Bourbon-Condé dit « Le Grand Condé » (1621-1686). A noter que, dans la dernière partie de son ouvrage, Madeleine de Scudéry se met elle-même en scène sous les traits de Sapho, l’illustre poétesse de l’Antiquité grecque, un nom qu’elle utilisera en pseudonyme dans l’une de ses œuvres.

« Artamene ou Le Grand Cyrus » rencontra un succès immense lors de sa parution en 1651 . Il fut traduite en anglais, en allemand, en italien, en espagnol et même en arabe. Si sa longueur fut un frein à sa réimpression, sa démesure et ses invraisemblances lui valurent aussi une réputation d'illisibilité l'entraînant dans l'oubli...

 

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