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Quand une jolie normande sauve une principauté...

Tout commence par une belle histoire d'amour. Une histoire de prince et de bergère... ou presque. Le prince, c'est Louis Grimaldi, le fils unique du prince régnant de Monaco Albert Ier (1848-1922). Il est né le 12 juillet 1870 à Baden-Baden (grand-duché de Bade). La bergère, c'est Juliette Louvet, une jeune normande née à Pierreval (Seine-Maritime), le 9 mai 1867 d'un père contrôleur aux Oomnibus et d'une mère au foyer. Le 6 octobre 1885 elle a épousé le photographe Achille Delmaet (1860-1914) surtout connu pour ses clichés de nus. Le couple a deux enfants.

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Marie Juliette Louvet (1867-1930)

Comment les amoureux se sont-ils rencontrés ? Nul ne le sait vraiment. Après son divorce prononcé le 14 janvier 1893, on retrouve Juliette à Paris. Elle est hôtesse de cabaret et modèle de photographie d'art... Puis elle s'exile en Algérie. La voici à Constantine, lingère dans la caserne du Prince Louis, le 3ème régiment de chasseurs d'Afrique. Peut être sont-ils arrivés ensemble ?

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Louis II Prince de Monaco ( 1870-1949)

Quoi qu'il en soit, le 30 septembre 1898, la belle donne naissance à une petite fille qu'on prénomme Charlotte Louise Juliette. De retour d’Algérie, l’année suivante, le prince installe sa compagne et leur fille à Luzarches, au nord de Paris, dans une jolie maison de style Art nouveau qu'il baptise "Villa Charlotte". A l'aube de ses 30 ans, l'héritier souhaite se fixer et envisage sérieusement d'épouser la mère de sa fille. Un projet auquel son père, le prince Albert Ier, oppose un veto formel : la fiancée ne présente pas vraiment à ses yeux le profil idéal d’une future souveraine. La romance entre le prince et la bergère va alors s'étioler... En 1906, pour complaire au souverain, Charlotte est éloignée de sa mère et son éducation confiée à des religieuses. « Pensionnée » par la principauté, dont elle n'aura pourtant jamais les honneurs ni ne recevra aucun titre, Juliette se partage désormais entre Londres, Paris et Biarritz et n'entretient plus qu'une relation épistolaire avec sa fille.

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Princesse Charlotte de Monaco (1898-1977)

De son côté, Louis s'occupe avec tendresse de Charlotte. En 1911, pour elle, il obtient de son père une reconnaissance semi-officielle assortie du titre de « Mademoiselle de Valentinois ».

A l'abri du Palais familial durant la Grande Guerre, l'adolescente va gagner ses « galons de princesse » dans les hôtels de Monaco transformés en hôpitaux. Aux chevet des blessés, elle force l'admiration de ses compatriotes... et celle de son grand-père qui lui donne finalement rang dans l'ordre de succession au trône. Une décision tout de même un peu contrainte par les clauses du « traité d'amitié franco-monégasque » de juillet 1918. A cette époque, après le prince héréditaire Louis, quinquagénaire et encore célibataire, l'héritier en second du trône monégasque n'est autre que Guillaume de Wurtemberg, duc d'Urach et éphémère roi de Lituanie sous occupation germanique. Une succession bien entendu inenvisageable pour l’État français.

En 1919, Charlotte est légitimée par adoption et titrée princesse de Monaco, duchesse de Valentinois. Sur ses épaules repose l'avenir de la dynastie. De son union avec le comte Pierre de Polignac (1895-1964) vont naître la princesse Antoinette de Monaco (1920-2011) et le prince Rainier III de Monaco (1923-2005), père de l'actuel prince Albert II.

Marie Juliette Louvet est ma cousine au 8ème degré. Nos ancêtres communs, Jean Portrait (ca 1606-1687) et Jeanne Levesque (ca 1609-1687) vivaient à Préaux (Seine-Maritime). Marie Juliette Louvet descend de leur fils Noël (ca 1658-1734) et de son union avec Marie Orel (ca 1660-1681) célébrée le 4 février 1681 à Préaux (Seine-Maritime). Je descends de leur fils Jean (ca 1653-1734) et de son union avec Geneviève François (ca 1659-1724) célébrée dans la même église le 14 février 1684.

 

Biblio. « La saga des princesses de Monaco » - Point-de-Vue-Histoire n°8 – Juin 2011.

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