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NORMANDS CELEBRES

  • La Normandie de Claude Debussy

    C'est l'un des plus grands compositeurs français ! Entre pièces symphoniques, pour piano, opéras et musique de chambre, l’œuvre de Claude Debussy est immense. Pianiste, compositeur, critique musicale, chef d’orchestre, il s’est essayé à tous les rôles. Si sa musique suscite l’admiration et aussi quelquefois l'incompréhension de ses contemporains, il est toutefois aujourd'hui considéré comme l’un des chefs de file d’une nouvelle musique française empreinte de modernité

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    Portrait de Claude Debussy à Pourville (Normandie) en 1904 par Emma Bardac-Debussy (1862 - 1934)

    Né le 22 août 1862 dans la maison familiale située au no 38 de la rue au Pain à Saint-Germain-en-Laye (78), son père Manuel-Achille, ancien militaire, est originaire de Bourgogne alors que sa mère, Victorine Manoury, est normande. On trouve les traces de ses aïeux en Seine-Maritime, en bordure de Seine, entre Le Havre et Rouen, à Villequier, Bébec, Petiville, Triquerville ou Notre-Dame de Gravenchon. D'ailleurs, le patroynyme Manoury est normand. Il désigne celui qui est originaire d'un lieu-dit (la) Manoury ou la Manourie, comme à Ypreville-Biville ou à Hattenville (76).

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    Stanislas Lépine - Seine a Villequier ©Musée de Valence, photo Éric Caillet

    L'auteur du célèbre « Clair de Lune » se rendra régulièrement en famille sur la côte Normande. A l’agitation des bords de mer, aux milieux mondains et aux casinos, c’est la beauté de l’arrière-pays normand, ses paysages et sa luminosité qu’il va préférer.

     

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    Signature de Claude Debussy

    Car peut-être plus que tout autre musicien, Claude Debussy est associé à la peinture. [Je] parl[e] d’une partition d’orchestre comme d’un tableau » avoue celui qui dit « peindre avec les notes ». C'est d'ailleurs dans le vocabulaire de l'art pictural qu'il puisera le nom de plusieurs de ses œuvres comme « Estampes » (1903) et « Images » (1905 et 1907). Une œuvre souvent qualifiée d'impressionniste, représentative des courants artistiques qui vont traverser les décennies 1880-1910 et auxquels il vouera une véritable passion.

    Claude Debussy s'est éteint à Paris le 25 mars 1918 dans le 16e arrondissement de la capitale, à l’âge de 55 ans. Inhumé au Père-Lachaise, sa tombe sera ensuite transférée au cimetière de Passy.

  • Bourvil, une étoile parmi les étoiles

    Les vrais comiques sont rares et les plus grands n'ont ils pas disparus ? Le normand Bourvil, né le 27 juillet 1917 à Prétot-Vicquemare en Seine-Maritime et décédé le 23 septembre 1970 à Paris 16ème,  était de ceux-là ! Artiste complet, comédien-acteur, mais aussi chanteur avec notamment « Les crayons » ou « Salade de fruits »..., il pratiquait ce qu’on appellerait aujourd’hui le « one-man show » via des sketchs mémorables comme «  L'Eau ferrugineuse ou La Causerie du délégué de la ligue anti-alcoolique» qui n'a pris aucune ride et dont on se souvient tous !

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    En effet, comment oublier cet ivrogne vantant les vertus de l'eau ! «  L'alcool non, mais l'eau ferru, l'eau ferrugineuse oui ! » Comment ne pas se rappeler la démarche titubante du comédien l'interprétant, comment ne pas se souvenir de ses jeux de mots et de ses bégaiements de poivrot ?

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    Eh bien, ce sketch qui tourne en dérision les militants des ligues apparues à la fin du 19e siècle pour lutter contre les méfaits de l’alcool, a été co-écrit avec l'acteur et humoriste Roger Pierre (1923-2010) sur une idée de deux autres normands, André Berthomieu (1903-1960) et Paul Vandenberghe (1916-1921). Bourvil l’interprétera en salle et à la radio, puis à la télévision avant de l'enregistrer sur disque Pathé Marconi le 29 juin 1950.

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    Et pour conclure mon propos, saviez-vous que l’astéroïde n°6207, une petite planète composée de roches, de métaux et de glaces découverte le 24 janvier 1988 par des astronomes japonais porte le nom de Bourvil ? Un nom qui lui a été affecté sur proposition de l'astronome belge spécialisé en mécanique céleste, en astronomie mathématique et sphérique Jean Meeus.

  • Trois normands auteurs de romans-feuilletons.

    En commun, ces trois-là avaient ce sens de la drôlerie qui plaisait tant à Alphonse Allais (1854-1905). Mais pas que ! Tous trois étaient normands. Tous trois étaient de la même génération. Tous trois étaient porteurs d'un patronyme « coloré » : Leblanc, Le Rouge, Leroux. Tous trois ont fait leurs armes dans le journalisme. Tous trois ont publié leurs premières œuvres dans la presse sous forme de feuilleton.

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     Maurice Leblanc (1864-1941), Gustave Lerouge (1867-1938), Gaston Leroux (1868-1927)

    A l'origine, le « feuilleton » est un terme technique utilisé dans le journalisme au XIXe siècle. Il désigne le bas des pages d’un journal, également appelé « rez-de-chaussée ». C’est sous le Consulat (1799-1804) que cette partie du journal prend de l’importance en abritant tout d’abord des critiques, puis des articles de littérature et de science. Les auteurs qui remplissent dès lors ces bas de page sont appelés « feuilletonistes ».

    Au début du XIXe siècle, la presse est en difficulté : les grands journaux, à tirage restreint, sont chers et donc se vendent mal. Grâce aux politiques de libéralisation entamées à partir du Second Empire (1851-1870), les choses vont progressivement évoluer. En 1836, Émile de Girardin (1802-1881) révolutionne le marché en lançant un nouveau grand quotidien populaire français qu'il baptise « La Presse » et qui repose sur deux concepts novateurs. Pour réduire les coûts de parution, les pages sont ouvertes aux « annonces », l'équivalent de nos publicités actuelles. Et pour attirer les annonceurs, il introduit le « feuilleton-roman », c'est-à-dire la publication par épisodes d'un roman dans le « feuilleton » du quotidien.

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    Et c'est bien vu ! Le public y prend goût et se fidélise. Ainsi, entre 1836 et 1845, la plupart des journaux voient leur tirage doubler. Résultat : les annonceurs, garantis d'un bon retour sur investissement, se multiplient faisant ainsi baisser de moitié le coût de l'abonnement. Rebaptisé « roman-feuilleton », le procédé se généralise. Ayant bien saisi l'effet de fidélisation que leur valent ces publications, les grands journaux de l’époque n'hésitent pas dès lors à faire appel aux plus belles plumes de l'époque comme Honoré de Balzac (1799-1850), Alexandre Dumas (1802-1870) ou George Sand (1804-876). Le premier véritable triomphe du roman français paru en feuilleton, « Les Mystères de Paris » d'Eugène Sue (1804-1857), est publié entre 1841-1843 dans le « Journal des débats ».

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    Face à cette élite, arrive une nouvelle génération d'hommes de lettres. Issus bien souvent du journalisme, tous candidats à une carrière littéraire, ils vont faire de la presse leur mode de publication ordinaire et l'utiliser comme instance de légitimation. Cette « bohème médiatique » insuffle un ton plus moderne, plus insolent, plus artiste aussi. D'une part, elle impose un traitement des faits sociaux en liaison avec les modes et les nouvelles pratiques urbaines mais aussi un style neuf mettant au centre de l'écriture l’esprit parisien et la malice.

    En 1903, Gaston Leroux publie dans « Le Matin », son premier feuilleton « Le Chercheur de trésors », lequel sera édité l'année suivante sous le titre « La Double Vie de Théophraste Longuet ». La première aventure de Rouletabille, « Le Mystère de la chambre jaune » paraîtra quant à lui en feuilleton dans « L'Illustration » en 1907. La même année, Maurice Leblanc (1864-1941) publie dans le journal « L'Auto » une courte nouvelle intitulée « Un Gentleman », dont le « héros-escroc » n'est autre que la première esquisse de son génial « Arsène Lupin ». Enfin, en 1908, c'est au tour de Gustave Le Rouge (1867-1938) de publier dans la presse quotidienne sous forme de roman-feuilleton son livre « Le Mystérieux Docteur Cornélius », considéré aujourd'hui comme son œuvre principale.